"En visitant certains hôpitaux, j'ai eu l'impression de revoir les images vues dans les hôpitaux italiens aux moments les plus sombres du début de la pandémie", raconte l'Ordinaire local de Tunis.
Dans ce qui semble être une réaction aux demandes des manifestants, le président de la Tunisie, Kais Saied, a évincé le premier ministre, Hichem Mechichi, et a annoncé la fermeture du parlement pendant 30 jours.
La décision du 25 juillet aurait plongé le pays "dans une crise constitutionnelle en pleine pandémie", selon Africanews.
Le président Saied qui a été élu en 2019 aurait expliqué qu'il avait "pris les décisions nécessaires pour sauver la Tunisie, l'État et le peuple tunisien."
Le lendemain, lundi 26 juillet, il a limogé le ministre de la défense du pays, s'attirant les critiques du plus grand parti politique de Tunisie, Ennahdha, dont la direction a qualifié les dernières décisions du président Saied de "coup d'État".
Dans le rapport du 27 juillet, Mgr Antoniazzi indique que le geste du président tunisien "a été accueilli avec soulagement par la majorité de la population, épuisée par une situation qui semblait sans issue."
"Seulement vingt-quatre heures se sont écoulées depuis les mesures présidentielles, l'euphorie semble être passée ; il y a un état d'attente des autres décisions que le président prendra. Mais dans cette attente, la confiance et l'espoir prévalent encore", déclare l'archevêque d'origine italienne.
Il poursuit : "Dans ce scénario, la population a d'abord fait confiance au gouvernement, mais ensuite, face à l'immobilisme gouvernemental, l'ouverture du crédit s'est vite estompée. Les ministres ont été accusés de corruption, et de défendre leurs intérêts privés."
"L'attente est de plus en plus grande quant aux futurs mouvements du président, ainsi que la crainte d'une augmentation des affrontements violents entre les groupes de militants en faveur et contre les décisions présidentielles", indique encore l'archevêque de 73 ans, à la tête de l'archidiocèse de Tunis depuis avril 2013.
Le président Saied, ajoute-t-il, "a ordonné aux forces de sécurité de patrouiller dans les aéroports pour empêcher certains "gros bras" de quitter le pays."