Les communicateurs catholiques et le clergé du Malawi mis en garde contre la "diffusion de fausses nouvelles et de rumeurs".

Au Malawi, la célébration du dimanche mondial de la communication a lieu le dernier dimanche de juillet de chaque année. Cette année, elle a été reportée au dernier dimanche d'août en raison de la pandémie de COVID-19.

Créée en 1967 par le pape Paul VI, la 55e édition de la CMB a été marquée cette année dans les églises du monde entier le dimanche précédant la Pentecôte, sous le thème "Venez et voyez" (Jn 1,46).

Dans leur message du 25 août, les évêques catholiques du Malawi déclarent : "La tendance à s'asseoir derrière les ordinateurs et à écrire des histoires sans rencontrer les gens face à face pour que les faits soient rapportés a remplacé les reportages d'investigation originaux dans les journaux, à la radio et sur le web."

Faisant référence au message du Pape François pour la 55ème CMB, les évêques notent que "cette approche est de moins en moins capable de saisir la vérité des choses et la vie concrète des gens, et encore moins les phénomènes sociaux les plus graves ou les mouvements positifs à la base. ”

"La crise du secteur de l'édition risque de conduire à un reportage créé dans les salles de rédaction, devant les ordinateurs personnels ou d'entreprise et sur les réseaux sociaux, sans jamais aller dans la rue, rencontrer les gens face à face pour rechercher des histoires ou vérifier certaines situations de première main", les membres de l'ECM réitèrent le message du Saint-Père. 

"Le journalisme doit donc être considéré comme une vocation et une mission qui demande la volonté d'aller dans les périphéries où personne ne va pour raconter les histoires des gens", ajoutent les évêques catholiques.

Ils poursuivent : "Nous avons besoin de ce courage et de cet engagement chez nos journalistes, caméramans, rédacteurs et réalisateurs dans l'Église et le pays." 

Les membres de l'ECM ont ensuite exprimé leur reconnaissance aux communicateurs catholiques dévoués en déclarant : "Merci à ceux qui risquent leur vie en faisant leur travail car c'est grâce à eux que nous connaissons certaines malversations qui se produisent dans certaines régions du Malawi. Nous remercions les journalistes qui font de leur mieux pour en savoir plus sur la situation de nos centres d'isolement malgré les obstacles".

En cette période de pandémie de COVID-19, les évêques font référence au thème de la CMD en déclarant que "le secteur de la communication est invité à venir voir les nombreux défis auxquels les gens sont confrontés".

"La pandémie a exacerbé les inégalités dans nos systèmes de santé et mis en évidence les inefficacités dans la prise en charge des malades. Les personnes âgées, faibles et vulnérables n'ont pas toujours accès aux soins ou de manière équitable", ajoutent-ils.

Selon les évêques catholiques du Malawi, "Internet, avec ses innombrables expressions sur les médias sociaux, a augmenté la capacité de reportage et de partage, avec beaucoup plus d'yeux sur le monde et un flot constant d'images et de témoignages La technologie numérique nous offre la possibilité d'obtenir rapidement des informations de première main qui sont souvent très utiles."

"Il (internet) est un outil puissant, qui exige de nous tous d'être responsables en tant qu'utilisateurs et consommateurs. Potentiellement, nous pouvons tous devenir des témoins d'événements qui, autrement, seraient négligés par les médias traditionnels, offrir une contribution à la société et mettre en lumière davantage d'histoires, y compris des histoires positives", déclarent les évêques du Malawi dans leur message du 25 août.

"La désinformation présente sur les médias sociaux est devenue inquiétante et accablante. Les gens publient des fausses nouvelles et des images déformées pour blesser les autres en oubliant qu'ils sont responsables de la communication qu'ils font", affirment les membres de l'ECM.

Ils préconisent les rencontres de personne à personne en disant : "Dans le domaine de la communication, rien ne remplacera jamais complètement la rencontre avec les gens là où ils sont et tels qu'ils sont. Certaines choses ne peuvent être apprises que par l'expérience directe. ”

"Nous ne communiquons pas seulement avec des mots, mais avec nos yeux, le ton de notre voix et nos gestes", notent les évêques catholiques, et ajoutent : "La parole n'est efficace que si elle est "vue", que si elle nous engage dans une expérience, dans un dialogue, Pour cette raison, l'invitation à "venir et voir" était, et continue d'être essentielle."