Ce qui a fait de lui une "arête dans la gorge" pour le gouvernement et ses agences, c'est la conscience qu'il sait de quoi il parle, possédant une connaissance à la fois expérientielle et intellectuelle du Nigeria et de ses lignes de faille. Peu de Nigérians peuvent réellement l'égaler dans ce domaine", déclare Mgr Badejo en référence à Mgr Kukah.
Dans son message intitulé "Un temps pour défendre la vérité", Mgr Badejo souligne que "la vérité est que l'insécurité nationale et la réaction de notre gouvernement face à celle-ci sont devenues rien de moins qu'un embarras monumental".
Chaque jour, les Nigérians entendent et lisent : "Le président Buhari Mourns, le président est en deuil, le président se lamente, le président déplore.... une tragédie après l'autre, comme si c'était tout ce qu'il avait promis de faire lors de son élection. Il est certain que tous les présidents sont élus pour des tâches plus nobles que celle-là".
"Ce récit doit changer et seule la force du courage et de la vérité peut y parvenir. Ne voulons-nous pas tous un président qui puisse faire bien plus pour nous que simplement pleurer et dénoncer le massacre, l'enlèvement et la destruction des vies et des biens dans le pays ?" dit et pose Mgr Badejo.
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Pour lui, "si seulement nous pouvions mettre de côté nos intérêts personnels et nos animosités et défendre la vérité, nous serions tous bénéficiaires de son issue. Ce faisant, nous sauverions nos propres vies. Ce serait une résolution crédible pour la nouvelle année 2021".
L'évêque explique : "Les Nigérians ordinaires savent que certaines parties de notre pays sont aujourd'hui devenues un véritable champ de bataille. Avec les nouvelles quotidiennes sur le massacre de personnes innocentes et pas si innocentes dans différents coins, peu de gens se sentent vraiment en sécurité".
"Pas moins que le Sultan de Sokoto, Son Éminence, Muhammadu Sa'ad Abubakar et Son Éminence le Cardinal John Onayekan, archevêque catholique émérite d'Abuja, ont exprimé haut et fort cette préoccupation et ils ne sont pas les seuls dans leur cas", déclare encore Mgr Badejo, ajoutant que les membres de la Conférence des évêques catholiques du Nigeria (CBCN) ont également dénoncé l'insécurité et les meurtres dans le pays.
Les Nigérians honnêtes savent aussi que le gouvernement fédéral, en particulier, ne fait pas la moitié de ce qu'il pourrait faire pour arrêter le chaos. Embourbés dans la propagande, l'autodérision, les faux pas et l'approbation pure et simple de la criminalité, de nombreux fonctionnaires et agences du gouvernement ont été pris dans des pièges faits par eux-mêmes et qui ne leur inspirent pas confiance et sont donc souvent obligés de dîner avec le diable".
"Lorsqu'un pays tombe si bas, seuls un diagnostic et une action véritables et honnêtes peuvent l'aider. C'est, je crois, ce que Mgr Kukah a offert", dit Mgr Badejo.
Le "diagnostic honnête" de Mgr Kukah a déclenché une controverse, selon l'évêque Badejo, en raison de la malhonnêteté de certains milieux dans la nation ouest-africaine car "un nombre considérable de Nigérians observent et vivent la réalité à travers le prisme de l'intérêt personnel et de la psychophonie".
"Je suis d'accord parce que je ne vois pas encore d'effort sérieux pour contester les faits qu'il a exposés dans ce message concernant la situation du nord du Nigeria et du pays dans son ensemble", déclare Mgr Badejo en référence à l'affirmation de Mgr Kukah selon laquelle le président Buhari, originaire du nord du Nigeria, semble avoir institutionnalisé le népotisme et "l'hégémonie du nord".
"Si nous acceptons que la vérité est son plus fort témoignage et que les faits sont sacro-saints, nous devons simplement nous poser les questions suivantes", dit Mgr Badejo, en posant la question suivante : "Le président Buhari a-t-il tenu les promesses de sa campagne en matière de sécurité ou d'équité envers tous ? A-t-il démontré qu'il est vraiment pour tout le monde et pour personne ? Les Nigérians font-ils confiance au gouvernement et à ses agences pour donner des informations véridiques ?
Selon Mgr Badejo, "Toute tentative honnête de répondre à ces questions et à d'autres du même genre ne fera que mettre en évidence l'évidence. Il semble que ceux qui attaquent les opinions de l'évêque Kukah ciblent délibérément le messager et refusent d'adresser le message".
"Le train a déjà quitté la gare. Avec les efforts des manifestations "EndSars" et d'autres événements similaires, cette saga de Kukah fait partie d'un mouvement de fond pour un changement authentique pour un meilleur Nigeria", déclare l'Ordinaire du diocèse d'Oyo, qui est également président du Comité épiscopal panafricain pour les communications sociales (CEPACS).
Il appelle à des attitudes expressives en disant que "beaucoup d'autres doivent s'exprimer pour défendre la vérité dans ce que" Mgr Kukah a dit.
La liberté d'expression de l'évêque Kukah "doit être défendue comme un droit fondamental, comme celle de tous les autres". Il n'y a aucune raison pour que le message de l'évêque Kukah, qui en substance dénonce la même situation que celle du sultan, fasse l'objet d'allégations de trahison ou de subversion", rappelle Mgr Badejo.
Il explique que le message de Noël de Mgr Kukah "ne contenait aucune clause appelant le chef du président ou dressant une religion contre une autre. Ou depuis quand contester l'action d'un président revient à demander sa destitution ? Il s'agissait d'un cri sincère formulé dans un langage classieux et piquant que le Nigeria doit entendre".
Mgr Kukah a également reçu du bureau de la Conférence des évêques catholiques du Nigeria (CBCN), le Secrétariat catholique du Nigeria (CSN) où le directeur des communications a qualifié le message de Noël de l'évêque de "simple vérité évidente".
"Comme prévu, les agents du mal se sont réunis pour attaquer la personne de l'évêque et discréditer la simple vérité évidente du message. C'est le stock de commerce des personnes malfaisantes", cite le père Mike Umoh.
Pour sa part, le président de l'association pentecôtiste du Nigeria (PFN), le Dr Felix Omobude, a demandé à ceux qui critiquent Mgr Kukah dans son message de Noël de ne pas utiliser l'ordinaire local du diocèse de Sokoto, âgé de 68 ans, comme un agneau de sacrifice.