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La fermeture des lieux de culte "ignore les réalités psychologiques et spirituelles" : Les évêques du Togo

les membres de la Conférence épiscopale du Togo (CET) les membres de la Conférence épiscopale du Togo (CET)

Les évêques catholiques de ce pays d'Afrique de l'Ouest ont déclaré que la récente décision de fermer des lieux de culte dans le contexte d'une recrudescence des cas de COVID-19 au Togo n'a pas tenu compte des réalités psychologiques, sociales et spirituelles.

Le 10 septembre, le gouvernement a annoncé la prolongation de l'état d'urgence sanitaire pour 12 mois et a ordonné la fermeture deslieux de culte pendant un mois.

Suite à des consultations avec le Premier ministre togolais, les membres de la Conférence épiscopale du Togo (CET) ont obtenu une exemption d'une semaine pour des "cérémonies religieuses importantes".

Dans une déclaration collective publiée ce week-end, les membres du CET affirment que "la fermeture systématique des lieux de culte, utilisée comme l'un des moyens de lutte contre la transmission du virus, est une approche exclusivement biomédicale de la pandémie qui ignore ses réalités psychologiques, anthropologiques, sociales et spirituelles."

"Les lieux de culte, notamment ceux de l'Église catholique, sont des lieux où les mesures de prévention sont majoritairement respectées par rapport aux autres lieux qui ne sont pas concernés par les mêmes mesures", notent encore les évêques catholiques du Togo dans leur communiqué publié le 25 septembre.

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Ils notent en outre que "les rassemblements de prière sont aussi des occasions, des lieux et des moments propices à la sensibilisation et à l'éducation des fidèles sur la manière de se comporter."

"La contribution des autorités religieuses a-t-elle été suffisamment prise en compte dans la décision de fermer ces lieux ? Tout porte à croire que non", affirment les responsables de l'Eglise catholique dans leur déclaration collective signée par huit membres du CET.

Ils sondent en outre : "Les lieux de culte (maison de Dieu) n'ont-ils pas toujours servi de refuge en cas de catastrophes ou de dangers de toutes sortes ?"

"La stratégie pour combattre la crise sanitaire à laquelle nous sommes confrontés doit être respectueuse de la dignité, de la liberté et des droits fondamentaux de la personne humaine", soulignent les évêques catholiques.

Les stratégies mises en place pour combattre le COVID-19, poursuivent les membres du CET, "doivent être essentiellement basées sur la sensibilisation, l'information précise, l'éducation au respect des mesures préventives (port du masque, désinfection des mains, éloignement physique), le renforcement de l'immunité collective naturelle, l'administration de soins curatifs, la vaccination volontaire et informée, la recherche scientifique, etc.".

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Avec une population d'un peu moins de 8 millions d'habitants, le Togo a enregistré au moins 25 252 cas de COVID-19, dont 227 décès et 22 433 guérisons.

La nation ouest-africaine a reçu jusqu'à présent quelque 1,6 million de doses de vaccins contre le coronavirus.

Dans leur déclaration collective du 25 septembre, les membres du CET expriment également des inquiétudes quant à la vaccination forcée.

"Les médias sociaux véhiculent certainement beaucoup de fausses informations sur cette vaccination. Mais on ne peut pas, de manière responsable, balayer d'un revers de main tout ce qui est dit sur la fiabilité, l'efficacité, le danger, les effets secondaires et le problème de la conservation de ces vaccins, dont la plupart sont en phase expérimentale", précisent les évêques catholiques.

Dans ce contexte, les membres du CET se demandent s'"il est vraiment approprié d'utiliser la pression et les sanctions pour forcer les gens à se faire vacciner".

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" Ne devrions-nous pas plutôt développer des stratégies qui expliquent et convainquent les gens de prendre une décision personnelle, libre et responsable ? ", se demandent-ils.

Les dirigeants de l'Église catholique qualifient également de " mesures coercitives " la décision du gouvernement d'imposer un laissez-passer de vaccination pour accéder à certains bâtiments publics. ”

"Les mesures coercitives prises par les autorités, telles que l'interdiction d'accès aux bâtiments publics et administratifs sans le carnet de vaccination, l'obligation de présenter une preuve de vaccination pour le dépôt de dossiers en vue de l'établissement d'une carte d'identité et pour la légalisation de documents, etc. ne constituent-elles pas de graves violations des droits fondamentaux des citoyens ?" posent-ils encore.

Dans ce contexte, les membres du CET vous expriment leur "proximité compatissante dans cette épreuve, félicitent et encouragent les efforts et les sacrifices du personnel soignant et de tous les acteurs de la lutte contre la pandémie."

Ils invitent le peuple de Dieu au Togo à "garder l'espoir, faire confiance au Christ, le vainqueur du monde."

" Prenons soin de nous et redoublons nos efforts dans la lutte contre la pandémie ; soyons responsables dans nos choix et continuons à implorer la tendresse et la miséricorde de Dieu sur toute l'humanité, avec cette prière de la messe en temps de pandémie ", indiquent les évêques catholiques du Togo dans leur déclaration collective du 25 septembre.

Jude Atemanke

Jude Atemanke est un journaliste camerounais passionné par la communication de l'Église catholique. Il est titulaire d'une licence en journalisme et communication de masse de l'Université de Buea au Cameroun. Actuellement, Jude est journaliste pour ACI Afrique.