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Onze institutions catholiques africaines s'engagent à se débarrasser des combustibles fossiles

Onze institutions catholiques basées en Afrique font partie des 47 entités confessionnelles mondiales dont les dirigeants ont fait une annonce commune lundi 16 novembre en s'engageant à se défaire des combustibles fossiles.

Dans le cadre du désinvestissement des combustibles fossiles, les institutions et les particuliers déplacent leurs actifs respectifs et d'autres investissements connexes des compagnies pétrolières, charbonnières et gazières sur la base de justifications morales et financières. 

La justification morale est que les combustibles fossiles conduisent au réchauffement de la planète. D'un point de vue financier, si les accords internationaux sur le changement climatique sont respectés, les investissements dans les combustibles fossiles deviennent sans valeur.

Faite sous les auspices du Mouvement catholique mondial pour le climat (GCCM), l'annonce conjointe, qui implique 42 institutions catholiques ainsi que d'autres institutions protestantes et juives, est la plus grande communication jamais faite sur le désinvestissement des combustibles fossiles qui rassemble des entités religieuses, déclare la direction du GCCM dans sa déclaration du 16 novembre vue par ACI Afrique.

Les onze institutions basées en Afrique comprennent des organisations caritatives capucines basées au Kenya, les Servantes franciscaines de Marie Reine de l'Amour, les Petites Sœurs de Saint-Joseph, le Centre d'apprentissage et de spiritualité des Sœurs de la Miséricorde et les Religieuses du Sacré-Cœur de Jésus.

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Parmi les autres, citons les Sœurs Dominicaines de Marie basées en Ouganda, la YouFra Uganda et l'Association environnementale Kikandwa, un mouvement laïc dans ce pays d'Afrique de l'Est.

Les Sœurs Franciscaines Missionnaires pour l'Afrique de Zambie, Technologies for Economic Development, une organisation laïque basée au Lesotho, et la Commission Justice et Paix de l'archidiocèse de Luanda en Angola font également partie des institutions qui ont pris cet engagement.

Les 47 institutions religieuses rejoignent près de 400 autres organismes similaires qui se sont précédemment désinvestis des combustibles fossiles.

L'annonce conjointe du 16 novembre intervient cinq mois après la publication des toutes premières directives opérationnelles du Vatican sur l'environnement, selon la direction du GCCM basé à Rome qui travaille "pour mieux prendre soin de notre maison commune".

"Ces directives, qui ont été publiées conjointement par tous les Dicastères du Vatican, ont encouragé les catholiques à éviter d'investir dans des entreprises qui "nuisent à l'écologie humaine ou sociale (par exemple, par l'avortement ou le commerce des armes), ou à l'écologie environnementale (par exemple, par l'utilisation de combustibles fossiles)", "note la direction du GCCM en se référant aux directives du Vatican.

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L'engagement des 47 membres de l'institution intervient également quelques jours avant la conférence "L'économie de Francesco" convoquée par le pape François. La conférence doit commencer le 19 novembre et a pour but d'explorer "les moyens novateurs dont disposent les catholiques pour développer une économie durable, en mettant les jeunes au premier plan".

Plusieurs entités et personnalités ont soutenu l'initiative du GCCM sur le désinvestissement des combustibles fossiles, notamment les dirigeants de la Commission des conférences épiscopales de l'Union européenne (COMECE) qui ont appelé d'autres organismes à s'engager dans cette voie.

"La COMECE se joint au mouvement catholique de désinvestissement des énergies fossiles. Nous encourageons également les autres à se joindre à nous pour prendre des mesures concrètes afin de résoudre la crise climatique", a déclaré le secrétaire général de la COMECE, le père Manuel Enrique Barrios Prieto, dans la déclaration du 16 novembre.

Il ajoute : "Les engagements pris dans le cadre de l'accord de Paris sur le climat sont importants, et le Green Deal européen est un moyen d'y parvenir. La résolution de la crise climatique protège la famille humaine contre les dangers d'un monde en réchauffement, et une action décisive est plus que jamais nécessaire". 

Pour sa part, le directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l'environnement et secrétaire général adjoint de l'ONU, Inger Andersen, déclare : "Le pouvoir économique des religions, tourné vers les investissements responsables et l'économie verte, peut être un moteur majeur de changement positif, et une inspiration pour les autres, alors que nous reconstruisons mieux".

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Les organismes confessionnels représentent 32 % des 1 248 institutions qui se désinvestissent dans le monde, selon la campagne "Go fossil free".

Fondée en 2015, la GCCM est une communauté de catholiques qui répond à l'appel à l'action lancé par le pape François dans sa Lettre encyclique de 2015 Laudato Si'.

Mercy Maina