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Tchad : L'archevêque de N'Djamena souligné la nécessité de favoriser la coexistence pacifique

Mgr Djitangar Goetbé Edmond Mgr Djitangar Goetbé Edmond

L'archevêque de l'archidiocèse de N'Djamena au Tchad a souligné la nécessité pour le peuple de Dieu dans cette nation d'Afrique centrale et du Nord de favoriser la coexistence pacifique, en s'efforçant de surmonter "le mépris des autres et la violence" qui contribuent à l'instabilité et "blessent la dignité de la vie humaine".

"Le moment est venu de dépasser les rancœurs accumulées par tous les conflits internes qui blessent la dignité de la vie humaine, le vivre ensemble des citoyens et entravent la stabilité de notre pays", a déclaré dimanche 25 avril Mgr Djitangar Goetbé Edmond.

Le Tchad a connu de violents conflits qui ont fait des victimes, dont le président Idriss DébyItno, qui a succombé à ses blessures lors d'une bataille avec un groupe militant le 20 avril. 

Le défunt président Déby aurait été tué alors qu'il rendait visite aux troupes sur la ligne de front. Selon un rapport de BBC News, le président tchadien, qui a été enterré le 23 avril, était considéré par les puissances occidentales comme un allié dans la lutte contre les groupes extrémistes islamistes, notamment Boko Haram dans le bassin du lac Tchad et les groupes liés à Al-Qaïda et à l'État islamique dans le Sahel.

Dans son homélie du dimanche des vacances à la cathédrale Notre-Dame de la Paix de l'archidiocèse de N'Djamena, Mgr Djitangar a souligné l'importance de la paix en disant qu'elle "permettra aux personnes et aux communautés de reprendre confiance en elles-mêmes et en leur capacité à être les auteurs actifs de leur propre développement, un développement que nous espérons intégral (économique, social, culturel et religieux), garanti par une justice équitable et accessible à tous, sans exclusion."

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La paix durable dont le Tchad a tant besoin "ne peut être obtenue que par un engagement commun des citoyens sur la voie d'une véritable réconciliation, non imposée par une autorité politique intéressée, mais par le désir réel des citoyens de faire la paix et de vivre en paix", a déclaré l'archevêque.

"Comment pouvons-nous y parvenir si nous ne commençons pas nous-mêmes par convertir nos pensées, nos paroles et nos comportements, qui sont parfois empreints de mépris des autres et de violence ?" a-t-il posé.

Faisant référence à la salutation Assalamu alaikum (que la paix soit avec vous), l'archevêque tchadien de 68 ans a déclaré : "Elle ne peut être pour nous, chrétiens, une simple formule de politesse ou de convenance sociale. Elle doit porter une charge réelle et exprimer la paix qui va de notre cœur au cœur de la personne à qui nous l'adressons."

Il a ajouté que cette salutation "est une invitation à la paix et au partage d'un don qui vient de Dieu et que nous, croyants, quelle que soit notre dénomination religieuse, devons donner ou recevoir avec gratitude les uns envers les autres."

" Pour nous, chrétiens, le Christ lui-même est notre paix... et nous sommes une ambassade de réconciliation pour le Christ ", a déclaré l'archevêque, en faisant référence à la lettre de saint Paul aux Éphésiens.

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Les chrétiens ont aussi "la responsabilité d'inviter tous les groupes humains à se réconcilier avec Dieu et entre eux", a encore dit Mgr Djitangar, ajoutant que plutôt qu'un "cœur méfiant ou craintif", la paix émerge d'un cœur libéré de la haine ou du désir de vengeance... un cœur déjà en paix".

Selon l'Ordinaire local de N'Djamena, qui est également président de la Conférence épiscopale du Tchad (CET), la prière pour la paix dans le pays se fait en "communion spirituelle avec tous les autres diocèses du Tchad".

"C'est un appel à la renaissance que notre Église lance à tout le peuple tchadien", a-t-il dit.

"Prions donc en ce dimanche du Bon Pasteur pour les pasteurs de cette Église, qu'ils soient en service ou en information, afin que le Seigneur développe en eux l'amour du troupeau que Dieu leur a confié et l'imitation du Christ Bon Pasteur, capable de donner sa vie pour son troupeau", a déclaré Mgr Djitangar. 

Il a également appelé les Tchadiens à prier pour les politiciens et ceux qui supervisent le gouvernement de transition. 

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"Que la volonté de dialogue, la sagesse, le sens du bien commun et le respect de la vie humaine les animent et l'emportent sur les intérêts particuliers et immédiats, condition sine qua non pour renforcer les fondements d'un Tchad profondément renouvelé dans ses structures", a déclaré Mgr Djitangar. 

Alors que le défunt président tchadien était enterré, les évêques catholiques du pays ont appelé à un dialogue inclusif en déclarant que "la réconciliation est aujourd'hui une nécessité pour une paix durable dans notre pays."

"Il faut créer les conditions de sa réussite", disent-ils en référence au dialogue inclusif.