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Les dirigeants chrétiens du Nigeria dénoncent "l'effondrement de la sécurité" après l'attaque contre un gouverneur.

Le gouverneur Samuel Ortom de l'État de Benue au Nigeria Le gouverneur Samuel Ortom de l'État de Benue au Nigeria

L'attaque contre le gouverneur Samuel Ortom de l'État de Benue au Nigéria au cours du week-end a révélé le niveau d'insécurité dans la nation ouest-africaine, ont déclaré les dirigeants chrétiens du pays.

Dans leur déclaration du lundi 22 mars, les représentants de l'Association chrétienne du Nigeria (CAN) posent la question suivante : "Si un gouverneur d'État n'est pas en sécurité malgré tous les agents de sécurité dans son convoi, alors qui est en sécurité ?".

"Nous sommes inquiets, tristes, choqués, déçus et peinés par l'effondrement de l'architecture de sécurité du gouvernement et l'incapacité des responsables à relever les défis sécuritaires", affirment les représentants de la CAN dont l'entité œcuménique comprend le Secrétariat catholique du Nigeria (CSN).

Le gouverneur Ortum aurait été pris en embuscade par des hommes armés du Mouvement de la Nationalité Fulani (FUNAM) dans sa ferme de Tyo-MU, le long de la route Makurdi-Gboko, le 20 mars.

Dans un reportage du 22 mars, le chef du FUNAM, Umar Amir, a déclaré que le groupe avait l'intention "sans équivoque" de tuer le gouverneur.

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Dans le rapport, M. Amir, qui fait référence à l'attaque du 20 mars, déclare : "Nos courageux combattants ont mené cette attaque historique pour envoyer un grand message à Ortum et à ses collaborateurs : Où que vous soyez, dès lors que vous êtes contre les intérêts à long terme des Peuls, nous vous ferons tomber. C'est un avertissement clair. Nous espérons que ceux qui nous prennent pour acquis recevront ce message indiscutable".

Dans leur déclaration du 22 mars signée par le secrétaire général du CAN, Joseph Bade Daramola, les dirigeants de l'Église affirment que "le groupe fantôme, le Mouvement de la Nationalité Fulani qui a revendiqué l'attentat, n'a pas été mis hors la loi et les chefs des bergers qui ont publiquement menacé le gouverneur continuent de vaquer à leurs occupations comme s'ils n'avaient rien fait d'inhabituel."

En référence à ceux qui adhèrent au FUNAM, ils posent la question suivante : "Le gouvernement attend-il qu'ils aient réussi à mener à bien leur entreprise maléfique et méchante ? En ce siècle, en quoi ces gens transforment-ils le pays ?"

Les représentants du CAN posent également la question suivante : "Si ces bergers Fulani meurtriers ne sont pas des Nigérians, comme on nous le dit, pourquoi nos agences de sécurité semblent-elles impuissantes face à ces criminels ? Détiennent-ils des munitions supérieures ? Attendent-ils que tout le monde en arrive à l'autodéfense avec les conséquences qui en découlent ?"

"La responsabilité première de tout gouvernement est de protéger la vie et les biens des citoyens", disent-ils, ajoutant : "Si le président Muhammadu Buhari veut que son nom soit écrit en lettres d'or, qu'il règle les problèmes de sécurité dans cette nation avant la fin de son mandat."

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Ils appellent en outre l'administration dirigée par le président Buhari "à publier la liste des noms des caïds de ces bergers meurtriers, des kidnappeurs, des bandits et des terroristes en prison et en garde à vue et de ceux qui sont en cours de jugement."

"Tant que le gouvernement continuera à traiter ces criminels avec des gants, ils continueront également à agir en toute impunité !" affirment les responsables du CAN dans leur déclaration du 22 mars.

Dans cette déclaration, les dirigeants chrétiens reconnaissent avec satisfaction la directive du président Buhari selon laquelle une enquête ouverte et transparente sur l'attaque contre le gouverneur doit être menée, et ajoutent : "Nous espérons que l'affaire ne sera pas balayée sous le tapis."

Magdalene Kahiu