La Constitution de 1999, disent les évêques catholiques, "est un produit et une imposition des militaires".
Il y a "des contradictions inhérentes à la Constitution actuelle qui ne sont pas de bon augure pour l'unité et le progrès du pays", disent-ils encore dans leur mémorandum collectif du 10 juin signé par le président du CBCN, Mgr Augustine Akubueze.
Ils citent les sections 260 à 269 et les sections 275 à 284 de la Constitution comme autant d'exemples de contradictions dans les législations qui doivent être revues.
Selon la section 10 de la Constitution, les membres du CBCN affirment que " le gouvernement de la Fédération ou d'un État ne doit adopter aucune religion comme religion d'État ". Et que la section 38, entre autres, prévoit que "toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion, y compris la liberté de changer de religion ou de croyance, et la liberté (seule ou en communauté avec d'autres, et en public ou en privé) de manifester et de propager sa religion ou sa croyance par le culte, l'enseignement, les pratiques et l'observance".
"Contrairement aux dispositions ci-dessus, la Constitution, telle qu'elle a été entièrement composée, est manifestement entachée de contradictions fondamentales inhérentes. Ces contradictions fondamentales inhérentes ont entraîné le fonctionnement de divers systèmes et régimes juridiques dans la seule nation qu'est le Nigeria", déclarent les évêques catholiques de la nation ouest-africaine.
Ils ajoutent : "Des plaintes ont été déposées au sujet du parti pris, de la reconnaissance et de l'importance particulière accordés à l'Islam dans la Constitution de cette nation, le Nigeria."
"Les auteurs de la Constitution de 1999 ont créé des tribunaux de la charia pour les musulmans. Cela explique pourquoi un chrétien ne peut pas être nommé Kadi en vertu des lois des États ou Grand Kadi de la Cour d'appel de la charia", affirment les membres du CBCN.
Selon les évêques, "le fonctionnement de divers systèmes et régimes juridiques a abouti à la situation actuelle où il n'y a pas une seule loi pour un seul peuple dans une seule nation. Au contraire, ce que nous avons, c'est une seule nation, des lois différentes pour des peuples différents."
"Ainsi, nous concluons que si les musulmans disposent exclusivement d'une Cour qui régit leurs affaires et à laquelle ils peuvent exclusivement être nommés comme juges, il n'en va pas de même pour les chrétiens ou les personnes d'autres religions. Cela montre un écart d'inégalité et de sousreprésentation dans le système judiciaire nigérian, soutenu par la Constitution", déclarent les évêques.
Ils ajoutent que "pour la subsistance, l'unité et l'équité dans ce pays, le Sénat doit prendre au sérieux la position du CBCN et s'assurer qu'il écoute toutes les positions exprimées par les Nigérians afin que la Constitution amendée puisse refléter les aspirations et les visions des citoyens du Nigeria".