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Les agences catholiques d'Europe et d'Amérique du Nord réclament un "accès mondial égal" aux vaccins COVID-19

Logo de la CIDSE, l'organisation qui chapeaute les agences catholiques de développement d'Europe et d'Amérique du Nord CIDSE Logo de la CIDSE, l'organisation qui chapeaute les agences catholiques de développement d'Europe et d'Amérique du Nord
CIDSE

À la veille de la réunion des 10 et 11 mars du Conseil des aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (Conseil ADPIC) de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), les dirigeants d'une alliance internationale d'agences catholiques de développement en Europe et en Amérique du Nord plaident pour un "accès mondial égal" aux vaccins COVID-19. 

Dans leur déclaration du mardi 9 mars partagée avec ACI Afrique, les responsables de la Coopération internationale pour le développement solidaire (CIDSE), affirment que la lenteur de l'arrivée des vaccins dans les pays du Sud va aggraver les conditions de vie des populations vulnérables et "les plus pauvres". 

Le Sud global est composé de l'Afrique, des Caraïbes, des îles du Pacifique, de l'Amérique latine et des pays en développement d'Asie, y compris le Moyen-Orient.

"La CIDSE se joint à d'autres ONG de développement et médicales et aux voix du Vatican dans un appel urgent pour un accès mondial égal aux vaccins", déclarent les responsables de l'alliance d'agences catholiques basée en Belgique, vieille de 45 ans. 

"Le retard et la pénurie de vaccins actuellement prévus pour les pays du Sud et leurs populations les plus pauvres ne sont rien de moins qu'un scandale international", disent-ils encore, ajoutant que ce retard et cette pénurie "aggraveront probablement la pauvreté et les inégalités, perpétueront la vulnérabilité mondiale et retarderont en fin de compte le dépassement de la pandémie. ”

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Les responsables de la CIDSE critiquent le monopole apparent dans la fourniture des vaccins en disant : "La monopolisation de la fourniture des vaccins et des brevets par les nations les plus riches est une réponse à courte vue à la crise COVID-19, qui privilégie les intérêts égoïstes aux dépens des vraies solutions, et qui, en fin de compte, nous met tous en danger.

Citant les projections des producteurs de vaccins qui prévoient qu'un tiers de la population mondiale recevra les vaccins COVID-19 d'ici la fin 2021, les responsables de la CIDSE regrettent que "la moitié de ces vaccins aient été précommandés par des pays riches ne constituant que 13% de la population mondiale : 27 États membres de l'UE, les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Australie et le Canada".

"Seulement 10% des personnes dans les pays à faible revenu sont susceptibles de recevoir un vaccin cette année", disent-ils et soulignent le cas de l'agence de développement des évêques catholiques d'Irlande, Trocaire, qui est le seul fournisseur de soins de santé dans le district de Gedo en Somalie mais qui ne prévoit pas de recevoir de vaccins, "même pas pour les médecins, les infirmières et les sages-femmes, avant une bonne partie de l'année prochaine". 

Dans leur déclaration du 9 mars, les responsables de la CIDSE affirment que la proposition de renonciation aux droits de brevet sur les vaccins contre les coronavirus, soumise à l'OMC l'année dernière, "permettrait à tous les pays d'augmenter et de diversifier la production de vaccins".

Toutefois, ils expriment leur inquiétude quant au fait que "les pays riches et puissants du Nord - y compris l'UE, les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada - ont bloqué la dérogation".

Plus en Afrique

En octobre dernier, l'Afrique du Sud et l'Inde ont soumis une proposition de dérogation à certaines dispositions des ADPIC pour la prévention, le confinement et le traitement du COVID-19.

L'ADPIC est un accord juridique international entre les membres de l'OMC qui permet d'assurer une protection plus étendue de la propriété intellectuelle.

Dans la déclaration du 9 mars, les dirigeants de la CIDSE déclarent que "la facilité COVAX, qui a l'intention de développer et d'acheter une large gamme de vaccins pour les pays à faible revenu, a encore un déficit de financement de 22 milliards de dollars".

COVAX est un partenariat entre l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Gavi Vaccine Alliance et la Coalition for Epidemic Preparedness Innovations (CEPI). L'objectif principal de l'installation COVAX est de réduire la disparité des vaccins entre les pays à revenu élevé et les pays à faible revenu en mettant les inoculations à la disposition des pays en développement.   

"Les décideurs des pays riches ont la possibilité d'améliorer la résilience internationale aux futures pandémies pour le bien-être à long terme de leurs citoyens et des personnes les plus vulnérables du monde", affirment les responsables de l'entité de 18 membres.

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Au-delà des décisions sur les vaccins, les responsables de la CIDSE exhortent les institutions et les décideurs à "agir avec intégrité et selon des principes en vue d'un rétablissement juste pour tous

: ce qui assurera le bien-être de tous nos frères et sœurs, en particulier ceux qui risquent le plus et ont le moins de chances d'être entendus".

L'appel des responsables de la CIDSE en faveur d'un accès mondial égal aux vaccins contre les coronavirus s'ajoute aux appels précédents en faveur d'une distribution juste et équitable du vaccin COVID-19, notamment ceux du pape François, des dirigeants de la Conférence des jésuites d'Afrique et de Madagascar (JCAM) et de Caritas Internationalis, entre autres. 

Magdalene Kahiu