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Un prêtre ivoirien appelle à la collaboration dans la lutte contre le terrorisme après les meurtres au Burkina Faso

Le père Norbert-Éric Abekan Le père Norbert-Éric Abekan

Un prêtre catholique de Côte d'Ivoire plaide pour des stratégies de collaboration dans la lutte contre le terrorisme, suite à l'attaque du week-end dernier dans le village deSolhamau Burkina Faso, au cours de laquelle au moins 160 personnes ont perdu la vie.

Dans sa déclaration du vendredi 11 juin, le curé de la paroisse Sainte Famille Riviera 2 de l'archidiocèse d'Abidjan, le père Norbert-Éric Abekan condamne l'attaque du 5 juin au petit matin.

"Abasourdi et choqué par cette attaque inqualifiable, je tiens à exprimer ici mon indignation et ma grande consternation face à ce massacre. Je condamne avec la plus grande vigueur cet acte lâche et barbare qui frappe une fois de plus ce pays frère", déclare le père Abekan.

La multiplication des attaques terroristes dans la région du Sahel, dit-il, "démontre la nécessité d'une mobilisation sans précédent de toutes les énergies et de la cohésion de toutes les composantes des communautés nationales pour venir à bout du fléau du terrorisme."

"Les chefs d'État africains sont fortement interpellés et doivent impérativement ramener la paix dans nos pays en leur fournissant des stratégies efficaces pour lutter contre l'insécurité", poursuitil, ajoutant que les populations n'aspirent qu'à vivre en paix et en sécurité.

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Le Burkina Faso connaît depuis 2015 de fréquentes attaques liées à Al-Qaïda. Les attaques qui ont commencé près de la frontière avec le Mali se sont depuis répandues dans tout le pays. 

Dans la déclaration du 11 juin, le père Abekan affirme que le peuple de Dieu dans la région "assiste impuissant à la folie meurtrière de ces hommes sans foi ni loi qui ont franchi le seuil de l'horreur".

"Leurs actes répétés de barbarie amèneraient les valeureux leaders religieux et artisans de la paix qui œuvrent dans les villes et les villages pour promouvoir le dialogue et le vivre ensemble à croire que leur travail s'est effondré et qu'ils sont inutiles", déclare le clerc ivoirien.

Pour éviter un tel écueil, dit le père Abekan, il faut "réaffirmer notre volonté de mener le combat contre les idéologies de mort."

"Nous ne devons pas céder. Mais surtout, nous devons continuer à lutter contre ces fanatiques qui tentent par tous les moyens de 'tuer' la Fraternité humaine", déclare le curé de la paroisse Holy Family Riviera 2.

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Faisant référence au Document 2019 sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et le vivre ensemble du Pape François et du Grand Imam d'Al-Azhar, Ahmad Al-Tayyeb, le prêtre indique que les chefs religieux appellent l'humanité "à cesser d'utiliser les religions pour inciter à la haine, à la violence, à l'extrémisme et au fanatisme aveugle et à cesser d'utiliser le nom de Dieu pour justifier des actes d'homicide, de terrorisme et d'oppression."

"Car Dieu, le Tout-Puissant, n'a besoin d'être défendu par personne et ne veut pas que son nom soit utilisé pour terroriser les gens", ajoute-t-il en référence au document signé aux Émirats arabes unis (EAU).

Soulignant l'importance de la fraternité, le prêtre ivoirien déclare : " La reconnaissance et la défense de la dignité de toute personne humaine doivent être l'affaire de tous et de chacun, à travers la charité et la fraternité. "

Le père Abekan exprime sa solidarité avec les victimes de l'attentat du 5 juin en disant : " À toutes les sœurs et à tous les frères durement touchés par ces tragédies, soyez assurés de ma prière et de celle de nombreuses personnes de bonne volonté. "

"Nous prions le Seigneur de changer le cœur des violents et de nous aider à répondre à la violence par l'amour de nos ennemis, comme Dieu le recommande", implore le prêtre. 

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Le 8 juin, le cardinal du Burkina Faso a lancé un nouvel appel à la prière en solidarité avec les victimes de l'attentat de Solham. 

" Notre pays, le Burkina Faso, vient une nouvelle fois de subir un attentat tragique à Solhan ... dans la région de Yagha au Sahel.  Au nom de notre Église Famille de Dieu, nous présentons nos sincères condoléances aux familles endeuillées et confions à la miséricorde du Seigneur les victimes de Solhan et toutes les victimes des attaques terroristes, tant civiles que militaires, dans notre pays", a déclaré le cardinal Philippe Ouédraogo. 

L'Ordinaire local de l'archidiocèse de Ouagadougou a ajouté : "Pour manifester notre solidarité avec toutes les victimes, quelle que soit leur appartenance religieuse ou ethnique, et avec les populations traumatisées par les actes de violence, nous lançons un appel renouvelé à la prière sur l'ensemble du territoire de l'archidiocèse de Ouagadougou."

Magdalene Kahiu