Le responsable de l'entité de paix SACBC affirme qu'au siècle dernier, la révolution industrielle a été largement portée par le caoutchouc, une substance largement utilisée dans l'industrie automobile. Ce produit se trouve en abondance en RDC.
Il poursuit : "Le monde a été choqué de voir des photos de villageois congolais réduits en esclavage pour extraire le caoutchouc des arbres, à qui l'on donnait des quotas quotidiens, et qui avaient les mains coupées s'ils ne livraient pas leur quota."
Selon le directeur du DHPI, dans la version moderne de l'atrocité du caoutchouc, des installations extractives de plusieurs millions de dollars fournissent aux industries des pays développés les minéraux et les matières premières dont elles ont besoin pour accroître leur propre richesse, "tandis que les communautés indigènes qui ont été déplacées de force pour faire place à ces installations, croupissent dans des tentes, sans nourriture, sans eau et sans soins médicaux".
Selon M. Viljoen, les personnes qui ont été déplacées pour faire place à ces entreprises multimillionnaires se morfondent dans des "centres d'accueil" ou des colonies de squatters autour du principal centre urbain local en RDC.
Dans son message à l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés, M. Viljoen note que la crise des réfugiés en Afrique s'aggrave et que les réfugiés continuent de vivre dans des conditions déplorables à travers le monde.
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Il fait référence aux statistiques du HCR indiquant qu'il y a actuellement environ 80 millions de réfugiés dans le monde, en précisant que "ce chiffre ne comprend pas les personnes déplacées à l'intérieur du pays."
"Seulement ceux qui ont franchi une frontière internationale et ont fui vers un autre pays. La souffrance individuelle se perd derrière les statistiques et l'ampleur des chiffres", explique le responsable du DHPI.
Il exhorte ceux qui ont des privilèges à se rappeler que chacun des 80 millions "est un être humain, créé à l'image de Dieu, qui a tout perdu, maison, famille, amis, moyens de subsistance."
Viljoen note que la plupart des personnes déplacées ont été confrontées à des horreurs inimaginables dans leur lieu d'origine et à des difficultés presque insurmontables pour arriver là où elles sont.
"La situation à travers l'Afrique se détériore continuellement", dit-il, et il ajoute : "À Cabo Delgado, au Mozambique, les villageois ruraux ont vu leurs maisons et leurs cultures brûlées, leurs proches tués, souvent décapités, et ont fui sans nourriture ni eau sur des distances allant jusqu'à 200 km à pied dans la brousse, ou ont passé des jours en pleine mer dans des bateaux de pêche surchargés."
Le responsable de l'entité de paix qui suit l'évolution de la violence dans un certain nombre d'autres pays d'Afrique observe : "Nous avons vu des catastrophes humanitaires apparaître en Éthiopie et, plus récemment, dans le sud-est du Nigeria. Ce sont les nouvelles crises ; il n'y a toujours aucun soulagement en vue dans les crises en cours comme l'Est de la République démocratique du Congo ou le Sud-Soudan."
Selon le responsable du DHPI, la lassitude des donateurs a compromis la fourniture de l'aide humanitaire.
"Ainsi, par exemple, les agences des Nations unies ont lancé des appels constants aux États membres pour qu'ils répondent à la crise dans le nord du Mozambique, mais elles ne sont parvenues à réunir qu'une fraction des fonds nécessaires", explique-t-il.
Les pays d'accueil manquent aussi de plus en plus souvent à leurs obligations en vertu du droit et des traités internationaux, affirme M. Viljoen, qui cite l'exemple de la Tanzanie, où les autorités ont refusé l'entrée aux civils fuyant la violence à Cabo Delgado.
"Nous avons entendu parler de plus de 9 000 Mozambicains qui se sont vu refuser le statut de réfugié en Tanzanie et qui ont été renvoyés à Cabo Delgado", dit-il.
Le directeur du DHPI appelle la communauté internationale à répondre avec générosité aux appels à l'aide humanitaire en faveur des réfugiés et des personnes déplacées.
Il lance un autre appel aux pays pour qu'ils respectent les obligations qui leur incombent en vertu du droit et des traités internationaux pour assurer la protection des réfugiés.
"Mais surtout, nous appelons la société civile à travailler sans crainte pour dénoncer les causes des conflits en Afrique - les intérêts internationaux et les dirigeants locaux qui continuent de profiter des conflits africains", déclare le responsable du DHPI, et explique : "Si nous ne nous attaquons pas aux causes profondes des conflits, et si nous ne mettons pas fin aux guerres en Afrique, nous commémorerons la Journée mondiale des réfugiés pendant de nombreuses années encore."