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Les Jésuites d'Afrique s'associent à Caritas pour faire face à la crise alimentaire du continent

Les dirigeants de la Conférence jésuite d'Afrique et de Madagascar (JCAM) et Caritas Afrique ont décidé de collaborer pour donner aux communautés locales du continent les moyens de participer aux processus d'élaboration des politiques visant à favoriser la sécurité alimentaire.

Dans leur déclaration du 26 juin partagée avec ACI Afrique, les responsables de JCAM affirment que la collaboration entre Caritas Afrique et le Jesuit Justice and Ecology Network-Africa (JENA) est une réponse à l'appel du pape François à créer un avenir rempli d'espoir.

"L'objectif principal de cette alliance est de générer des connaissances afin d'influencer les politiques et les pratiques relatives aux systèmes alimentaires, tant au niveau local qu'international, et de promouvoir des solutions africaines pour la souveraineté alimentaire", indiquent-ils. 

Dans la déclaration signée par le directeur de JENA, le père Charles Chilufya, les responsables jésuites ajoutent : "Caritas et JENA cherchent à former une alliance de collaboration dans le cadre de leurs efforts pour promouvoir la souveraineté alimentaire et l'agroécologie en Afrique." 

"L'alliance est une plateforme continentale permettant de consolider les questions relatives à la souveraineté alimentaire et de faire entendre une voix unique et plus forte en formulant des solutions claires et réalisables", affirment-ils. 

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Selon les responsables du JCAM, l'alliance collaborative permettra également "d'identifier des approches efficaces et tournées vers l'avenir afin de guider la création d'un cadre de collaboration élaboré et de mettre en place des systèmes alimentaires résilients après une crise, dans lesquels la réduction des risques liés au climat et aux catastrophes et la justice sociale sont intégrées".

Dans la déclaration publiée à la fin de leur conférence de trois jours qui s'est tenue sous le thème "Souveraineté alimentaire en période de reprise : Reconstruire en mieux en intégrant la justice sociale et en tirant parti de l'agriculture écologique", les responsables de la JCAM affirment qu'ils saisiront également l'occasion offerte par COVID-19 pour répondre aux besoins en matière de sécurité alimentaire.

Le coronavirus, disent-ils, "a exacerbé l'urgence de changer le système alimentaire mondialisé dominant et a donné l'occasion à cette question de s'élever dans l'agenda public."

Plus d'un demi-milliard de personnes dans le monde n'ont pas accès à une alimentation saine, nutritive et suffisante, alors qu'il y a assez de nourriture pour nourrir toute l'humanité sur la planète, affirment encore les responsables jésuites. 

"Le système alimentaire dominant, axé sur le marché, ne garantit pas la sécurité alimentaire pour tous et la pandémie de COVID-19 a révélé et mis à rude épreuve ce système défaillant, en révélant ses inégalités", ajoutent-ils. 

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Les systèmes alimentaires mis à rude épreuve ont surtout un impact sur les pauvres et les membres vulnérables de la société qui "sont touchés de manière disproportionnée par les chocs de la chaîne alimentaire provoqués par la crise mondiale, ce qui entrave leur capacité à s'épanouir pleinement, à réaliser leurs droits fondamentaux et à contribuer à un nouvel horizon pour l'humanité", indiquent-ils.

Les responsables du JCAM poursuivent en notant que la crise alimentaire actuelle a de nombreuses facettes, "mais qu'au cœur de celle-ci se trouvent les inégalités structurelles et la nécessité de réimaginer et de créer de nouveaux modèles qui ne laissent personne de côté." 

S'exprimant le premier jour de la conférence virtuelle, le président de la JCAM, le père Agbonkhianmeghe Orobator, a souligné la nécessité pour les Africains de disposer de systèmes alimentaires plus solides et sûrs.

"Transformer nos systèmes alimentaires n'est pas seulement une possibilité, c'est aussi une nécessité", a déclaré le père Orobator lors de la séance d'ouverture de la conférence mixte internationale, le 22 juin.

Le prêtre jésuite a déclaré que des systèmes alimentaires solides signifient que "tous les enfants, les femmes et les hommes auront accès à la quantité ou à la qualité de nourriture dont ils ont besoin, quelle que soit leur race, quel que soit l'endroit où ils vivent."

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Magdalene Kahiu