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Les aspirants politiques en Zambie doivent aborder la crise de la dette dans leurs campagnes

Alors que la campagne pour les élections générales du 12 août démarre en Zambie, les aspirants politiques de cette nation d'Afrique australe ont été appelés à informer l'électorat de la manière dont ils aborderont la crise de la dette du pays s'ils sont élus.

Dans leur déclaration du lundi 17 mai obtenue par ACI Afrique, les responsables du Centre jésuite de réflexion théologique (JCTR) appellent "tous les aspirants candidats à saisir l'opportunité offerte par la période de campagne pour s'adresser aux électeurs zambiens sur la façon dont chaque parti politique va aborder la crise de la dette et les défis qui en résultent pour le pays". 

La dette publique de la Zambie est estimée à 20,46 milliards de dollars US et comprend à la fois des dettes extérieures et intérieures.

"Les aspirants dirigeants politiques doivent articuler des programmes de croissance économique qui répondent aux besoins des pauvres et des personnes vulnérables et expliquer comment, en tant que dirigeants, ils vont contribuer au bien commun et à la préservation de la dignité humaine de chaque Zambien", ajoutent les responsables du JCTR dans leur déclaration signée par le directeur exécutif de l'institution jésuite, le père Alex Muyebe.

Les responsables de l'institution de recherche exhortent en outre les aspirants politiques à "démontrer clairement comment ils vont s'attaquer à cette crise de la dette pour garantir une meilleure prestation de services sociaux dans tout le pays".

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Au lieu de "promettre le paradis aux électeurs", les responsables du JCTR affirment que les aspirants politiques zambiens "doivent fournir une feuille de route convaincante sur la manière d'aller de l'avant en ce qui concerne la dette actuelle et expliquer comment ils vont gérer les futures contractions de la dette afin de s'assurer que la nation ne sera plus jamais prise dans une autre crise de la dette à l'avenir".

En novembre dernier, les créanciers extérieurs de la Zambie ont rejeté l'appel du gouvernement à suspendre le remboursement des intérêts des euro-obligations jusqu'en avril 2021.  

Suite à la décision des créanciers extérieurs, les responsables du JCTR ont appelé les parties prenantes locales, nationales, régionales et internationales "à se donner la main et à faire preuve de solidarité pour faire avancer la noble cause consistant à persuader les créanciers de la Zambie d'envisager toute forme d'allègement de la dette pour le peuple zambien".

"La Zambie a besoin d'un peu d'espace pour faire face à son endettement d'une manière qui ne porte pas atteinte à la dignité de la vie de millions de Zambiens", ont déclaré les universitaires jésuites dans leur déclaration du 15 novembre. 

Les responsables du JCTR ont également appelé les Zambiens à "demander des comptes et à s'impliquer dans l'élaboration d'une feuille de route sur la manière dont notre pays va se sortir de cette crise de la dette indésirable et dangereuse, qui risque de devenir une responsabilité à transmettre aux générations futures".

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Dans leur message du 17 mai, les responsables de l'institut de recherche demandent instamment à l'électorat zambien "de ne pas se laisser berner, mais d'analyser et d'interroger les messages de la campagne pour déterminer leur caractère pratique et leur viabilité".

"Le JCTR exhorte les électeurs zambiens à analyser de manière critique si les promesses des candidats en termes de développement, de croissance économique et de création d'emplois sont réalistes compte tenu des défis actuels du pays en matière de fiscalité et de dette ", déclarent les responsables de l'Institut jésuite.

La direction du JCTR appelle également le personnel des médias du pays "à jouer un rôle essentiel dans l'information et l'éducation du public sur diverses questions clés, notamment la dette publique de la Zambie, afin de renforcer la capacité de l'électorat à mettre au défi les candidats à la présidence d'expliquer comment ils géreront la crise de la dette du pays s'ils sont élus ou réélus le 12 août".

"Les médias sont très importants pour renforcer la capacité de l'électorat à voter sur la base de questions et d'un point de vue informé", affirment les responsables du JCTR, qui ajoutent : "C'est essentiel pour permettre à la démocratie de notre pays d'atteindre sa maturité."

Magdalene Kahiu