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Une Agence jésuite pour les réfugiés demande aux pays d'inclure les réfugiés dans la vaccination COVID-19

Vaccin contre le coronavirus, image d'archives. M-Photo/Shutterstock Vaccin contre le coronavirus, image d'archives.
M-Photo/Shutterstock

L'organisation internationale des réfugiés de la Compagnie de Jésus (Jésuites), le Service Jésuite des Réfugiés (JRS), appelle les pays du monde entier à inclure les réfugiés et autres personnes déplacées de force dans la vaccination contre la COVID-19.

Dans le rapport du jeudi 4 mars obtenu par ACI Afrique, la direction de l'agence jésuite, qui gère des programmes sur six continents dont l'Afrique, "appelle les dirigeants mondiaux à s'assurer que les efforts de vaccination COVID-19 donnent la même priorité à tous les pays et incluent les réfugiés et autres personnes déplacées de force dans les plans de distribution de vaccins de chaque pays".

"L'égalité d'accès aux vaccinations est nécessaire pour assurer la santé publique de tous dans la société. Nous ne pouvons pas guérir et avancer tant que nous ne sommes pas tous vaccinés, y compris les personnes déplacées de force", a déclaré le père Thomas H. Smolich, directeur international du JRS, dans le rapport.

En tant qu'entité accompagnant les personnes déplacées de force dans 56 pays à travers le monde, "notre présence souligne l'obligation morale et éthique de veiller à ce que les réfugiés soient en sécurité et protégés du virus", ajoute le clerc jésuite.

"La grande majorité des personnes déplacées de force vivant dans le monde en développement, le JRS soutient particulièrement les politiques non discriminatoires qui incluent les réfugiés et les personnes déplacées dans les efforts de distribution de vaccins et d'éducation dans ces pays", déclarent les responsables du JRS.

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Dans le rapport, ils soulignent que "la dignité de chaque personne humaine doit être le principe directeur des efforts de vaccination mondiaux et nationaux".

En plaidant pour une vaccination COVID-19 inclusive, les responsables du JRS font référence à l'appel du Pape François aux chefs de gouvernement, aux entreprises et aux organisations internationales pour qu'ils encouragent "la coopération et non la concurrence, et qu'ils recherchent une solution pour tous" plutôt que de "laisser la loi du marché et les brevets prendre le pas sur la loi de l'amour et de la santé de l'humanité".

Ils réitèrent l'appel du Saint-Père sur la nécessité de "vaccins pour tous, en particulier ... les plus vulnérables et les plus nécessiteux de toutes les régions".

"Son argument n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd", affirment les responsables de l'agence jésuite en référence au pape François, et ajoutent : "L'Organisation mondiale de la santé encourage la distribution équitable des vaccins par le biais de l'initiative COVID-19 Vaccines Global Access (COVAX), qui comprend des dispositions spéciales pour les réfugiés".

Dans le rapport du 4 mars, les responsables de l'entité basée à Rome affirment en outre qu'ils soutiennent "les efforts visant à suspendre temporairement les droits intellectuels et les droits de brevet pour les vaccins COVID-19, permettant ainsi une production de vaccins plus rapide et plus rentable dans le monde en développement lui-même".

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"Alors que l'Angola, la Colombie et l'Afrique du Sud élaborent des plans qui excluent ou restreignent sévèrement l'accès des réfugiés à la vaccination, la Jordanie s'est engagée à ce que toute personne se trouvant sur le sol jordanien puisse s'inscrire et recevoir le vaccin gratuitement", explique la direction de cette entité de 40 ans. 

La direction de l'entité qui gère des programmes dans 15 pays africains affirme cependant que l'accès au vaccin n'est pas suffisant car "de nombreuses personnes déplacées de force vivent sans statut légal" et ont peur d'être détenues et déportées du fait de leur participation aux programmes de vaccination.

C'est une question qui "doit être abordée", disent les responsables de l'entité qui s'efforce d'accompagner, de servir et de défendre les réfugiés et autres personnes déplacées de force, afin qu'ils puissent guérir, apprendre et déterminer leur propre avenir.

"Le vaccin apporte l'espoir de mettre fin aux souffrances de la pandémie, et le JRS affirme que chacun a le droit de partager cet espoir", ajoutent-ils, réitérant les sentiments du Père Smolich.

Ils poursuivent en soulignant certains des "grands défis" que la pandémie COVID-19 a fait peser sur les personnes déplacées dans le monde entier, tels que le risque accru de violence sexiste pour les femmes et les filles réfugiées confinées chez elles, ainsi que le retard dans l'emploi et les opportunités économiques.

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"La récession économique mondiale a provoqué des pénuries alimentaires dans les camps de réfugiés et les communautés pauvres", ajoutent-ils dans la déclaration du 4 mars.

Au milieu des défis de COVID-19, les responsables du JRS déclarent : "Nous continuerons à accompagner les réfugiés et à travailler avec les organisations partenaires régionales pour fournir un soutien là où c'est nécessaire. ”

Ils appellent "tous les décideurs à répondre aux besoins de chacun à l'intérieur et à l'extérieur de leurs frontières, y compris ceux qui ont été déplacés de force".

Fondée en novembre 1980 par le père jésuite Andrew Arrupe, la mission du JRS est "d'accompagner, de servir et de défendre les réfugiés et les autres personnes déplacées de force, afin qu'ils puissent guérir, apprendre et déterminer leur propre avenir".

Mercy Maina