Faisant allusion au soulèvement de la jeunesse de Soweto en 1976, l'évêque a déclaré que le chemin parcouru par le pays en termes de défense des droits des jeunes ne justifie pas l'état actuel des affaires de la jeunesse.
"La révolution des jeunes du 16 juin 1976 a été un événement douloureux qui a vu plusieurs jeunes être mutilés et tués et beaucoup d'autres partir en exil. Bien que leur courage sacrificiel ait contribué de manière significative à la dispensation démocratique actuelle, la jeunesse, en tant que groupe social, est la plus touchée par l'incapacité du gouvernement à mettre en œuvre des politiques et par la corruption des cadres déployés", dit-il.
Mgr Sipuka reproche également aux dirigeants de l'Église de ne pas être aux côtés de la jeune population du pays comme leurs prédécesseurs à l'époque des missionnaires qui ont introduit le christianisme dans le pays.
"Inculquer une mentalité de développement aux prêtres et aux religieux Les terres de mission, à l'époque des missionnaires, étaient des oasis de développement dans les zones rurales pauvres, mais aujourd'hui elles sont désolées parce que nous, prêtres et religieux d'aujourd'hui, sommes formés uniquement pour le travail pastoral spirituel et non pour le développement", déclare l'évêque de Mthatha.
Il ajoute : "Nous pouvons encourager efficacement les autres en matière de développement si nous, les dirigeants de l'Église, donnons l'exemple au lieu de pontifier. Une prise en charge holistique des premiers missionnaires, incluant le développement spirituel et physique, est ce qui leur a permis de réussir dans leur campagne d'évangélisation."
L'évêque souligne également l'effet des abandons scolaires, reprochant à la formation professionnelle du pays de ne pas être en mesure de gérer ceux qui ne terminent pas le cycle scolaire fixé.
"Ceux qui sont orientés vers des compétences professionnelles et pratiques sont contraints de suivre des filières théoriques qu'ils ne peuvent pas gérer et finissent par abandonner. Ils sont contraints d'entrer dans un système qui finit par les rejeter parce qu'ils ne peuvent pas y faire face", ajoute Mgr Sipuka.
L'Afrique du Sud a l'un des taux de chômage des jeunes les plus élevés au monde, avec 63 % de sa population jeune âgée de 16 à 25 ans sans emploi. Dans un article récent, Hannah J. Dawson, de l'Université de Witwatersrand, affirme qu'un bon pourcentage de ces jeunes n'a jamais travaillé dans l'économie formelle.