Il a remercié Mgr Lagho pour le geste interconfessionnel pendant le Ramadan en disant : "Nous pouvons nous célébrer les uns les autres et, dans de telles occasions, forger une position commune sur des questions qui nous concernent tous."
Concernant les mariages précoces endémiques parmi les communautés de la côte kenyane, Mgr Lagho a regretté qu'il existe encore "une mentalité patriarcale très forte" parmi les populations côtières.
"Les habitants de la côte ont toujours accordé plus d'importance aux garçons qu'aux filles et cela se voit dans la façon dont les structures de soutien sont orientées en faveur des garçons au détriment des filles", a déclaré le 28 avril à ACI Afrique le membre du clergé de l'archidiocèse de Mombasa au Kenya.
Il a déclaré que les hommes profitent des abus sexuels impliquant leurs filles mineures en optant pour un règlement à l'amiable au lieu de voir les auteurs de ces actes poursuivis en justice. Les pères choisissent d'obtenir de fortes compensations dans le cadre du règlement à l'amiable, ce qui encourage le vice.
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Les niveaux de pauvreté sont élevés sur la côte kenyane, car les familles sont également remplies d'enfants qui ont abandonné l'école, certains choisissant de se marier tôt dans la vie.
En raison de la pauvreté, certaines filles en pleine puberté sont attirées par de jeunes hommes qui leur achètent des protections en échange de faveurs sexuelles. Pour faire face à ce problème, les filles vulnérables sont soutenues par le Projet 720, un groupe WhatsApp que la Commission catholique pour la justice et la paix (CJPC) du diocèse de Malindi a lancé pour recueillir des dons de 720 KES (7,00 USD) afin d'acheter un carton de serviettes hygiéniques pour les filles.
Dans le cadre de son nouveau ministère pastoral et social à la tête du diocèse catholique de Malindi, Mgr Lagho prévoit de créer une initiative parentale pour les jeunes filles de la région en faisant appel à des travailleurs sociaux, des enseignants, des chefs religieux et d'autres groupes dépassant les clivages religieux.
L'évêque souhaite tout particulièrement que les dirigeants des différentes religions de la région parlent le même langage concernant " l'âge du mariage ". ”
"L'âge du mariage pour les chrétiens a toujours été de 18 ans, tandis que pour les musulmans, on peut se marier dès qu'on atteint la puberté. Il en va de même pour les adeptes de la tradition africaine", explique-t-il, avant d'ajouter : "C'est un domaine sur lequel nous devons tous nous entendre."
"Il n'est pas normal que, lorsque l'abus sexuel concerne un mineur, la loi du pays soit généralement contournée par les chefs religieux traditionnels où la plupart des cas sont résolus à l'amiable, ce qui encourage le vice", dit-il.
Parmi les stratégies visant à protéger les filles, les chefs religieux utiliseront leur chaire pour sensibiliser les communautés aux dangers des mariages précoces et aux avantages de l'éducation des filles, explique Mgr Lagho.
Les femmes qui ont réussi contre vents et marées seront également invitées dans les écoles primaires et secondaires locales pour parler à leurs jeunes sœurs. Ces campagnes incluront également les jeunes garçons pour leur apprendre à respecter leurs sœurs et à les soutenir dans leurs études.
Plus important encore, des centres de secours ont été créés dans tout le diocèse pour offrir des espaces sûrs aux jeunes garçons et filles qui fuient des pratiques culturelles dégradantes telles que les mariages forcés.
Les installations des centres de secours comprennent des centres de formation professionnelle afin de doter les jeunes de compétences leur permettant de se prendre en charge financièrement.
Parlant de sa vision de la petite fille au sein du diocèse de Malindi, Mgr Lagho déclare : "Nous savons qu'il nous faudra peut-être du temps pour accomplir ce que nous souhaitons. Nous sommes conscients que le succès ne vient pas en un jour ou deux, mais chaque bougie que vous allumez illumine les quelques personnes qui l'entourent et celles qui voient la lumière finissent par la montrer aux autres."