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Une organisation caritative catholique pleure une religieuse missionnaire qui servait les pauvres dans un Niger dominé par les musulmans

Marie-Catherine Persévérance Kingbo. Crédit : Aide à l'Église en détresse (AED) Marie-Catherine Persévérance Kingbo. Crédit : Aide à l'Église en détresse (AED)

L'organisation caritative pontificale, Aide à l'Église en Détresse (AED) International, pleure le décès d'une religieuse missionnaire catholique qui a consacré sa vie au service des pauvres au Niger, un pays où le pourcentage de chrétiens est minime.

Au Niger, Sœur Marie-Catherine Persévérance a créé une organisation caritative qui a servi de lien entre l'agence d'aide catholique et la population de l'un des pays les plus pauvres du monde.

Dans un communiqué du vendredi 28 mai, l'organisation d'aide pontificale déplore la mort de la religieuse d'origine sénégalaise qui "a donné sa vie pour les pauvres des plus pauvres".

"C'est avec une grande tristesse que l'organisme international de pastorale catholique et fondation pontificale a reçu la nouvelle du décès de Sœur Marie-Catherine Persévérance... à Dakar au Sénégal. Elle a consacré sa vie au soin et au souci des pauvres au Niger, en particulier par le service aux femmes", indique la direction de l'AED, ajoutant que la religieuse est décédée le lundi 24 mai.

Sœur Marie-Catherine est née en 1953 à Guinguinéo au Sénégal et a passé près de 15 ans au Niger, un pays islamique et l'un des plus pauvres du monde, a rapporté l’AED.

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La direction de l'organisation caritative se souvient d'un entretien qu'elle avait eu avec la religieuse et au cours duquel elle avait déclaré : "J'ai entendu l'appel de Dieu à tout quitter et à servir les pauvres."

A Maradi, dans le sud du Niger, Sœur Marie-Catherine a fondé la "Fraternité des Servantes du Christ", un ordre qui fait du travail social et caritatif.

L'AED affirme que grâce à l'éducation et à la formation, les membres de la communauté religieuse ouvrent des perspectives d'une nouvelle vie aux enfants, aux jeunes et à leurs parents respectifs.

"L'AED a eu le privilège de travailler pendant de nombreuses années avec la religieuse", indique la direction de l'organisation dans l'hommage du 28 mai, ajoutant : "Sœur Marie-Catherine a rendu visite à plusieurs reprises à l'organisation internationale de pastorale catholique Aide à l'Église en Détresse et elle a été invitée par les sections nationales de l'AED à donner des témoignages dans de nombreux pays, comme Fatima au Portugal et Paris en France."

Jusqu'à la fondation de la "Fraternité des Servantes du Christ", Sœur Marie-Catherine appartenait à l'une des premières congrégations religieuses féminines africaines, les "Filles du Saint Coeur de Marie".

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L'organisation caritative précise que c'est dans cette congrégation que la défunte religieuse a entendu l'appel à consacrer sa vie aux pauvres et note que l'évêque de Maradi, Ambroise Ouédraogo, a demandé à Sœur Marie-Catherine d'aider le jeune diocèse de l'époque. 

"La communauté y travaille depuis octobre 2006", rapporte l’AED, ajoutant : "Avec une autre religieuse, Sœur Marie-Catherine s'occupait initialement de six ou sept villages."

L'organisation caritative catholique indique que la communauté s'est développée depuis lors et que les religieuses visitent désormais régulièrement jusqu'à 120 villages. Elles gèrent une école dans la communauté de Tibiri ainsi qu'un centre de nutrition dans la communauté de Dan Bako, dans le diocèse de Maradi, au Niger. 

" Chaque semaine, 500 à 600 mères viennent avec leurs enfants ; beaucoup d'entre elles souffrent de malnutrition. Chaque année, nous nourrissons environ 23 000 personnes ", a expliqué Sœur Marie-Catherine à l’AED lors d'une de ses nombreuses visites au siège.

Le Niger est dominé par l'Islam, le mode de vie est extrêmement traditionnel, et avec un maigre 0,5 %, le nombre de chrétiens est faible.

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Selon l'organisation pontificale, les habitants, les anciens du village, les imams et la population rurale font confiance aux sœurs catholiques et les remercient souvent par des phrases comme "Nous voyons Dieu dans ce que vous faites" ou "Vous nous montrez de l'amour".

L'organisation rapporte que le plus gros problème du diocèse de Maradi, outre la malnutrition, est la coutume répandue de marier les filles dès l'âge de dix ans.

Les religieuses, soutenues par l'AED depuis 2010 dans leur apostolat diversifié, parlent aux parents des conséquences du mariage de leurs filles à un âge précoce.

La "Fraternité des Servantes du Christ" tente également de persuader les parents d'envoyer leurs filles à l'école, rapporte AED, et ajoute : "Comme les cours sont principalement dispensés dans de simples huttes de paille, les anciens des villages ont également déjà demandé aux Sœurs des écoles."

L'année dernière, Sœur Marie-Catherine a écrit à AED pour expliquer l'impact dramatique de la crise sanitaire sur leur apostolat. 

La direction de l'organisation caritative affirme que la défunte religieuse a conclu le message par la prière suivante : "Que la puissance du Seigneur ressuscité éradique cette pandémie qui perturbe toute l'humanité et que l'Esprit Saint oriente les cœurs vers plus d'humanité, de justice et de paix."

"Depuis son arrivée à Maradi en 2006, elle (Sœur Marie-Catherine) n'a pris aucun repos et a révélé l'amour du Seigneur à travers son travail. Aujourd'hui, le Seigneur lui demande d'arrêter son travail sur terre ", note la direction de l'AED dans l'hommage rendu à la religieuse le 28 mai, ajoutant : " Elle accomplira l'œuvre en guidant la communauté depuis le ciel. Que son âme repose en paix".

Agnes Aineah