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Un prélat se réjouit de l'atmosphère de paix et de tranquillité au Cameroun après les pourparlers "secrets" avec le gouvernement

Mgr Andrew Nkea Fuanya, archevêque de l'archidiocèse de Bamenda au Cameroun. Domaine public Mgr Andrew Nkea Fuanya, archevêque de l'archidiocèse de Bamenda au Cameroun.
Domaine public

Un archevêque du Cameroun a loué ce qu'il a décrit comme "une atmosphère de plus grande paix et de tranquillité" dans ce pays d'Afrique centrale, suite aux récents pourparlers entre le gouvernement et les groupes rebelles lors d'une réunion dont les détails, selon lui, restent maigres.

En juillet de cette année, les représentants du gouvernement camerounais ont rencontré certains des principaux dirigeants des groupes séparatistes anglophones pour la première fois depuis le début du conflit en 2016.

Faisant référence à la réunion dans un article publié vendredi 30 octobre par l'AgenziaFides, Mgr Andrew Nkea Fuanya de l'archidiocèse de Bamenda au Cameroun a déclaré qu'après les entretiens, la situation à Bamenda et dans certaines régions anglophones "semble plus calme" qu'auparavant.

"Nous pouvons dire qu'après les pourparlers d'il y a quelques mois, la situation semble plus calme", a déclaré Mgr Nkea, qui a ajouté : "Il y a une atmosphère de plus grande paix et de tranquillité parmi la population, les écoles ont rouvert et de nombreux enfants sont retournés en classe. C'est sans aucun doute un bon signe".

L'observation de Mgr Nkea survient quelques jours après que des hommes armés aient attaqué une école dans le diocèse catholique de Kumba au Cameroun, une agression largement condamnée qui a fait au moins sept morts et des dizaines de blessés.

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Dans son rapport qui ne fait aucune référence à l'attentat du 24 octobre, l'archevêque de Bamenda a noté que le développement des pourparlers entre les responsables du gouvernement camerounais et les représentants des dirigeants des régions anglophones troublées du pays était caché du domaine public.

"Je pense que quelque chose se passe en secret", a déclaré l'archevêque camerounais, qui a ajouté : "Pour notre part, nous faisons tout notre possible pour réactiver le dialogue et le maintenir ouvert en permanence afin de trouver une solution au conflit le plus rapidement possible".

Toutefois, en référence aux négociations officielles visant à mettre fin au conflit dans le pays, Mgr Nkea a déclaré qu'"aucun progrès n'a été réalisé et, au moins officiellement, nous n'avons aucune nouvelle des réunions récentes ou prévues".

"Fin septembre, à l'issue de la 69ème réunion de la Conférence épiscopale de la province de Bamenda, nous, les évêques des régions anglophones, avons rédigé une déclaration publique. Dans cette lettre, nous avons fait plusieurs demandes au gouvernement et aux fidèles qui ont reçu une grande couverture médiatique", a déclaré Mgr Nkea.

Il a regretté qu'ils n'aient encore reçu "aucune indication d'une réponse du gouvernement".

Plus en Afrique

La réunion de juillet avec Julius Ayuk Tabe, un leader séparatiste qui purge actuellement une peine de prison à vie pour terrorisme, a permis de discuter de la possibilité d'un cessez-le-feu qui n'est pas encore visible concrètement dans un pays qui continue d'être témoin d'attentats dans ses régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

M.Ayuk qui s'est adressé aux médias après la réunion, n'a cependant pas divulgué les détails de la réunion, mais a seulement déclaré : "Soyez rassurés que nous restons engagés dans la restauration de l'indépendance de la patrie".

Le président autoproclamé de la région anglophone du Cameroun, baptisé Ambazonie, a ajouté : "Cette guerre nous a fait voir la résilience des anglophones d'un point de vue idéologique".

Agnes Aineah