Depuis lors, le violent conflit a entraîné le déplacement de plus de 800 000 personnes. Plus de 600 000 enfants n'ont pas pu aller à l'école dans les deux régions, et au moins 3 000 personnes ont perdu la vie au cours des quatre années d'affrontements.
Le 31 janvier, le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, qui effectuait une visite d'une semaine au Cameroun, a assuré le peuple de Dieu dans ce pays d'Afrique centrale de la solidarité du pape François dans la crise anglophone qui perdure.
"Le Saint-Père vous porte dans son cœur et vous assure de sa proximité et de ses prières", a déclaré le cardinal d'origine italienne, qui était arrivé au Cameroun le 28 janvier, aux près de 5 000 chrétiens réunis à la cathédrale Saint-Joseph de l'archidiocèse de Bamenda.
Le cardinal Parolin a ajouté : "Le Saint-Père s'unit au désir de paix et de réconciliation qui monte vers Dieu depuis cette terre précieuse."
L'espoir d'une reprise des pourparlers de paix s'est accru avec la visite présumée en 2020 du chef autoproclamé des Ambazoniens, Sisiku Julius AyukTabe, au siège de la conférence des évêques catholiques pour rencontrer les principaux dirigeants et discuter de la possibilité d'un cessez-lefeu.
Toutefois, il ne s'est pas passé grand-chose depuis lors, car les séparatistes emprisonnés "ont posé certaines conditions : ils veulent que les militaires retournent dans les casernes, que tous les prisonniers politiques soient libérés et que le gouvernement déclare la fin de la guerre", déclare Mgr Nkea dans le rapport du 13 avril.
Comme les demandes des séparatistes "ne sont pas faciles à satisfaire", l'Ordinaire local de l'archidiocèse de Bamenda déclare, en référence aux pourparlers de paix, que "les choses vont très lentement".
Ce ne sont pas seulement les exigences des groupes armés qui ont ralenti les pourparlers de paix, mais aussi "les divisions qui existent entre les séparatistes (qui) rendent tout encore plus difficile", dit-il.
"Il est difficile d'aller de l'avant, d'établir un véritable dialogue parce que chaque fois, il y a des messages contradictoires de la part des sécessionnistes", déclare l'archevêque de 55 ans dans le rapport publié par Agenzia Fides, le service d'information de Propaganda Fide.
Il ajoute : "Dans cette situation, nous nous sommes penchés pour prier, dans l'espoir de pouvoir parler avec les 'Boys' (les différents groupes de séparatistes) afin qu'ils forment un front unique et puissent dialoguer avec le gouvernement, qui est uni."