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L'évêque catholique d'Eswatini appelle à prier pour briser le "cycle de la violence" en cours

Mgr  José Luis Ponce de León Mgr José Luis Ponce de León

L'évêque du diocèse catholique de Manzini en Eswatini, Mgr José Luis Ponce de León, a appelé le peuple de Dieu dans ce pays d'Afrique australe à prier pour obtenir le don de la sagesse et du courage afin de briser la vague de violence et de protestations en cours.

"Je demande donc à tous les habitants de notre diocèse d'être unis dans la prière et de demander à Dieu le don de la sagesse et le don du courage pour briser le cycle de la violence et suivre la volonté divine de plénitude de vie pour chacun d'entre nous", déclare Mgr Ponce de León dans sa déclaration du lundi 5 juillet obtenue par ACI Afrique. 

L'évêque déclare en outre des sessions de prière du Rosaire dans le diocèse, qui devraient commencer le lundi 5 juillet jusqu'au dimanche 11 juillet, au cours desquelles l'intercession de Marie Reine de la Paix sera sollicitée pour mettre fin à la violence qui secoue le pays depuis deux mois. 

"Je demande à tous, à partir d'aujourd'hui et jusqu'au dimanche 11 juillet 2021, de prier quotidiennement le chapelet à 18h00 avec l'intention de demander à Marie Reine de la Paix d'intercéder pour nous en ce moment", déclare l'évêque. 

L’évêque catholique demande également aux membres du clergé de célébrer l'Eucharistie comme un moment privilégié pour demander à Dieu la réconciliation dans le pays. 

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"J'appelle nos prêtres à choisir les messes pour la réconciliation, pour l'harmonie, pour la justice et pour la paix dans leur célébration quotidienne de la messe, ainsi que les prières eucharistiques pour la réconciliation", déclare le membre des Missionnaires de la Consolata. 

Il demande en outre au peuple de Dieu dans la nation à un seul diocèse de rechercher la grâce de Dieu pour devenir des instruments de paix. 

Les manifestations en Eswatini, anciennement connu sous le nom de Swaziland et officiellement appelé Royaume d'Eswatini, ont été déclenchées par la mort de Thabani Nkomonye en mai, un étudiant en droit de 25 ans à l'université d'Eswatini, qui aurait été tué par la police.

Les autorités n'ont pas pu expliquer la mort de l'étudiant universitaire, alors même que les membres de la famille tentaient de comprendre l'accident de voiture dans lequel leur fils aurait été impliqué, selon la police, deux jours après sa disparition. 

Selon les membres de la famille, le corps de Nkomonye a été retrouvé sous des buissons épineux à environ 30 mètres de l'endroit où se trouvait la voiture. 

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La voiture, une Mazda Sedan, aurait eu quelque chose qui ressemblait à un trou de balle. 

L'incident a déclenché des protestations dans le pays, qui se sont transformées en un appel à la fin du règne monarchique du roi Mswati III. 

Les protestations se sont maintenant étendues à tout le pays, les manifestants pro-démocratie invoquant le nom de Nkomoye dans leur appel à un changement de direction. 

Plusieurs organisations caritatives et de défense des droits de l'homme ont exprimé leur crainte de voir des vies perdues dans ce pays enclavé en raison des affrontements violents et prolongés entre la police et les manifestants. 

Dans une interview accordée jeudi 1er juillet à ACI Afrique, Johan Viljoen, directeur de l'Institut Denis Hurley pour la paix (DHPI), a déclaré que plus d'une douzaine de manifestants ont déjà été tués dans les violences.

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"Les autorités gouvernementales ont maintenu que personne n'était mort dans les manifestations en cours, qui se déroulent principalement la nuit. Mais nos sources indiquent que 18 personnes ont déjà été tuées", a déclaré M. Viljoen à ACI Afrique le 1er juillet. 

Il ajoute : "On craint que si ce conflit n'est pas résolu de toute urgence, la violence ne dégénère en une situation incontrôlable et que de nombreuses personnes soient tuées."

Evans Kipkura