Journée des martyrs en Ouganda : Les évêques catholiques appellent à prier pour la fin de la violence

Dans le message lu par le président de l'UEC, Mgr Joseph Anthony Zziwa, les évêques catholiques déclarent : "Il y a encore beaucoup de personnes qui sont détenues dans des endroits connus et inconnus."

"Au nom de la prière et du travail pour la paix, veuillez libérer les détenus politiques ou les inculper devant les tribunaux compétents", disent les évêques, et poursuivent : "Nous ne pouvons pas parler de paix alors que d'autres personnes croupissent encore."

Face au défi de la pandémie de COVID-19, les membres de l'UEC remercient Dieu "qui nous a gardés en vie pendant toute cette période difficile, et nous prions qu'il continue à nous garder en sécurité afin que nous puissions l'adorer en plus grand nombre que ce que nous avons aujourd'hui".

"Nous prions avec les martyrs de l'Ouganda pour qu'ils nous aident à surmonter cette pandémie", implorent-ils.

Également connue sous le nom de fête de Saint Charles Lwanga et de ses compagnons, la journée des martyrs est une fête nationale en Ouganda. 

Elle commémore les 22 catholiques tués aux côtés de leurs 23 homologues anglicans sur ordre du Kabaka Mwanga II, alors roi du royaume du Buganda, entre 1885 et 1887. 

Le 3 juin, les catholiques commémorent également deux martyrs ougandais d'une période plus tardive, qui sont morts à Paimol, dans le diocèse de Lira en Ouganda, en octobre 1918.

Chaque année, ce jour-là, des pèlerins venus de toute la région de l'Afrique de l'Est et d'ailleurs se rassemblent au sanctuaire de Namugongo, dans l'archidiocèse de Kampala, pour la conclusion de cet événement multi-activités.

Comme l'année dernière, les dirigeants de l'UEC ont autorisé un nombre limité de pèlerins cette année en raison des restrictions du COVID-19.

Dans son homélie, Mgr Silverus Jjumba du diocèse ougandais de Masaka, qui a présidé la célébration eucharistique, a regretté l'absence des fidèles lors de l'événement de 2021.

"Cette année, nous nous rassemblons dans des circonstances exceptionnelles. Un petit nombre de fidèles sont ici physiquement. Les multitudes sont chez elles, en présence virtuelle. Non pas qu'ils aient souhaité rester à l'écart et regarder la télévision ou écouter la radio ou encore allumer les plateformes de médias sociaux. Non, c'est parce que la pandémie de Covid-19 nous a imposé et contraint à cette terrible situation", a déclaré Mgr Jjumba.

Il a poursuivi : "Nous ressemblons au corps démembré du Christ. Nous sommes dispersés, mais il ne serait pas juste de dire que nous sommes en désordre."

Il a qualifié le pèlerinage de cette année de "tiède" et a exhorté les fidèles à accepter les célébrations sobres comme la volonté de Dieu.

"Saisissons cette occasion comme une orientation de l'Esprit Saint pour que nous intériorisions tous spirituellement l'exemple que nous ont donné les martyrs ougandais, à savoir leur foi profonde, leur charité profonde et leur amour de Dieu au point de verser leur sang", a déclaré Mgr Jjumba.

Il a ajouté : "C'est le même Dieu qui nous appelle en ces deux années (de Covid-19) à nous éloigner des réjouissances ordinaires, du faste et des ululations avec lesquels beaucoup d'entre nous célèbrent le 3 juin - le jour de la commémoration des martyrs ougandais."

Faisant référence aux violences qui ont suivi l'élection présidentielle de janvier 2021 et qui ont entraîné la perte de 50 vies humaines, Mgr Jjumba a exhorté les Ougandais à "intérioriser l'héritage de pardon que leur ont légué les martyrs".

 Il a appelé les Ougandais à "se réconcilier, à respecter les opinions divergentes et à embrasser la justice".

Les catholiques de l'archidiocèse de Kampala ont célébré la Journée des martyrs sans le défunt Mgr Cyprian Kizito Lwanga. 

Mgr Kizito Lwanga est décédé le 3 avril à la suite d'une crise cardiaque et a été enterré à la cathédrale de Rubanga à Kampala.

"Que cette tristesse, cette tiédeur, cette sorte de vide se réaffirme en un dynamisme pour le Seigneur crucifié. Dans cette apparente atmosphère de désolation, faisons croître une nouvelle vigueur pour notre foi, comme le dit l'Écriture : si un grain de blé ne tombe pas en terre et ne meurt pas, il ne reste qu'une seule graine. Mais s'il meurt, il produit beaucoup de fruits", a déclaré Mgr Jjumba.