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Mgr Adewale : "Déclarez l'état d'urgence pour épargner au pays l'anarchie qui le menace"

Mgr Alfred Adewale Martins, archevêque de l'archidiocèse de Lagos (Nigeria) Mgr Alfred Adewale Martins, archevêque de l'archidiocèse de Lagos (Nigeria)

L'Ordinaire du lieu de l'archidiocèse de Lagos au Nigeria a demandé au gouvernement fédéral du Nigeria de déclarer l'état d'urgence dans le pays en raison de l'augmentation des cas d'insécurité. 

Dans un rapport transmis à ACI Afrique le vendredi 28 mai, Mgr Alfred Adewale Martins s'inquiète des "cas incessants d'enlèvements dans presque tous les endroits imaginables, de meurtres d'innocents, y compris de policiers, d'incendies de postes de police, d'établissements pénitentiaires et de bureaux de l'INEC (Independent National Electoral Commission) dans tout le pays".

Dans le rapport compilé par le directeur des communications de l'archidiocèse de Lagos, le père Anthony Godonu, Mgr Adewale est cité comme déplorant "l'incapacité du gouvernement à tous les niveaux à s'attaquer de manière décisive aux causes profondes de l'insécurité dans le pays et à traduire en justice leurs auteurs et leurs commanditaires".

"Le gouvernement fédéral du Nigeria devrait déclarer l'état d'urgence dans le pays pour épargner au pays l'anarchie qui nous guette", recommande l'archevêque nigérian.

La recommandation, expliquent les dirigeants catholiques, "est devenue très nécessaire afin d'épargner au pays l'anarchie menaçante qui nous regarde en face."

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Il rejette la faute sur le gouvernement dirigé par Muhammadu Buhari pour son incapacité à relever les différents défis auxquels est confrontée la nation ouest-africaine et souligne que la corruption est un problème qui rivalise avec l'insécurité.

"Il est évident que l'insécurité, en dehors de la corruption, est devenue le problème le plus grave auquel notre pays est confronté aujourd'hui. De nombreux innocents sont enlevés pour obtenir une rançon, beaucoup sont attaqués chez eux et déplacés, leurs propriétés détruites et la vie normale perturbée quotidiennement", aurait déclaré l'Ordinaire de Lagos.

"Même les policiers et leurs postes sont délibérément attaqués en toute impunité", déplore-t-il, avant d'expliquer : "Cela signifie que le pays dérive progressivement vers un état d'anarchie. Ce qui, sans aucun doute, laisse présager un grave danger pour notre bien-être collectif. ”

Selon l'archevêque, il est urgent d'agir. "Ce n'est pas le moment de jouer au jeu des reproches ou de faire de la politique par le biais d'efforts sectoriels", dit-il, justifiant son appel à la déclaration de l'état d'urgence.

Parallèlement à la déclaration de l'état d'urgence dans la nation la plus peuplée d'Afrique, Mgr Adewale appelle le gouvernement dirigé par Buhari à "mettre en place des plans d'action concrets assortis d'échéances dans lesquelles la situation sera maîtrisée". ”

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"Il doit y avoir un effort collectif à travers une consultation robuste avec toutes les parties prenantes. Nous devons tous nous rassembler pour combattre ce monstre à tête d'hydre qu'est l'insécurité, qui rend la vie difficile à notre peuple", recommande l'archevêque nigérian qui aura 62 ans le 1er juin.

Pour tout faire pour reprendre le contrôle du pays, Mgr Adewale recommande un "dialogue constant" avec les différentes parties prenantes.

Il devrait y avoir, dit-il, "un dialogue constant entre les représentants des agences de sécurité et les principales parties prenantes telles que les chefs religieux, les chefs traditionnels, les chefs des groupes ethniques, la société civile et les partis politiques."

Le dirigeant catholique, dont l'archidiocèse a son siège dans la plus grande ville du Nigeria, appelle les membres de "l'Assemblée nationale à poursuivre le processus d'amendement de la Constitution du Nigeria afin d'ouvrir la voie à des besoins tels que la création d'une police d'État et la revalidation du caractère fédéral de la république. Ces mesures contribueraient certainement à rétablir la paix et la sécurité dans tout le pays. ”

Il attribue également les problèmes actuels du Nigeria à ce que le 28 mai décrit comme "un problème systémique séculaire de gouvernance au niveau national".

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Pour aller de l'avant, l'archevêque souhaite que la structure actuelle soit révisée, car elle "confère trop de pouvoir au Centre, tandis que les États continuent de fonctionner sans autorité adéquate pour tracer la voie de leur développement".

Il se fait l'écho des récentes recommandations de certains hommes d'État chevronnés en faveur d'une modification de la constitution afin de refléter ce que contenait la première constitution de 1963.

Le chef de l'Église catholique, qui a déjà reproché au gouvernement dirigé par M. Buhari de ne pas être à la hauteur pour assurer la paix, s'est joint à d'autres dirigeants chrétiens du Nigeria pour pleurer le chef d'état-major des armées et dix autres officiers militaires décédés dans un accident d'avion le 21 mai dernier.

"La seule façon d'honorer les morts est de s'efforcer davantage de vaincre l'insécurité et de faire du pays un meilleur endroit où vivre pour tous les citoyens", déclare Mgr Adewale.

Il appelle également "les différents groupes ethniques qui s'agitent pour l'autodétermination à embrasser le dialogue et à éviter la violence afin de ne pas exacerber l'insécurité dans le pays, causant davantage de difficultés pour la population".

S'adressant aux dirigeants politiques nigérians, l'archevêque qui est à la tête de l'archidiocèse de Lagos depuis août 2012 appelle à reconnaître que "les Nigérians traversent de nombreuses difficultés dues à la récession économique."

Il appelle à l'intervention, demandant au "gouvernement de chercher de nouveaux moyens de mettre fin aux affrontements entre éleveurs et agriculteurs qui nuisent à la plantation et à la récolte des produits agricoles, en particulier dans les régions du sud du pays. ”

Mgr Adewale, qui s'ajoute au nombre de prélats catholiques nigérians qui ont reçu des prix de la paix pour être allés au-delà de leurs habitudes et avoir défendu la stabilité du pays, appelle également "les Nigérians bien intentionnés à être les gardiens de leur frère en tendant la main de la charité aux moins privilégiés et aux opprimés du pays". ”

Equipe Editoriale ACI Afrique