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La transmission électronique des résultats du scrutin est un "tournant" pour le Nigeria : Un évêque catholique

L'adoption de la loi électorale qui permettra à la Commission électorale indépendante (INEC) de transmettre les résultats du scrutin par voie électronique constitue un tournant pour la démocratie nigériane, a déclaré un évêque catholique de ce pays d'Afrique occidentale.

Le Sénat du Nigeria a annulé sa décision antérieure contre la transmission électronique des résultats des élections par l'INEC le 12 octobre.

Dans un message publié sur Facebook ce week-end, Mgr Matthew Hassan Kukah a déclaré : "L'adoption du projet de loi permettant à la INEC de transmettre les résultats des élections à la Chambre et au Sénat mérite d'être célébrée. C'est un tournant pour notre nation".

Mgr Kukah souligne les raisons pour lesquelles il estime que la nouvelle loi constitue un "tournant" pour la démocratie au Nigeria. 

La nouvelle loi "a le potentiel de changer le visage de la politique nigériane pour de bon", déclare l'évêque nigérian dans le post Facebook du 23 octobre, ajoutant que la loi "rétablira la confiance, ce lien si manquant entre les Nigérians et l'élite politique."

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"Le manque de confiance dans le processus politique du pays explique l'apathie des électeurs", ajoute Mgr Kukah dans sa déclaration publiée par le Kukah Centre. 

L'Ordinaire du diocèse de Sokoto explique : "Les Nigérians sont devenus découragés et convaincus que leurs votes ne compteraient jamais. Cela a ouvert la politique à ces hommes et femmes de violence qui ont pris notre nation en otage par la violence."

La nouvelle loi est un tournant car elle démystifie le processus électoral nigérian, poursuit-il, et il ajoute : "Les écailles tomberont de nos yeux, les murs séparant les mensonges et les subterfuges, qui ont permis à trop de chameaux de passer par les yeux de l'aiguille de la vérité, tomberont."

Il poursuit : "La clarté du processus fera naturellement comprendre aux citoyens que leur vote a du pouvoir et les encouragera à aller voter. Ceux qui se sont moqués du système ont leurs jours comptés." 

La nouvelle loi marque un tournant, selon Mgr Kukah, car "les citoyens vont désormais assumer la pleine responsabilité de leurs votes et de la manière dont ils les expriment."

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"Le marché boursier des fausses monnaies électorales est désormais fermé. Nous ne pouvons plus accuser quiconque de nos malheurs si nous votons mal. L'époque du "si vous avez voté pour nous, nous devons gagner" est révolue. Hier c'était pour le voleur, aujourd'hui c'est le jour pour le propriétaire du vote", dit-il.

Il exprime en outre son optimisme quant à ce que la nouvelle loi laisse présager, en déclarant que "les pasteurs et les imams de minuit et faux devront peut-être chercher ailleurs l'argent bon marché des politiciens qui cherchent désespérément des appuis".

"Très bientôt, nos huiles d'onction ou nos bénédictions royales ne seront plus nécessaires pour la fabrication des votes", déclare Mgr Kukah.

Il poursuit : "Il n'y a pas de prières pour gagner des élections, tout comme il n'y a pas de prières pour arrêter les feux de circulation. Les juges corrompus qui attendent les Tribunaux pour tendre une embuscade, ainsi que leurs homologues avocats très en vue, doivent désormais chercher ailleurs."

En appliquant la nouvelle loi sur la transmission électronique des résultats des scrutins, la technologie "fera honte à ceux qui ont investi dans la prédation de l'ignorance et de la vulnérabilité de leur peuple et continuent à les exploiter", déclare Mgr Kukah.

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Il exprime l'espoir que l'Assemblée nationale alloue les fonds nécessaires pour permettre à la CENI d'adopter la technologie requise. 

"Si nous faisons cela, peut-être que les jours de honte du Nigeria pourraient prendre fin plus tôt que prévu", déclare Mgr Kukah en référence à la nécessité de faciliter la transmission électronique des résultats des scrutins.

Il prévient : "Quelques autres choses doivent se produire avant que nous ne commencions nos célébrations et la INEC a demandé que, dans l'ensemble, l'interférence humaine, la manipulation, soit remplacée par la technologie."

Malheureusement, l'évêque constate que les rédacteurs de la loi électorale n'ont pas pris en considération certaines lacunes qui peuvent survenir en raison des progrès technologiques. 

"La transmission électronique des résultats est subordonnée à d'autres technologies telles que le registre biométrique, l'accréditation électronique des électeurs, le scrutin électronique et la compilation des résultats", explique-t-il.

L'évêque ajoute : "Les sections de la loi qui n'ont pas prévu les progrès technologiques devraient être immédiatement éliminées et les portes entièrement ouvertes pour que la INEC utilise ses chercheurs pour explorer les frontières illimitées des possibilités technologiques."

La transmission électronique des résultats des élections, poursuit-il, "est encore un long chemin à parcourir, mais c'est une promesse pour nous."

L'Ordinaire de Sokoto salue les Nigérians qui se sont battus sans relâche pour des élections crédibles dans la nation la plus peuplée d'Afrique. 

" Que l'Assemblée nationale ait vu la lumière ou qu'elle réponde à la chaleur de la société civile, la lutte doit continuer ", déclare Mgr Kukah dans le post Facebook du 23 octobre. 

Magdalene Kahiu