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Au Botswana, un évêque évoque l'expérience du mercredi des Cendres face aux restrictions imposées par COVID-19

L'évêque du diocèse de Gaborone au Botswana a raconté son expérience du mercredi des cendres dans le cadre des restrictions COVID-19 dans ce pays d'Afrique australe où le culte public reste suspendu.

Dans sa réflexion publiée sur Facebook le mercredi 17 février, Mgr Frank Nubuasah dit que la foi de ceux qui se sont présentés "pour recevoir les cendres bénies" l'a touché. 

"À la cathédrale, il n'y a pas eu de messe en raison des restrictions actuelles en matière de santé publique. Les gens étaient encouragés à entrer et à recevoir les cendres à leur guise et trouvaient un prêtre qui les attendait", explique Mgr Nubuasah.  

L'évêque ajoute : "J'ai été touché par la foi de ceux qui sont venus recevoir les cendres bénies en signe de leur volonté de commencer le voyage de repentance et de renouveau en préparation de la grande fête de Pâques".

"Nous sommes restés dehors et avons permis aux gens de se désinfecter, de vérifier leur température et de s'inscrire, puis nous avons marché jusqu'au prêtre", poursuit Mgr Nubuasah dans son souvenir des événements du mercredi des Cendres à la cathédrale Christ the King du diocèse de Gaborone au Botswana.

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Deux prêtres étaient "sur place" pour distribuer les cendres aux chrétiens de la cathédrale, dit le membre de la Société du Verbe Divin (SVD), ajoutant qu'il est allé assister les deux prêtres à l'heure du déjeuner en prévision du peuple de Dieu qui profiterait de la pause pour aller à l'église.

L'évêque a été "agréablement surpris" par trois incidents, dont un ministre du gouvernement qui est allé recevoir les cendres pendant une pause au Parlement.

"Un autre politicien éminent est venu, a baissé la tête et j'ai répandu des cendres dessus", se souvient Mgr Nubuasah de l'incident du 17 février.

L'évêque d'origine ghanéenne poursuit dans sa réflexion obtenue par ACI Afrique, "Une dame qui est venue tôt pour recevoir les cendres est rentrée chez elle et a envoyé son mari, et plus tard, quand les enfants sont revenus de l'école, les a encouragés à venir".

"Ils sont venus jeunes et vieux, des chrétiens de différentes églises", dit l'évêque, en rappelant les différents groupes de personnes qui se sont présentés pour le mercredi des Cendres à la cathédrale.

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Il poursuit : "Pour les très jeunes, je leur ai montré les cendres et leur ai expliqué que j'allais en mettre sur leur tête".

"Ce fut une expérience humiliante", déclare l'évêque de 71 ans qui a consigné ses réflexions quotidiennes sur Facebook au sein de COVID-19 dans sa 16e réflexion de l'année 2021.

Pour que le plus grand nombre possible de chrétiens volontaires reçoivent les cendres pour marquer le début du Carême, Mgr Nubuasah se souvient d'avoir administré le sacrement au bord de la route "à la surprise des non-croyants qui ont été témoins de ce qui se passait".

"Le voyage a commencé sérieusement. Nous sommes prêts et engagés à marcher avec Jésus jusqu'au jour de la résurrection. Il emporte nos péchés et guérit toute douleur", remarque l'Ordinaire local de Gaborone dans sa réflexion du 17 février, également publiée sur la page Facebook de son diocèse.

L'évêque qui est à la tête du diocèse de Gaborone depuis août 2019 ajoute, en référence au Carême, que "la prière, le jeûne et l'aumône nous fortifieront en chemin, seront notre viatique".

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Dans le but de contrôler la recrudescence des infections à COVID-19, Gaborone, la capitale du Botswana, est soumise à des restrictions strictes en matière de coronavirus depuis septembre 2020.

Parmi les restrictions figurent les rassemblements religieux limités à 50 personnes au maximum et ne dépassant pas deux heures.

Ce pays enclavé fait partie des nations d'Afrique australe qui ont enregistré une augmentation des cas déclarés de COVID-19 causés par la nouvelle mutation de la maladie identifiée comme la variante 501.V2.

Le pays a enregistré au moins 25.802 cas de COVID-19, 21.893 récupérations et 226 décès liés.

Le 15 février, le coordinateur adjoint de l'équipe du groupe de travail COVID-19, Mosepele Mosepele, a déclaré que le taux de mortalité lié à COVID-19 dans le pays avait augmenté de 1 % depuis janvier, contre 0,3 % l'année dernière.

Le pays devrait commencer les vaccinations COVID-19 avant la fin du mois de mars et les terminer avant la fin du mois de décembre 2021, a déclaré le ministre de la santé, Edwin Dikoloti, mercredi 17 février.

Mercy Maina