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Les évêques catholiques du Tchad appellent à un "dialogue national inclusif" et affirment que la réconciliation est nécessaire

Les évêques catholiques du Tchad Les évêques catholiques du Tchad

Les évêques catholiques du Tchad plaident, dans une déclaration collective, pour un "dialogue national inclusif" qui puisse rassembler les acteurs de la vie socio-politique du pays.

Dans leur déclaration diffusée mardi 6 juillet, les membres de la Conférence épiscopale du Tchad (CET) affirment que la disparition du président Idriss Déby, décédé le 19 avril aux mains des forces militaires, a mis en évidence la crise qui sévit dans ce pays d'Afrique centrale et du Nord.

"La mort du Président Déby a rendu cette crise évidente, et ce dialogue national inclusif et la réconciliation deviennent une nécessité urgente afin de permettre à tous les enfants du Tchad de se réunir et de s'entendre sur un nouveau contrat social qui devrait les lier pour les prochaines décennies", disent les évêques catholiques.

Les membres du CET ajoutent : "Le dialogue inclusif de réconciliation nationale, censé réunir tous les acteurs de la vie sociopolitique tchadienne et mettre en place un conseil national de transition chargé de mener les réformes institutionnelles nécessaires en vue de l'élaboration d'un projet de constitution plus consensuel, tarde à prendre forme."

"L'absence d'un dialogue réel et sincère entre les acteurs sociopolitiques tchadiens a longtemps gangrené la vie nationale et est au cœur des débats actuels", affirment encore les évêques catholiques.

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Ils poursuivent : "En effet, le premier forum de dialogue qui a donné naissance à la quatrième république en 2018 et l'autre forum en 2020, qui est une recréation du précédent, ont grandement influencé le tissu social et la manière dont les Tchadiens vivent ensemble."

Dans leur déclaration collective, les responsables de l'Église catholique cherchent à "attirer l'attention des autorités en charge de la transition et leur demander de tirer toutes les leçons des échecs des forums de 2018 et 2020."

En avril, le président Déby qui était à la tête du pays depuis 1990 est décédé après avoir succombé aux blessures d'une bataille avec le Front pour le changement et la concorde au Tchad (FACT), un groupe rebelle de l'armée dissidente dans le nord du pays.

Après sa mort, un conseil de transition composé d'officiers militaires et dirigé par le fils de Deby, Mahamat Idriss Déby Itno, en tant que président par intérim, supervise la période de transition du Tchad pour les 18 prochains mois.

Le conseil a publié une charte qui définit le rôle des membres qui devraient être nommés au conseil national de transition, une charte qui a été rejetée par les partis d'opposition du pays.

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Dans leur déclaration collective datée du 3 juillet, les évêques catholiques du Tchad expriment leur "profonde inquiétude quant à la mise en place du comité chargé de nommer les membres du futur Conseil national de transition (CNT)."

"Ce conseil ne semble pas être représentatif de toutes les aspirations du peuple tchadien et fait déjà l'objet de nombreuses critiques sous sa forme inédite", indiquent les responsables de l'Église catholique dans leur message signé par le président du CET, Mgr Edmond Djitangar Goetbé.

Ils ajoutent : "Le Conseil national de transition ne peut se faire qu'après un dialogue national sincère et inclusif."

"L'Église catholique exprime son étonnement quant à l'inopportunité de la mise en place de ce comité à ce stade et ne fait qu'accroître les suspicions", indiquent les évêques qui ajoutent : "L'urgence est de laisser les coudées franches au ministère en charge du dialogue et de la réconciliation et de lui donner tous les moyens d'organiser ce dialogue national, inclusif et réconciliateur en vue de la mise en place d'un CNT cohérent et consensuel."

Ils appellent les partenaires du Tchad à "être sensibles aux aspirations du peuple tchadien à un changement qualitatif et à ce que le CMT tienne ses promesses en menant à bien cette transition pour la paix et la stabilité dans notre pays et dans la sous-région."

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"Toujours soucieuse de voir tous les Tchadiens vivre dans la paix et le bien-être, dans le respect des valeurs républicaines, l'Église catholique exprime sa disponibilité à apporter sa contribution dans les différentes phases de cette transition pour servir la cause de l'unité, de la justice et de la paix", indiquent les évêques catholiques du Tchad dans leur déclaration du 3 juillet.

Jude Atemanke

Jude Atemanke est un journaliste camerounais passionné par la communication de l'Église catholique. Il est titulaire d'une licence en journalisme et communication de masse de l'Université de Buea au Cameroun. Actuellement, Jude est journaliste pour ACI Afrique.