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Les évêques du Mozambique demandent la protection des milliers de personnes déplacées par la violence à Cabo Delgado

Les membres de la Conférence épiscopale du Mozambique lors de leur première assemblée plénière à Maputo. Les membres de la Conférence épiscopale du Mozambique lors de leur première assemblée plénière à Maputo.

Les évêques catholiques du Mozambique appellent à la protection des centaines de milliers de personnes qui ont été déplacées dans le cadre des violences de Cabo Delgado, dans la partie la plus septentrionale de la nation d'Afrique australe.

Dans un communiqué publié à l'issue de leur Assemblée plénière de sept jours, dimanche 18 avril, les membres de la Conférence épiscopale du Mozambique (CEM) "réitèrent la nécessité d'accueillir, de suivre, d'intégrer et de protéger les indigents et les déplacés à travers nos institutions pour atténuer ce drame."

Les évêques catholiques reconnaissent les tribulations occasionnées par "la guerre à Cabo Delgado qui a déjà fait plus de 2 000 morts et 700 000 personnes déplacées, ainsi que d'autres formes de violence, d'enlèvements, de criminalité et de violation des droits de l'homme".

"Nous constatons avec une profonde tristesse l'augmentation des actes de guerre, de violence, de destruction et de mort avec toutes les conséquences de souffrance, de peur et de déstabilisation sur les populations", indiquent les membres de la CEM, ajoutant : "Nous réfléchissons à ce qui pourrait être la meilleure façon de contribuer en tant qu'Église à apaiser cette tragédie."

Dans le communiqué signé par le président de la CEM, Mgr Lucius Andrice Muandula, les évêques catholiques affirment que l'un de leurs désirs en tant que bergers "est de toujours mieux servir notre société afin de parvenir à la paix et à la sécurité".

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Située dans le diocèse catholique de Pemba au Mozambique, la région de Cabo Delgado connaît une instabilité croissante depuis octobre 2017, lorsqu'un groupe armé islamiste connu localement sous le nom d'Al-Sunna wa Jama'a (ASWJ) a attaqué un poste de police dans le district de Mocimboa da Praia.

Depuis lors, les attaques ont augmenté en fréquence et en intensité, entraînant la mort d'au moins 2 000 personnes et le déplacement d'un tiers de la population, dont 74 % de femmes et d'enfants, selon la direction des Nations unies (ONU).

Dans la dernière attaque perpétrée le 24 mars, des militants islamistes auraient attaqué la ville de Palma dans la province de Cabo Delgado. Selon de multiples médias, des témoins ont déclaré avoir vu des victimes dans les rues après l'attaque.

Dans un rapport publié le 5 avril, le Père António Chamboco, qui exerce son ministère au Mozambique, a déclaré à l'organisation caritative pontificale Aide à l'Église en détresse (AED) International que les familles qui ont échappé à l'attaque de Palma sont dans la confusion, ne sachant pas où se trouvent leurs proches et ne sachant pas si les disparus ont survécu à l'attaque.

Après l'attentat de Palma, les responsables de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) des Nations unies estiment que plus de 17 000 personnes se sont déplacées.

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Mardi 18 avril, la direction du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) a averti que la région de Cabo Delgado était confrontée à une crise humanitaire "de grande ampleur et probablement de longue durée", caractérisée par une aggravation de la faim et une augmentation du risque de maladies mortelles.

"Nous saluons et exprimons notre proximité fraternelle en particulier à nos frères déplacés de Cabo Delgado. Nous prions pour que bientôt prenne fin le terrible conflit et que soit surmonté le drame humanitaire", déclarent les évêques catholiques du Mozambique dans leur communiqué du 18 avril.

Faisant référence à la pandémie COVID-19, les évêques expriment leur "profonde tristesse face à la fermeture des églises et au manque de célébrations communautaires", défis qui, selon eux, "nous donnent l'occasion d'être plus créatifs dans les méthodes d'évangélisation, en stimulant l'école du dimanche en famille, en distribuant des subventions pour les célébrations familiales."

"Nous sommes mis au défi d'être une Église extravertie. Nous espérons que la réouverture des lieux de culte se fera bientôt ", disent-ils, ajoutant : " Nous encourageons les diocèses à poursuivre l'école du dimanche dans nos communautés comme moyen de compléter l'éducation complète de nos enfants. "

Dans le communiqué en dix points obtenu par ACI Afrique, les membres de la CEM expriment en outre leur joie de la présence du nouvel Ordinaire local du diocèse de Gurue, Mgr Inácio Lucas, lors de l'Assemblée plénière qui s'est tenue du 12 au 18 avril au Centre des Sœurs hospitalières franciscaines de l'Immaculée Conception dans l'archidiocèse de Maputo.

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"Nous ne pouvons cacher notre tristesse face à l'absence de notre frère Mgr Luiz Fernando Lisbon, récemment nommé évêque de Cachoeiro do Itapemirim. Nous vous remercions pour votre présence et pour votre témoignage missionnaire et apostolique auprès de notre Église au Mozambique", déclarent les évêques du Mozambique en référence à l'ancien évêque du diocèse de Pemba.

Ils prient pour Mgr Lisboa afin que le Seigneur ressuscité répande sur lui l'abondance des dons de l'Esprit dans sa nouvelle mission au Brésil" et expriment leur appréciation pour la volonté de l'évêque auxiliaire de Maputo, Mgr António Juliasse, de servir comme administrateur apostolique de Pemba.

" Nous vous demandons instamment de renforcer notre foi et notre espérance en Jésus-Christ dans cette période d'épreuve que nous vivons. Nous souhaitons à tous une bonne Pâques de résurrection. Que Dieu nous bénisse", déclarent les membres du CEM dans leur communiqué du 18 avril.

Mercy Maina