La décision du Soudan de se retirer du soutien du Conseil des droits de l'homme coïncide avec une tentative de coup d'État le 21 septembre qui, selon CSW, a mis en évidence des "fissures profondes" entre les civils et les militaires, tous deux représentés au sein du gouvernement de transition.
La disparité au sein du gouvernement de transition du Soudan, note la direction de CSW, a soulevé de sérieuses questions quant à l'avenir de la transition du leadership dans le pays.
S'adressant au Conseil lors du dialogue du 6 octobre, la chef d'équipe adjointe de CSW pour la presse et les affaires publiques et responsable de l'ONU, Claire Denman, a déclaré : "Nous regrettons que ce dialogue interactif soit le dernier du genre sur la situation des droits de l'homme dans le pays... La tentative de coup d'État a souligné la fragilité de la transition et mis en évidence l'importance du soutien du Conseil au peuple soudanais."
La fondation chrétienne des droits de l'homme rapporte que 38 organisations de la société civile ont déjà demandé au Conseil des droits de l'homme de renouveler un mandat d'assistance technique et de renforcement des capacités pour le Soudan avant la session du Conseil du 6 octobre.
Le soutien que les organisations ont demandé comprenait un aspect de suivi et de rapport au Conseil.
Le mandat aurait consisté à soutenir les autorités de transition soudanaises par le biais d'une assistance technique et à veiller à ce qu'il n'y ait pas de lacunes en matière d'information ou de protection, en particulier au Darfour, au Sud-Kordofan et au Nil Bleu, rapporte CSW, qui ajoute : "Au lieu de cela, le gouvernement de transition a décidé de mettre fin au mandat, et aucun autre État membre ne l'a repris."
Le Conseil des droits de l'homme compte 47 États membres qui sont élus pour un mandat de trois ans. Tout État membre peut déposer une résolution sur des situations de droits de l'homme sur une base thématique ou géographique.
Lorsqu'un mandat fait référence à un État, qui est membre du Conseil, le pays est encouragé à prendre l'initiative de la rédaction, de la négociation et de la présentation d'une résolution.
Si le pays concerné décide de ne pas déposer ou de ne pas soutenir une résolution, un autre État membre peut déposer une résolution, mais comme cela nécessite le soutien de la majorité des membres du Conseil, si un vote est organisé, il sera perçu comme un mandat hostile, ce qui va à l'encontre de la méthode préférée du Conseil, qui consiste à adopter les résolutions par consensus.
Le Soudan est un pays préoccupant pour l'entité des droits de l'homme de l'ONU depuis 1993, rapporte CSW, et explique : "Le régime d'Omar el-Béchir, qui a gouverné de 1989 à 2019, a fait valoir que le pays était injustement visé, malgré une répression de la société civile indépendante, l'oppression politique, les violations de la liberté de religion ou de croyance et des droits des femmes, les guerres avec le Sud, le Nil bleu et le Kordofan du Sud, et le conflit au Darfour qui a été jugé comme comportant des éléments génocidaires par la Cour pénale internationale (CPI)."