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Un évêque catholique d'Afrique du Sud met en garde les pauvres du pays contre une utilisation dans la violence

Mgr Sithembele Sipuka Mgr Sithembele Sipuka

L'évêque catholique du diocèse d'Umtata en Afrique du Sud a reconnu le calme qui règne dans le pays après une série d'attaques violentes et a mis en garde les pauvres du pays contre l'acceptation d'être utilisés par les personnes au pouvoir pour alimenter la violence.

Lors des dernières violences qui ont secoué le pays, plus de 300 personnes seraient mortes et environ 3 000 magasins auraient été pillés lors des manifestations qui ont suivi l'emprisonnement de l'ancien président Jacob Zuma en juillet.

Dans une interview accordée à l'Agenzia Fides, le service d'information de la Propaganda Fide du Vatican, Mgr Sithembele Sipuka a lié les manifestations en Afrique du Sud à la pauvreté et a condamné ce qu'il a appelé l'exploitation des pauvres chaque fois que la violence éclate dans le pays.

"La violence doit toujours être condamnée, et s'il y a des différences dans le parti, la politique ou la société, la seule façon est de s'asseoir et de discuter. On ne doit jamais exploiter les pauvres pour ses propres intérêts, le bien-être du pays", déclare Mgr Sipuka dans le reportage du samedi 28 août.

"Notre message aux plus pauvres est le suivant : ne les laissez pas vous utiliser", dit-il et il ajoute, en référence aux masses pauvres du pays : "Elles sont aussi les premières victimes."

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Le président de la Conférence des évêques catholiques d'Afrique australe (SACBC) a fait remarquer que les évêques de la conférence des trois nations avaient lancé un appel à ceux qui avaient participé aux pillages pour qu'ils restituent les biens volés et que cet appel avait porté ses fruits.

"Après les violences qui ont éclaté en juillet, nous avons proposé au gouvernement de prendre des mesures de réconciliation et de demander à ceux qui ont volé et pillé les entreprises de restituer les biens volés dans un court délai afin de leur accorder une amnistie et certains ont répondu", a déclaré Mgr Sipuka dans la dépêche de l'Agenzia Fides.

L'évêque, qui a également évoqué le sujet lors de l'assemblée plénière de la SACBC, a déclaré : "La situation s'est à nouveau calmée, mais on se demande comment il a été possible que des milliers de citoyens prennent d'assaut des magasins, des bâtiments et des maisons sans qu'aucune intervention ne vienne les arrêter."

"Dans de nombreux endroits, on ne peut plus acheter de pain à des prix équitables car les magasins sont dévastés", déplore le président de la SACBC.

Selon lui, compte tenu du taux de chômage élevé en Afrique du Sud, le pays doit s'orienter vers une économie inclusive et réduire la pauvreté.

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Selon l'évêque sud-africain, la qualité de l'éducation dans le pays est insuffisante et les jeunes ne peuvent devenir productifs après leur formation.

L'évêque catholique demande au gouvernement d'envisager le développement des régions marginalisées du pays, en déclarant : "Nous devons également nous tourner vers les zones plus rurales du pays. Le gouvernement doit y œuvrer au développement également, afin que les personnes qui y vivent puissent gagner décemment leur vie, et parce que ce sont des zones fondamentales qui apportent une contribution importante à l'économie."

Selon l'Ordinaire local du diocèse d'Umtata, les manifestations de juillet ne sont pas seulement une réaction à l'emprisonnement de l'ancien président.

Il existe une polarisation politique entre ceux qui continuent à soutenir Zuma et ceux qui se déclarent du côté de la loi et veulent que la justice suive son cours, dit-il.

L'évêque catholique note que la polarisation a un impact direct sur la société, car des organes institutionnels tels que l'armée et la police dépendent de ministères dirigés par des membres de groupes politiques différents.

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Selon Mg Sipuka, de "profondes divisions" au sein du parti au pouvoir dans le pays ont entraîné des scissions dans les services secrets, la police et l'armée.

Mais le plus grand défi, qui, selon l'évêque, pèse lourdement sur l'Afrique du Sud, est la pauvreté qui, selon lui, a parfois conduit à une famine massive.

Agnes Aineah