S'adressant aux journalistes lors d'une conférence de presse le 4 octobre, le porte-parole du Forum des confessions religieuses de la RDC, le père Donatien Nshole, a déclaré que certains chefs religieux avaient cédé aux "pressions politiques".
"La candidature de Kadima s'est accompagnée de menaces et d'intimidations. C'est une preuve palpable. Vous vous souviendrez que nous avons tous signé une déclaration commune le 23 juillet, dénonçant les menaces contre le travail que nous faisions et qui étaient dirigées contre Kadima", a déclaré le père Nshole aux journalistes à Kinshasa.
Curieusement, le prêtre catholique a ajouté que "les personnes qui étaient menacées, qui ne pouvaient même pas passer la nuit chez elles, ont changé d'avis du jour au lendemain, c'est-àdire qu'elles ont cédé à la pression."
Il existe des preuves bien établies de la façon dont Kadima a soudoyé certains chefs religieux pour qu'il soit déclaré président de la CENI, a poursuivi le père Nshole, ajoutant que certains chefs religieux se sont vus offrir 100 000 dollars et des voitures de luxe pour changer leur position.
"L'Église catholique ne s'oppose pas aux capacités techniques de Kadima, mais en plus des critères techniques, il y a des critères éthiques établis dont les religieux doivent tenir compte", a encore dit le prêtre catholique.
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Entre-temps, le Saint-Siège a exprimé sa préoccupation concernant les attaques contre l'Église et ses institutions en RDC.
S'adressant aux participants de la 48e session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, mardi 5 octobre, le Chargé d'affaires de la Mission permanente d'observation du SaintSiège auprès des Nations unies a qualifié de "graves" les attaques contre l'Église catholique en RDC.
"Le Saint-Siège est particulièrement préoccupé par les attaques contre l'Église catholique et les institutions ecclésiastiques qui ont eu lieu dans tout le pays pendant le processus de nomination du président de la CENI", a déclaré Mgr John Putzer.
Ces attaques constituent, selon Mgr Putzer, "une grave atteinte à la liberté de religion et d'expression, mais aussi une violation de la démocratie".
Il a ajouté : " Le Saint-Siège note qu'il est essentiel que ce processus soit mené de manière transparente, démocratique et indépendante, afin qu'un consensus effectif puisse être atteint parmi les huit confessions qui composent la plateforme des confessions religieuses responsable de la nomination du président de la CENI. ”
Mgr Putzar a poursuivi en appelant à des "efforts coordonnés et constants" à tous les niveaux pour "protéger efficacement les droits et la dignité du peuple congolais."
Le diplomate du Vatican a également appelé toutes les parties prenantes à l'organisation des élections à veiller à ce que "le processus électoral de 2023 se déroule de manière libre, transparente, inclusive et démocratique, sur la base d'un consensus effectif."
Il a fermement condamné "tous les actes de violence, en particulier ceux impliquant la perte de vies humaines, et toutes les formes de violence sexuelle qui sont perpétrés sur le territoire congolais."
Les conséquences de cette "instabilité et insécurité politiques", a déclaré Mgr Putzar, sont "dévastatrices pour la protection des droits de l'homme dans le pays."