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Les évêques catholiques de la RD Congo lancent un appel au soutien aux victimes de l'éruption volcanique

Les évêques catholiques de la République démocratique du Congo (RDC) lancent un appel au soutien pour venir en aide aux milliers de personnes déplacées de Goma, une ville de la région orientale du pays qui a connu une éruption volcanique le mois dernier.

Dans leur déclaration obtenue par ACI Afrique le vendredi 4 juin, les membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) expriment également leurs condoléances aux familles d'une trentaine de personnes qui auraient perdu la vie suite à l'éruption du Mont Nyirangongo.

"La Conférence épiscopale nationale du Congo partage la souffrance des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants touchés par l'éruption volcanique de Goma. Par la même occasion, elle présente ses condoléances aux familles touchées", indiquent les évêques catholiques dans leur déclaration collective signée par le président de la CENCO, Mgr Marcel Utembi Tapa.

Exprimant leur solidarité avec la région couverte par le diocèse catholique de Goma, les membres de la CENCO font référence à l'extrait d'Hébreux disant : " Que l'amour fraternel demeure.

N'oubliez pas l'hospitalité, car grâce à elle, certaines personnes, sans le savoir, ont accueilli des anges."

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Ils félicitent également Caritas Congo Asbl et Caritas Goma et Bukavu pour avoir mobilisé un réseau de partenaires et pour s'être engagées sur le terrain dans la distribution de produits alimentaires et non alimentaires aux personnes affectées qui sont logées dans les quartiers voisins de Sake.

Les évêques catholiques poursuivent en lançant un appel aux dons matériels pour les personnes déplacées, déclarant : "La CENCO invite les fidèles catholiques et les personnes de bonne volonté en RD Congo à se mobiliser spirituellement et matériellement pour aider nos frères et sœurs dans le besoin."

Des dons spéciaux ont été organisés dans différents diocèses du pays pour aider les victimes de l'éruption, indiquent les membres de la CENCO dans leur déclaration.

Ceux qui ne peuvent pas participer à la collecte spéciale qui sera organisée dans les diocèses ont été invités à envoyer leurs contributions en monnaie électronique à Airtel Money : +243 977 963 048 et Orange Money : +243 899 536 357.

"Toutes les contributions seront gérées en toute transparence par Caritas Congo Asbl et supervisées par le Secrétariat général de la CENCO, qui veillera à ce que l'intention du donateur soit respectée", indiquent les évêques dans leur déclaration datée du jeudi 3 juin.

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Ils ajoutent : " La CENCO tient à remercier tous les fidèles catholiques et les personnes de bonne volonté pour leur solidarité continue avec la population de Goma affectée par cette crise humanitaire. Par l'intercession maternelle de la Vierge Marie, Consolatrice des affligés, que le Seigneur nous assiste tous."

L'appel des membres de la CENCO intervient quelques jours après que l'évêque Willy Ngumbi Ngengele du diocèse catholique de Goma ait demandé une aide humanitaire pour les personnes déplacées, alors que des rapports font état d'une crise humanitaire croissante dans la partie orientale du pays.

"Nous appelons le gouvernement, les membres de la communauté internationale et les personnes de bonne volonté à soutenir notre peuple qui se déplace dans toutes les directions en raison des menaces d'une nouvelle éruption", a déclaré l'évêque Ngumbi aux journalistes la semaine dernière.

Nelson Mantama, responsable de la communication du Centre catholique de la jeunesse du diocèse de Goma, a déclaré à ACI Afrique que les habitants de la région étaient toujours en proie à la panique en raison des secousses telluriques.

"Aujourd'hui, la situation n'est pas du tout inquiétante, mais nous remarquons une certaine inquiétude et un peu d'alerte, de panique suite aux secousses qui ont ébranlé l'environnement. Et par conséquent, la population semble avoir de nouveau peur", a déclaré M. Mantama à ACI Afrique le 24 mai.

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Le responsable de la communication a déclaré que la population suivait toutefois les directives du gouvernement et de l'OVG (Observatoire Volcanologique de Goma), l'organisme qui surveille les volcans de la nation centrafricaine.

Il a déclaré à ACI Afrique que, bien qu'il n'y ait pas d'éruption active en surface, des fissures actives étaient encore visibles et que ces fissures semaient la panique parmi la population.

Des rapports font également état d'une confusion croissante à Goma, où les habitants ne parviennent pas à décider s'ils doivent fuir ou rester sur place, loin des militants qui se trouvent à l'extérieur de la ville.

Dans une interview accordée à l'organisation caritative catholique Aide à l'Eglise en Détresse

(AED) International, le Père Arsene Masumbuko, recteur du Séminaire Saint Jean-Paul II de Buhimba dans le diocèse de Goma, a déclaré que les gens sont maintenant obligés de choisir entre le danger auquel ils sont confrontés avec les tremblements en cours et les attaques possibles des groupes armés.

"Je demande des prières pour la population de Goma et pour nos séminaristes. Nous ne savons toujours pas si nous devrons évacuer le Séminaire", déclare le Père Masumbuko dans le rapport partagé avec ACI Afrique le 27 mai.

Il ajoute : "Le grave danger est qu'il y ait une explosion dans le lac, où il y a du gaz, qui mettrait tout en danger dans une zone de 20 kilomètres. C'est pourquoi nous attendons de recevoir plus d'informations et de pouvoir prendre une décision."

Il explique le dilemme dans la ville, en disant : "Même si nous évacuons, la question suivante est de savoir où aller et surtout comment s'y rendre, car la sécurité en dehors de Goma est très fragile. Il y a des groupes armés qui profitent de cette situation pour attaquer et agresser les gens."

Agnes Aineah