"Le nombre exact de victimes n'a pas encore été déterminé, mais les médias font état de 100 à 170 victimes. Parmi elles figurent quatre chrétiens", précise l'évêque, qui décrit le village comme une "communauté chrétienne dynamique".
Selon l'Ordinaire local du diocèse de Dori, la région était devenue de plus en plus instable, ce qui a poussé de nombreuses personnes à fuir avant même l'attaque du village de Solhan.
"Comme tous les autres Burkinabés qui sont la cible du terrorisme, les chrétiens ont été envahis par la peur. Cependant, en tant que chrétiens, ils ont plus de raisons de craindre une imposition forcée de l'islam. Leur liberté religieuse et même leur vie sont en jeu", explique Mgr Dabiré.
Le chef de l'Église catholique ajoute que ceux qui ont attaqué le village et le motif principal de leur attaque n'ont pas encore été identifiés.
"Qui a mené l'attaque et pour quelle raison n'a pas encore été déterminé. Cependant, l'explication la plus plausible est que ce sont les groupes armés qui terrorisent le pays depuis 2015. C'est une autre de leurs atrocités et leur façon de montrer leur force et de faire parler d'eux", explique l'évêque burkinabé.
Il affirme que depuis plusieurs années, les terroristes islamiques attaquent le pays en concentrant leur agression sur les parties nord et est de la nation ouest-africaine, ajoutant : "Le Burkina est devenu la cible. Nous sommes les voisins du Mali et du Niger, des pays qui connaissent des problèmes similaires. Les attaques suivent la logique de la conquête. ”
Mgr Dabiré réfute toutefois les affirmations selon lesquelles il existe un conflit religieux entre chrétiens et musulmans dans le pays.
"Le pays est attaqué par divers groupes qui utilisent l'islam à des fins de propagande ou de mobilisation. L'islam des groupes armés n'est pas l'islam de nos frères. Les musulmans du Burkina sont eux-mêmes des cibles", explique l'évêque.
Tout en plaidant en faveur d'un dialogue interreligieux continu pour mettre fin aux attaques, l'évêque exprime son inquiétude quant aux effets de la guerre sur les communautés, en faisant spécifiquement référence à l'augmentation des cas de déplacement humain.
"Nous devons espérer qu'un dialogue entre les religions puisse aider à résoudre les problèmes du pays. Ce qui vient à l'esprit ici, c'est la question des réfugiés. Au cours des deux derniers mois, leur nombre a augmenté de façon spectaculaire en raison de la reprise des attaques qui ont fait de nombreuses victimes", explique Mgr Dabiré.