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Les diocèses kenyans commencent une formation à l'échelle nationale pour lutter contre la violence sexiste

Les diocèses du Kenya ont lancé une série de formations pour les agents pastoraux afin de faire face à l'augmentation des cas de violence basée sur le genre (VBG) dans le sillage de la pandémie COVID-19.

Un évêque kenyan a, dans un rapport sur la violence liée au sexe dans ce pays d'Afrique de l'Est, noté que la violence a fait ressortir "de nombreux problèmes qui étaient sous-jacents dans les familles. ”

Le Kenya a enregistré un pic de violence domestique pendant le confinement due au COVID-19, les statistiques indiquant que 23,6 % des Kenyans ont été témoins ou ont entendu des cas de violence domestique dans leurs communautés depuis l'introduction des mesures de confinement du virus.

La ligne d'assistance téléphonique nationale 1195 pour la violence liée au sexe aurait reçu 810 cas au 29 septembre, contre 646 cas en août, soit une augmentation de 25 %.

Dans un rapport publié par la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB) le mercredi 4 novembre, Mgr John Oballa Owaa du diocèse de Ngong au Kenya exprime ses préoccupations face à la violence accrue dans les familles et appelle les couples à faire preuve de compassion et d'amour l'un pour l'autre si l'on veut éradiquer le vice de la société.

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Dans ce rapport, l'évêque kenyan exhorte les couples à s'efforcer de faire en sorte que les choses se passent bien dans la famille afin que la société puisse réussir à enrayer la violence liée au sexe.

"La famille est l'une des valeurs les plus précieuses que l'Église détient et promeut", déclare Mgr Oballa dans le rapport du KCCB.

Il ajoute : "Si les choses se passent bien dans la famille, la société prospérera. Si les choses commencent à mal tourner au niveau de la famille, la société en sera affectée. Dieu a voulu qu'en tant que première unité de la société, la famille soit un lieu de sainteté, de communion et d'amour".

La formation nationale qui a été lancée le 28 octobre verra des agents pastoraux comprenant des prêtres et des religieux et religieuses, des responsables d'associations laïques, des catéchistes et des responsables de groupes de vie familiale de l'Église catholique acquérir des compétences sur la manière d'inculquer une vie vertueuse aux familles.

S'exprimant lors du lancement de l'initiative, qui est menée par le bureau national de la vie familiale de la KCCB, Mgr Oballa a souligné la nécessité pour les membres de la famille d'avoir de la compassion et de l'amour les uns pour les autres et de ne pas laisser place à une intolérance qui pourrait déclencher la violence.

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"La parole de Dieu peut guérir notre colère, notre intolérance et notre tendance à la violence afin que nous puissions commencer à nous traiter mutuellement avec amour et miséricorde dans toutes les situations sans calcul, en particulier avec ceux avec qui nous vivons", a déclaré l'évêque lors du lancement qui a eu lieu au Watakatifu Wote Senta, un centre de retraite dans son diocèse de Ngong. 

Il a ajouté : "Je crois que nous faisons place à l'intolérance et à la violence lorsque nous commençons à calculer. Lorsque les gens commencent à calculer, ils laissent de la place pour semer la discorde et apporter de l'amertume".

Il a ensuite appelé les agents pastoraux à s'efforcer d'avoir des "familles modèles" et d'être des exemples que les autres peuvent imiter, en leur disant que Dieu et l'Église attendent beaucoup d'eux.

"Lorsque vous cultiverez une famille modèle, cela vous aidera à travailler sur vos mauvaises relations et permettra à Dieu de guérir tout ce qui ne va pas", a déclaré Mgr Oballa qui a lancé un appel en disant : "Je vous invite à réfléchir si vous êtes l'homme ou la femme, le mari ou la femme, le père ou la mère, que vous devriez être. Dieu a des attentes à votre égard et l'Église aussi a des attentes à votre égard. ”

L'évêque de 62 ans qui préside la Commission catholique justice et paix (CJPC) de la KCCB a exhorté les agents pastoraux de son diocèse à tenir compte de l'exaltation de Saint Jean Paul II qui appelle les familles chrétiennes à partager la vie et la mission de l'Église.

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"Si toutes les familles comprenaient le ministère de l'Église, la violence liée au sexe n'aurait aucune place dans la société", a déclaré Mgr Oballa, qui est également administrateur principal du KCCB, avant d’ajouter : "Si tout le monde voyait en chaque être humain un enfant de Dieu, la violence liée au sexe serait inexistante. S'il vous plaît, sortez et soyez des ambassadeurs de l'amour et de la paix de Dieu".

Il a également déclaré aux agents pastoraux de son diocèse de Ngong que le succès de leur apostolat de lutte contre la violence dans la société ne dépendra pas de leur nombre mais de leur engagement à la cause. 

Il leur a rappelé que Jésus n'avait que 12 apôtres mais que le message du salut a aujourd'hui atteint les extrémités du monde. "Il suffit de quelques personnes qui saisissent le message et sont convaincues de pouvoir le transmettre et influencer les attitudes et les habitudes des autres", a déclaré Mgr Oballa.

Agnes Aineah