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Les évêques catholiques du Kenya exhortent le gouvernement à soutenir le traité de l'ONU sur les entreprises et les droits de l'homme

Les évêques catholiques du Kenya appellent le gouvernement de ce pays d'Afrique de l'Est à soutenir pleinement le projet révisé de traité contraignant des Nations Unies sur les entreprises et les droits de l'homme lors des négociations en cours à Genève, en Suisse.

S'il est adopté, le traité contraignant sur les entreprises et les droits de l'homme devrait renforcer l'aide juridique et la coopération internationale afin de prévenir les violations des droits de l'homme dans le cadre des activités commerciales, en particulier par les sociétés transnationales (STN). 

"Nous réitérons notre engagement en faveur du traité contraignant des Nations unies sur les entreprises et les droits de l'homme et exhortons le gouvernement kenyan à soutenir pleinement le troisième projet révisé afin de protéger la génération future de l'impunité des entreprises et de la dégradation de l'environnement", déclarent les membres de la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB) dans une déclaration partagée avec ACI Afrique. 

Les évêques catholiques appellent également le gouvernement kenyan à "s'engager activement" dans les négociations du traité lors de la réunion de quatre jours qui devrait se terminer le 29 octobre. 

Dans leur déclaration du dimanche 24 octobre, signée par le président de la Commission pour la promotion du développement humain intégral de la KCCB, l'évêque John Oballa Owaa, les dirigeants de l'Église catholique affirment que le traité proposé favorise le bien de tous les peuples. 

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"Ce projet de traité qui vise à réglementer, dans le cadre du droit international des droits de l'homme, les activités des sociétés transnationales et autres entreprises commerciales est dans l'intérêt commun et renforcera la responsabilité des sociétés transnationales", disent-ils. 

Ils expliquent que si les STN sont capables de promouvoir la croissance économique d'un pays et de générer plus de revenus, l'expérience montre que les multinationales peuvent violer les droits de l'homme et causer de grands dommages à l'environnement. 

"L'existence d'un vide juridique international ainsi qu'une structure et des opérations transnationales complexes dans de multiples juridictions ont conduit à une augmentation des violations des droits de l'homme telles que l'accaparement de terres, les déplacements forcés, les compensations inadéquates, les fraudes fiscales, le travail des enfants, la traite des êtres humains et la dégradation de l'environnement", indiquent-ils dans leur déclaration de trois pages.

L'impact des violations, selon les membres du KCCB, touche "les pauvres qui souffrent déjà des effets économiques du COVID-19". 

"L'Église, en tant que conscience de la société, guidée par le principe du traitement préférentiel des pauvres et du bien commun, se tiendra toujours debout et parlera pour les sans-voix de la société", disent-ils. 

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Ils ajoutent : "L'Église, en tant qu'institution sociale, et ses fidèles, en leur qualité individuelle de membres de la société, ont la responsabilité sociale et morale de s'impliquer dans la conservation de l'environnement." 

"La façon dont l'Église prend soin de ces ressources naturelles est une mesure de son intendance et de son respect du Créateur", affirment encore les évêques catholiques du Kenya.

Le pape François rappelle à chacun sa responsabilité personnelle de prendre soin de la création, disent-ils, et ils expliquent : "C'est l'une des raisons pour lesquelles l'Église catholique du Kenya s'est impliquée activement dans le traité contraignant des Nations unies concernant l'impact environnemental des sociétés transnationales."

Dans cette déclaration, les évêques catholiques du Kenya demandent aux législateurs kenyans d'envisager l'élaboration de lois nationales qui tiendront les STN responsables des violations de l'environnement et des droits de l'homme. 

Ils appellent également les législateurs à "devenir membres du réseau interparlementaire mondial qui soutient le processus de traité contraignant des Nations unies en signant la déclaration sur www.bindingtreaty.org". 

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Les membres du KCCB appellent en outre les Kenyans à s'exprimer chaque fois que leurs droits sont violés par des entreprises. 

"Nous appelons les Kenyans et les personnes de bonne volonté à toujours se rappeler qu'ils ont le droit de dire non chaque fois que leurs droits humains et un environnement sain sont bafoués par des sociétés transnationales", déclarent les évêques catholiques du Kenya. 

Le mois dernier, les membres du KCCB ont appelé les députés du pays à faire pression sur le gouvernement pour qu'il participe activement aux négociations du traité contraignant des Nations unies.

"Nous demandons humblement au Comité départemental de l'environnement et des ressources naturelles de faire pression sur le gouvernement kényan et de l'exhorter à participer activement aux délibérations sur le Traité contraignant des Nations Unies de 2021 ", affirment les membres de la KCCB dans leur déclaration présentée par Mgr Oballa lors de la formation organisée les 8 et 9 septembre par le Bureau de liaison de la KCCB dans le diocèse de Nakuru au Kenya.

Magdalene Kahiu