"Le manque de confiance dans le processus politique du pays explique l'apathie des électeurs", ajoute Mgr Kukah dans sa déclaration publiée par le Kukah Centre.
L'Ordinaire du diocèse de Sokoto explique : "Les Nigérians sont devenus découragés et convaincus que leurs votes ne compteraient jamais. Cela a ouvert la politique à ces hommes et femmes de violence qui ont pris notre nation en otage par la violence."
La nouvelle loi est un tournant car elle démystifie le processus électoral nigérian, poursuit-il, et il ajoute : "Les écailles tomberont de nos yeux, les murs séparant les mensonges et les subterfuges, qui ont permis à trop de chameaux de passer par les yeux de l'aiguille de la vérité, tomberont."
Il poursuit : "La clarté du processus fera naturellement comprendre aux citoyens que leur vote a du pouvoir et les encouragera à aller voter. Ceux qui se sont moqués du système ont leurs jours comptés."
La nouvelle loi marque un tournant, selon Mgr Kukah, car "les citoyens vont désormais assumer la pleine responsabilité de leurs votes et de la manière dont ils les expriment."
"Le marché boursier des fausses monnaies électorales est désormais fermé. Nous ne pouvons plus accuser quiconque de nos malheurs si nous votons mal. L'époque du "si vous avez voté pour nous, nous devons gagner" est révolue. Hier c'était pour le voleur, aujourd'hui c'est le jour pour le propriétaire du vote", dit-il.
Il exprime en outre son optimisme quant à ce que la nouvelle loi laisse présager, en déclarant que "les pasteurs et les imams de minuit et faux devront peut-être chercher ailleurs l'argent bon marché des politiciens qui cherchent désespérément des appuis".
"Très bientôt, nos huiles d'onction ou nos bénédictions royales ne seront plus nécessaires pour la fabrication des votes", déclare Mgr Kukah.
Il poursuit : "Il n'y a pas de prières pour gagner des élections, tout comme il n'y a pas de prières pour arrêter les feux de circulation. Les juges corrompus qui attendent les Tribunaux pour tendre une embuscade, ainsi que leurs homologues avocats très en vue, doivent désormais chercher ailleurs."
En appliquant la nouvelle loi sur la transmission électronique des résultats des scrutins, la technologie "fera honte à ceux qui ont investi dans la prédation de l'ignorance et de la vulnérabilité de leur peuple et continuent à les exploiter", déclare Mgr Kukah.