Advertisement

Au cœur du christianisme en Somalie, où la plupart des catholiques sont des étrangers

Agenzia Fides Agenzia Fides

Il n'y a qu'un seul prêtre catholique au Somaliland qui célèbre la messe dans les maisons des catholiques de ce territoire situé dans la Corne de l'Afrique au sein de la Somalie, a déclaré un évêque catholique tout en soulignant le rôle des chrétiens dans ce pays africain dominé par les musulmans.

Mgr Giorgio Bertin, administrateur apostolique du diocèse catholique somalien de Mogadiscio et évêque de Djibouti, a déclaré à l'agence Fides, le service d'information de Propaganda Fide du Vatican, que dans toute la Somalie, la majorité des catholiques sont des troupes étrangères qui combattent les militants d'Al-Shabaab et du personnel d'autres organisations non locales.

"Je n'ai qu'un seul prêtre qui est au Somaliland, dans le Nord, qui célèbre la messe dans les maisons", déclare Mgr Bertin dans le rapport du jeudi 1er juillet, et ajoute : "Pour le reste, la présence chrétienne est représentée par les troupes des armées italienne, burundaise et ougandaise qui font partie de l'Amisom (force militaire de l'Union africaine)."

Les autres chrétiens présents dans le pays sont des employés des Nations Unies et d'autres agences internationales présentes dans le pays qui connaît des troubles politiques et de l'insécurité.

Selon l'administrateur apostolique de Mogadiscio, qui est basé à Djibouti, ces organismes ont parfois des aumôniers militaires qui assurent la pastorale des chrétiens.

Advertisement

Il existe également des organisations chrétiennes en Somalie, dont Caritas Somalia et le Catholic Relief Service (CRS), entre autres.

L'évêque précise que dans le passé, la présence des chrétiens en Somalie était principalement d'origine étrangère, ajoutant : "Jusqu'en 1990, on disait qu'il y avait plus de 2000 chrétiens, dont 90 % venaient de pays étrangers, surtout des Italiens, y compris des professeurs de l'université nationale."

"Au-delà de la présence physique, il y a une présence morale qui a sa propre grande importance dans le pays et qui passe par les paroles du Pape", dit Mgr Bertin, ajoutant que le Pape François s'est toujours souvenu des difficultés de la Somalie et a attiré l'attention du monde sur la situation du pays.

L'évêque, âgé de 74 ans, appelle tous les chrétiens de Somalie à être missionnaires dans le pays, déclarant : "Je me rends moi-même régulièrement dans le pays et j'encourage les fidèles laïcs présents à donner un témoignage chrétien par leur engagement, leur travail, leur action humanitaire."

"Je leur demande (aux chrétiens) d'être nos missionnaires et d'aider chacun à comprendre l'importance de respecter les différences et de se comporter tous comme des frères et des sœurs", déclare l'administrateur apostolique de Mogadiscio.

Plus en Afrique

Entre-temps, l'évêque s'est exprimé sur l'atmosphère en Somalie à l'approche des élections présidentielles prévues en octobre et a déclaré que la population aspire à la paix.

Il affirme qu'il y a un "air d'optimisme prudent" alors que le pays se prépare pour les élections.

"Je voudrais insister davantage sur l'adjectif 'prudent' que sur le substantif 'optimisme', car depuis que je suis en Somalie, ou en tout cas dans la Corne de l'Afrique, j'ai vu de nombreuses tentatives comme celles-ci, qui se sont mal terminées", déclare Mgr Bertin.

Il ajoute : "Je vis à Djibouti, mais j'ai la responsabilité de la Somalie où je me rends régulièrement. Les derniers mois, depuis le début de l'année 2021, ont été particulièrement difficiles, marqués par des troubles politiques ainsi que par les habituelles attaques classiques menées notamment par Al-Shabaab."

L'évêque d'origine italienne affirme que de fortes tensions ont été enregistrées dans les relations entre les différents États qui composent la Fédération somalienne.

Advertisement

Des tensions ont également éclaté entre la Somalie et son voisin, le Kenya, au sujet de champs pétrolifères contestés entre les deux pays, dit-il, ajoutant que le plus gros problème, cependant, a été le retard des élections.

" Le principal problème était les élections... Le registre, par exemple, n'existe même pas dans les villes ; il a été entièrement détruit entre 90 et 91, mais il y a aussi un gros problème de sécurité avec certaines zones entièrement contrôlées par Al-Shabbaab ou d'autres forces comme Isis ", explique Mgr Bertin dans le rapport du 1er juillet.

Agnes Aineah