Le pape François : Le monde a besoin d'artisans de paix ouverts au dialogue et au pardon

Il a noté que des nations entières ont lutté pour « se libérer des chaînes d'exploitation et de corruption qui alimentent la haine et la violence ».

« Notre communauté humaine porte, dans sa mémoire et dans sa chair, les cicatrices de guerres et de conflits de plus en plus dévastateurs qui affectent particulièrement les pauvres et les vulnérables », a dit le pape.

Le pape François a rappelé sa rencontre avec les survivants des bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki lors de son récent voyage apostolique au Japon. Il a déclaré que leur témoignage témoigne des souffrances et de l'horreur indicibles causées par les bombardements qui se sont succédé au fil des générations.

Le pape a réitéré son message selon lequel la dissuasion nucléaire ne peut que produire « l'illusion de la sécurité ».

« Nous ne pouvons prétendre maintenir la stabilité dans le monde par la peur de l'anéantissement, dans une situation instable, suspendue au bord d'un gouffre nucléaire et enfermée derrière des murs d'indifférence » a-t-il dit. Le Pape François a dit que la réponse pour briser la mentalité malsaine des menaces et de la peur d'aujourd'hui est de poursuivre « une véritable fraternité basée sur notre origine commune de Dieu » par le dialogue et la confiance mutuelle.

Ce n'est qu'en choisissant « le chemin du respect que nous pourrons rompre la spirale de la vengeance », a-t-il dit, soulignant l'importance du pardon en citant l'ordre du Christ de ne pas pardonner « sept fois, mais soixante-dix fois sept ».

« Ce chemin de réconciliation est un appel à découvrir au plus profond de notre cœur la puissance du pardon et la capacité à se reconnaître comme frères et sœurs. Quand nous apprenons à vivre dans le pardon, nous grandissons dans notre capacité à devenir des hommes et des femmes de paix », a-t-il dit.

Pour les chrétiens, la confession fait partie du processus de paix parce qu'elle « renouvelle les individus et les communautés » et « nous invite à garder le regard fixé sur Jésus, qui a tout réconcilié... en faisant la paix par le sang de sa croix », dit le pape.

Le sacrement « exige que nous mettions de côté tout acte de violence en pensée, en parole et en actes, que ce soit contre nos voisins ou contre la création de Dieu », a-t-il dit.

La Journée mondiale de la Paix - instituée par saint Paul VI en 1968 - est célébrée chaque année le 1er janvier. Pour l'occasion, le pape envoie un message spécial à tous les ministres des Affaires étrangères du monde entier.

Le message du pape pour la Journée mondiale de la paix 2020 s'intitule « La paix comme chemin de l'espérance : dialogue, réconciliation et conversion écologique ».

« La conversion écologique à laquelle nous nous adressons nous conduira à une nouvelle façon de voir la vie, en considérant la générosité du Créateur qui nous a donné la terre et nous a appelés à la partager dans la joie et la modération », a dit le Pape François.

« Tout cela nous donne une motivation plus profonde et une nouvelle façon d'habiter dans notre maison commune, d'accepter nos différences, de respecter et de célébrer la vie que nous avons reçue et partagée, et de rechercher des conditions de vie et des modèles de société qui favorisent l'épanouissement continu de la vie et le développement du bien commun de la famille humaine tout entière »  a-t-il déclaré.

Lors d'une conférence de presse sur le message de paix, le cardinal Peter Turkson, préfet du Dicastère pour la promotion du développement humain intégral, a déclaré que la foi en l'alliance de Dieu implique le souci des membres les plus faibles de la société et de l'environnement comme création de Dieu.

Dans son message de paix, le pape François a dit que la démocratie peut être un paradigme important pour le processus de paix, à condition qu'elle soit « fondée sur la justice et un engagement à protéger les droits de chaque personne, en particulier les faibles et les marginalisés ».

« Partir pour un voyage de paix est un défi d'autant plus complexe que les intérêts en jeu dans les relations entre les peuples, les communautés et les nations sont nombreux et contradictoires. Nous devons d'abord faire appel à la conscience morale des gens et à leur volonté personnelle et politique », a-t-il dit.

« Le désir de paix est profondément ancré dans le cœur de l'homme, et nous ne devons pas nous résigner à chercher moins que cela », a déclaré le pape François.