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Au Nigeria, Mgr Adewale encourage l'autodéfense et met en garde contre les agressions.

Au milieu de multiples cas d'attaques violentes au Nigeria, l'archevêque catholique de Lagos, dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, a souligné le droit fondamental à l'autodéfense et mis en garde contre toute agression. 

"Si une personne est attaquée, elle a le droit de se défendre avec la même force qu'elle est attaquée. Donc, en principe, tout être humain a le droit de se défendre", a déclaré Mgr Alfred Adewale Martins dans un article publié le jeudi 3 juin.

S'exprimant à l'occasion de son 62e anniversaire, mardi 1er juin, Mgr Adewale a déploré le niveau élevé d'insécurité au Nigeria en déclarant : "Du nord au sud, chaque partie du pays est témoin d'une forme de brigandage ou d'une autre." 

La pratique de l'autoprotection "doit être examinée en profondeur avant d'être utilisée", note Mgr Adewale dans le rapport du 3 juin, et prévient : "J'espère que lorsque les gens se défendent, nous reconnaissons que nous ne pouvons pas être l'agresseur et que nous nous défendrons lorsque le besoin s'en fera sentir. ”

Il ajoute que la crise du Nigeria a été aggravée par l'incapacité du gouvernement à répondre aux aspirations du peuple et explique : "Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Lorsque le peuple conclut un contrat social avec l'État, les deux parties ont des obligations et des responsabilités afin de trouver un équilibre dans le pacte. Le peuple doit au pays ses devoirs civiques tandis que le pays doit au peuple la fourniture de services pour conserver sa confiance et pour une meilleure société."

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Il est regrettable, dit l'archevêque de Lagos, que "ces conventions essentielles se soient envolées de notre système politique et aient ainsi ouvert la voie à la méfiance, à la corruption, au banditisme, entre autres".

"Il est impitoyable pour un être humain de prendre la vie d'une autre personne alors que le pays, sous le contrôle duquel il doit contrôler une telle inhumanité, semble impuissant", déplore Mgr Adewale.  

Les leaders religieux du pays, dit-il, "continueront à éveiller la conscience du peuple de notre nation sur les valeurs nécessaires au bien commun."

"L'Église a l'autorité morale qu'elle utilise dans son interaction avec le peuple et la parole de Dieu étant la base de cette interaction", dit-il encore, et il poursuit : "L'Église aidera à enseigner au peuple les questions concernant l'amour des uns pour les autres."

L'archevêque catholique qui est à la tête de l'archidiocèse de Lagos depuis août 2012 affirme également que l'amour entre les Nigérians a la capacité de transformer la société.

Plus en Afrique

La nation la plus peuplée d'Afrique est en proie à la violence depuis 2009, lorsque des membres du groupe islamiste Boko Haram ont lancé des attaques ciblées dans le but de transformer le pays en un État islamique.

L'insécurité dans le pays a été compliquée par l'implication des bergers Fulani, majoritairement musulmans, également connus sous le nom de milices Fulani, qui se heurtent fréquemment aux agriculteurs chrétiens pour les pâturages.

Magdalene Kahiu