Les défis sécuritaires, disent-ils, entraînent "des difficultés car les activités économiques sont menacées : les éleveurs sont pris en otage, les agriculteurs déplorent la destruction de leurs fermes pendant la période de trafic humain incontrôlé pendant des années, et le coût des produits de première nécessité et des matériaux de construction monte en flèche".
Les évêques dénoncent également la violation des droits de l'homme et le "comportement inapproprié" des militaires en mission de reconquête des territoires occupés par des groupes armés. "Dans ce processus de reconquête territoriale par les Forces armées centrafricaines (FACA) et les alliés, apprécié par la majorité de la population, nous constatons certains comportements inappropriés : violation des droits de l'homme, substitution à l'autorité judiciaire, réquisition et occupation des infrastructures publiques et des bâtiments appartenant à des particuliers", disentils.
Les responsables de l'Église catholique expriment leur inquiétude quant à l'utilisation par l'armée des mines antipersonnel interdites, "qui provoquent aujourd'hui la désolation au sein de la population et la mort de nos concitoyens."
Dans ce contexte, les membres de la CECA exhortent le peuple de Dieu dans le pays centrafricain à mettre de côté leurs différences et à travailler pour le développement de leur nation.
"Dans cette phase sensible de notre pays, nous ne pouvons rien construire de solide sans une vision commune partagée de notre histoire. Il est temps que nous mettions de côté les intérêts personnels et égoïstes et les conflits de position pour nous unir autour de l'essentiel afin de répondre aux attentes légitimes du peuple et à son bien-être individuel et collectif", affirment les évêques dans leur déclaration collective signée par le président de la CECA, Mgr Nestor-Désiré Nongo Aziagbia.
Pour que la réconciliation soit effective, les évêques exhortent les citoyens de la RCA à "se parler".
"Le dialogue en vérité permet de transcender les divisions multidimensionnelles, de bannir la violence sous toutes ses formes et de désamorcer les crises", disent-ils dans leur déclaration du 27 juin.
Ils notent également les défis à relever dans le secteur de l'éducation, estimant qu'un "changement de paradigme est nécessaire".
Les évêques demandent au gouvernement de "faire de l'éducation le principe de la culture de la paix et du développement et d'investir davantage dans le système éducatif par la formation et l'intégration des enseignants et la construction et l'équipement des infrastructures scolaires."
La RCA a besoin de l'intégration de "l'État de droit, de l'ordre constitutionnel, du pluralisme démocratique et de la libération du territoire des groupes armés illégaux", disent-ils, ajoutant qu'une telle intégration "libérerait les énergies des forces vives de la nation pour accepter le pluralisme politique, cultiver la tolérance, mettre en valeur le mérite et la véritable intégration régionale et la coopération internationale". ”