Le Saint-Siège plaide pour "la paix et la réconciliation" dans les régions troublées du Cameroun

Un mouvement séparatiste armé revendiquant l'indépendance de la soi-disant république d'Ambazonie a vu le jour à la suite de la répression du gouvernement contre les manifestants.

Depuis lors, le violent conflit a entraîné le déplacement de plus de 679 000 personnes. Plus de 600 000 enfants n'ont pas pu aller à l'école dans les deux régions, et au moins 3 000 personnes ont perdu la vie au cours des escarmouches qui ont duré quatre ans.

Lors de la conférence de presse du 29 janvier au Palais de l'Unité du Cameroun, le Cardinal Parolin a exprimé le souhait du Saint-Siège de voir se terminer le long conflit dans les deux régions anglophones.

"Ce que nous recherchons, c'est la paix et la réconciliation dans ces régions et dans le pays, surtout dans la situation actuelle où il y a beaucoup d'autres crises comme la pandémie du COVID-19", a déclaré le cardinal, basé au Vatican, aux journalistes.

La paix, a souligné le cardinal de 66 ans, "est la seule condition pour grandir et atteindre un développement durable partout".

"J'ai assuré le Président de la volonté de l'Eglise catholique et des évêques de ces régions de contribuer à la solution de ce conflit", a-t-il ajouté aux journalistes.

Après la rencontre avec le cardinal Parolin, le président Paul Biya a tweeté : "Aujourd'hui, j'ai eu une conversation cordiale avec le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, qui a délivré un message de paix de Sa Sainteté le pape François". 

Le secrétaire d'État du Vatican est arrivé au Cameroun le 28 janvier pour une visite d'une semaine au cours de laquelle il devrait se rendre dans les régions anglophones troublées du nord-ouest et du sud-ouest du pays.

À son arrivée en Centrafrique, le prélat d'origine italienne, secrétaire d'État du Vatican depuis octobre 2013 et cardinal depuis février 2014, a remercié ceux qui sont venus le recevoir en disant : "Je suis très heureux d'être avec vous. Nous allons demander à Dieu de bénir cette visite, de bénir le Cameroun et l'Église du Cameroun".

Pour sa part, le président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC), Mgr Abraham Komè, a souligné l'importance de la visite du secrétaire d'État du Vatican.

"Il s'agit avant tout d'une visite d'État. C'est un membre imminent de l'État du Vatican qui visite l'État du Cameroun et, évidemment, l'État du Cameroun a un lien naturel avec l'Église catholique. Nous sommes donc très heureux de cette visite", a déclaré Mgr Komè le 28 janvier.

Il a poursuivi : "C'est un frère évêque qui rend un service imminent au niveau de l'Église universelle qui nous rend visite". 

Réfléchissant à la crise anglophone, Mgr Komè a déclaré : "L'offre de médiation de l'Eglise catholique a été rejetée et la demande de réception des évêques (catholiques) par le Président n'a pas encore été accordée".

"Nous espérons que Dieu profitera de cette visite pour faire de bonnes choses pour notre pays", a imploré l'Ordinaire du diocèse de Bafang au Cameroun.

Au cours de la réunion du 28 janvier au 3 février, le cardinal Parolin devrait se rendre dans la région anglophone du Nord-Ouest.

Le cardinal Parolin a présidé la célébration eucharistique du dimanche 31 janvier à la cathédrale Saint-Joseph de l'archidiocèse de Bamenda au cours de laquelle, au nom du Saint-Père, il a remis à Mgr Andrew Nkea Fuanya le pallium, symbole de la participation de ce dernier à l'autorité papale.