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Séminaire prévu par les jésuites en Afrique, une réponse à la lettre apostolique du pape François sur les abus sexuels

Un prochain colloque international organisé par les membres de la Compagnie de Jésus (Jésuites) en Afrique et à Madagascar (JCAM), est une réponse à la lettre apostolique du pape François de 2019 "Vosestislux mundi" qui établit des normes procédurales sur le traitement des abus sexuels dans l'Église, ont déclaré des responsables.

Dans un rapport du mardi 6 avril obtenu par ACI Afrique, la direction de JCAM déclare que le séminaire virtuel de trois jours organisé sous le thème "African Child : Promouvoir une culture cohérente de protection, de soins et de sauvegarde dans l'Église et la société", vise, entre autres, à "développer une réponse concrète à l'appel du pape François à dire 'plus jamais' à toute forme d'abus".

Prévu du 28 au 30 avril, le séminaire académique a également pour objectif de "contribuer à la "tâche globale qui nous concerne tous, en tant que peuple de Dieu", de créer un environnement sûr pour tous, en particulier pour les enfants, dans l'Église, la famille et la société", indique le rapport publié sur le site web du JCAM.

Au cours du séminaire, les participants devraient avoir l'occasion de "présenter les recherches, les réflexions et les meilleures pratiques actuelles dans le domaine de la protection et de la sauvegarde de l'enfance à partir de perspectives multiples dans le contexte de l'Église, de la famille et de la société en Afrique".

L'engagement virtuel organisé par les jésuites doit "réunir des praticiens et des experts, ainsi que des théologiens et d'autres chercheurs, pour explorer ensemble les défis, les tâches et les engagements que représentent les abus sexuels sur les enfants et les adultes vulnérables pour l'Église, la famille et la société en Afrique".

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Selon les responsables de l'organisme jésuite continental, les participants au colloque "exploreront, analyseront et discuteront des questions liées au phénomène des abus sexuels commis par le clergé à travers quatre lentilles critiques primordiales".

Il s'agit notamment de la justice pour les victimes et les survivants ; de la prévention des abus sexuels sur les mineurs et les personnes vulnérables ; des facteurs structurels qui favorisent les abus dans l'Église, la famille et la société ; et de la restructuration des institutions et structures ecclésiales et sociétales nécessaires pour rendre la justice et assurer la prévention.

"Ce colloque ouvrira une nouvelle voie d'enquête multidisciplinaire et de conversation constructive par des universitaires et des praticiens sur le phénomène mondial des abus sexuels commis par le clergé dans le contexte de l'Église et de la société en Afrique", déclare la direction du JCAM.

L'événement, qui devrait rassembler des jésuites, des laïcs, des responsables d'église et des représentants d'autres ordres religieux de tout le continent, "offre également une opportunité de formation et de renforcement des capacités pour la communauté chrétienne, les responsables et les agents pastoraux", indiquent les membres de la Société fondée par Saint Ignace de Loyola.

"Les articles présentés seront édités en un seul volume de ressources et mis à disposition pour publication afin d'alimenter la recherche, l'étude, la formation et la pratique", ajoutent-ils dans leur rapport du 6 avril.

Plus en Afrique

Dans sa lettre apostolique du 9 mai 2019,Vosestislux mundi (Vous êtes la lumière du monde), le pape François a déclaré : "Les crimes d'abus sexuels offensent Notre Seigneur, causent des dommages physiques, psychologiques et spirituels aux victimes et nuisent à la communauté des fidèles."

Pour que de tels abus "sous toutes leurs formes" ne se reproduisent plus jamais, le Saint-Père a souligné la nécessité d'une "conversion continue et profonde des cœurs attestée par des actions concrètes et efficaces qui impliquent tous les membres de l'Église". 

La déclaration du pape François de mai 2019 fait écho à celle de 2018 dans sa Lettre au peuple de Dieu où il notait : "La douleur des victimes (d'abus sexuels cléricaux) et de leurs familles est aussi notre douleur, et il est donc urgent de réaffirmer une fois de plus notre engagement à assurer la protection des mineurs et des adultes vulnérables."

"Aucun effort ne doit être épargné pour créer une culture capable d'empêcher de telles situations de se produire, mais aussi de prévenir la possibilité qu'elles soient couvertes et perpétuées", a ajouté le pape François dans sa Lettre du 20 août 2018.