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En RD Congo, les chefs religieux exigent que la société civile soit majoritaire dans le bureau de la CENI

Le siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) en République démocratique du Congo. Le siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) en République démocratique du Congo.

La Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) et l'Eglise du Christ au Congo (ECC) recommandent que dans la composition de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), les membres de la société civile soient majoritaires.

Dans une déclaration commune du 11 juin, les dirigeants de l'Église affirment qu'une telle représentation majoritaire est conforme au consensus obtenu lors des consultations émises par le président de la République démocratique du Congo (RDC), Felix Tshisekedi.

La CENI, l'organe chargé de superviser les élections dans la nation centrafricaine, a fait l'objet d'un examen minutieux, la plupart de ses détracteurs estimant que l'entité électorale devrait être "dépolitisée" pour des élections générales crédibles en 2023. 

Le 11 juin, le Sénat congolais a adopté une proposition de loi organique sur la manière dont les opérations de la CENI seront menées. Un total de 95 membres du Sénat ont voté pour le projet de loi sur les 109 possibles, un résultat similaire à celui de l'Assemblée nationale.

Les membres de l'ECC et de la CENCO ont exprimé leur désaccord avec le texte adopté dans les deux chambres législatives de la RDC, poussant à l'application du "principe de proportionnalité" au minimum.

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"Si les amendements apportés au projet de loi sur les réformes électorales par la Commission PAJ de Christophe Lutundula sont controversés, notamment sur la question de la composition du bureau, nous proposons que le nombre de délégués à la plénière respecte le principe de proportionnalité entre la composante politique et la société civile", indiquent les leaders chrétiens de RDC. 

Faisant référence au récent vote parlementaire pour la réforme de la CENI, les membres de la CENCO et de l'ECC déclarent : " Nous sommes très surpris que d'autres dispositions visant à renforcer l'indépendance de la CENI ainsi que celles instituant un contrôle technique et administratif contenues dans ce projet de loi Lutundula aient été élaguées du texte adopté à l'Assemblée nationale. ” 

Les personnes devraient être nommées à la commission sur la base de leur expertise, de leur intégrité morale, de leur probité et de leur honnêteté intellectuelle plutôt que sur la base de leur parti ou de leur groupe politique, disent-ils, et ils ajoutent : "Nous proposons l'inclusion dans les textes des mécanismes de renforcement de l'indépendance de la CENI ainsi que ceux qui instituent son contrôle technique et administratif", opinent les dirigeants.

Les membres de la CENCO et de l'ECC expriment en outre leur opposition à l'utilisation d'une commission mixte majorité-opposition pour examiner les dossiers des candidats potentiels à l'organe électoral car une telle procédure semble favoriser la politisation du processus de nomination. 

En avril, les chefs religieux de la RDC ont exhorté les membres du Parlement (MP) à faire preuve d'impartialité lors du débat sur les nouveaux membres devant constituer la CENI.

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"C'est l'occasion pour nous de rappeler que l'objectif des réformes urgentes en la matière est de renforcer les mécanismes juridiques susceptibles de garantir l'indépendance, la neutralité et l'impartialité de la CENI afin de rassurer l'ensemble des acteurs électoraux sur la crédibilité des élections de 2023", ont déclaré le 21 avril les leaders religieux réunis au sein de leur organe faîtier, le Forum des confessions religieuses.

Ils ont mis en garde contre l'influence due aux affiliations politiques en affirmant que le principal défi reste la "nécessité de minimiser l'influence politique sur l'organe électoral."

L'année dernière, les dirigeants ont demandé au président Tshisekedi de ne pas accepter l'"approbation" par l'Assemblée nationale de RonsardMalonda à la tête de la CENI, qualifiant la décision des députés de "controversée".

Depuis lors, les chefs religieux du pays restent divisés sur le choix du président de la commission électorale, une prérogative qui leur est accordée par la constitution du pays.

En septembre 2020, les évêques catholiques de la RDC ont exhorté les députés et les sénateurs à donner la priorité aux intérêts du peuple congolais lors de leurs délibérations dans la capitale du pays, Kinshasa.

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"La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) rappelle aux Honorables parlementaires et sénateurs de la République démocratique du Congo leur devoir de voter des lois qui privilégient l'intérêt du peuple congolais", ont indiqué les évêques dans leur déclaration de septembre 2020.

En février, les membres de la CENCO ont appelé à des réformes électorales dans la nation centrafricaine, affirmant qu'elles "devraient figurer parmi les priorités du nouveau gouvernement".

Dans leur déclaration publiée après la réunion du 22 au 25 février du Comité permanent de la CENCO, les évêques catholiques ont en outre appelé le gouvernement congolais à faire "tout son possible pour gagner le défi d'organiser des élections crédibles, transparentes et pacifiques en 2023 et pas plus tard".

Ils ont également exhorté la Communauté internationale à aider les institutions du pays à "opérer des réformes en faveur de la population congolaise afin de préparer adéquatement les élections de 2023."

Evans Kipkura