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Un prêtre catholique ivoirien condamne la xénophobie et appelle à la promotion de messages positifs

Le père Norbert-Éric Abekan Le père Norbert-Éric Abekan

À la suite de l'attaque de la semaine dernière contre des ressortissants nigériens vivant à Abidjan, la capitale de la Côte d'Ivoire, un prêtre catholique de la nation ouest-africaine a condamné la xénophobie et a appelé ses compatriotes à favoriser les messages positifs, notamment les rencontres, par le biais des médias sociaux.

Dans un incident qui a entraîné la mort d'une personne et fait plusieurs blessés, des ressortissants nigériens ont été attaqués le 21 mai après qu'une vidéo de l'armée nigérienne combattant des membres de la milice Boko Haram en 2019 a circulé sur les médias sociaux, montrant des Nigériens attaquant des Ivoiriens. 

"J'appelle toutes les consciences et tous ceux qui défendent les droits fondamentaux de l'homme à dénoncer tous les discours xénophobes dans notre vie publique et privée", déclare le curé de la paroisse Sainte Famille Riviera 2 de l'archidiocèse d'Abidjan, le père Norbert-Éric Abekan, dans un communiqué du mardi 25 mai.

La xénophobie, dit-il, " s'exprime par une attitude qui exclut et enferme l'autre dans sa différence.”

"Ces actes barbares ne doivent plus prospérer dans notre chère Côte d'Ivoire. La xénophobie, sous toutes ses formes, est inacceptable", déclare-t-elle, exhortant ses compatriotes "à lutter contre la peur de l'autre."

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Le père Abekan explique : "Nous sommes tous des étrangers en puissance car le mouvement des personnes est inhérent à notre condition humaine. Toute l'histoire de l'humanité est là pour nous l'apprendre. ”

Se référant à l'Évangile selon Matthieu, il dit : "Nous devons faire aux autres ce que nous voudrions qu'ils nous fassent, c'est la condition à atteindre pour les autres et pour nous-mêmes." 

Le prêtre ivoirien exprime sa "sympathie et ses condoléances" à la famille du défunt en déclarant : "J'ai une pensée pieuse pour la personne qui a été tragiquement arrachée à la vie".

Aux personnes blessées dans l'attaque, le curé de la paroisse Sainte Famille Riviera 2 prie pour qu'"elles se rétablissent le plus rapidement possible afin de pouvoir reprendre leurs activités parmi leurs frères et sœurs dans ce pays."

Les attentats du 19 mai "nous enseignent qu'il est important de prendre soin les uns des autres afin de construire une société basée sur des relations de fraternité", réitère-t-il.

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"Une personne et un peuple ne sont féconds que s'ils peuvent intégrer de manière créative l'ouverture aux autres, dit-il encore, en faisant référence à l'encyclique du pape François, Fratelli Tutti.

Il ajoute : "Nous sommes donc appelés à accueillir quotidiennement et dans un esprit de compréhension les étrangers, chacun dans la diversité de ses origines et de son histoire. Et nous devons nous réjouir de ces rencontres et de cet enrichissement mutuel."

Le père Abekan appelle ceux qui s'engagent sur les médias sociaux à "s'abstenir de diffuser des idées et des déclarations qui divisent et déshumanisent et à s'engager à promouvoir des messages positifs."

Il exhorte également les décideurs politiques de la nation ouest-africaine à "concevoir des politiques qui garantissent la protection de tous, la dignité de la personne humaine et la solidarité entre les peuples, et à lutter sans relâche contre tous les cas de violation des droits humains fondamentaux par l'éducation, la démocratie et la loi".

Magdalene Kahiu