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"Laissez la colombe de paix revenir au Soudan" : Message de solidarité d'un évêque catholique sud-soudanais

La paix est nécessaire au Soudan, a déclaré un évêque catholique du Soudan du Sud dans un message de solidarité dans lequel il implore le retour de "la colombe de la paix" dans cette nation du nord-est de l'Afrique après le coup d'État perpétré par les militaires en début de semaine.

Le 25 octobre, le général Abdel Fattah al-Burhan, qui était à la tête du Conseil souverain du Soudan, l'entité dirigeante du pays qui partage le pouvoir, a annoncé la dissolution du Conseil et du régime civil, la détention de dirigeants politiques et l'instauration de l'état d'urgence dans tout le pays.

Dans son "message de solidarité, de courage et d'espoir au peuple bien-aimé de Dieu au Soudan", jeudi 28 octobre, Mgr Eduardo Hiiboro Kussala invite les Soudanais à "prier et à jeûner pour la réconciliation, alors que la nation est enfermée dans le désespoir et la détresse par le coup d'État". 

"Que la colombe de la paix revienne au Soudan. Que cette nation se lève pour être un nouveau Soudan de paix et de prospérité pour tous. Que l'arc-en-ciel de la paix et de la réconciliation se lève à nouveau", déclare Mgr Hiiboro dans son message de solidarité publié par le bulletin Ruru Gene du diocèse catholique de Tombura-Yambio (CDTY).

Il ajoute : "Nous avons été attristés par l'événement qui vous a frappé ces derniers jours, où des affrontements armés avec des civils ont éclaté dans la capitale du Soudan, Khartoum. Ce n'est pas une bonne nouvelle pour nous, ni pour vous, ni pour les amoureux de la paix."

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"Nous ajoutons également nos voix aux nombreuses voix qui ont demandé à l'armée de s'abstenir d'utiliser la violence pour nuire à ses propres innocents. Dans un État de droit, le pouvoir n'est pas entre les mains de certains individus mais du peuple. La colère ne devrait jamais diriger un peuple mais œuvrer pour la paix et la réconciliation", dit-il.

L'évêque sud-soudanais, qui est à la tête du CDTY depuis son ordination épiscopale en juin 2008, exprime en outre sa solidarité avec le peuple de Dieu au Soudan en déclarant : "Nous sommes à vos côtés en ce moment éprouvant. Nous prions et pleurons avec vous, en priant surtout avec vous pour une résolution pacifique de ce problème actuel."

L'évêque sud-soudanais souligne la nécessité de prier et de jeûner en disant : "C'est un temps pour la prière. C'est le moment de jeûner. C'est un temps de conversion pour tous dans ce pays. ”

"Les Soudanais sont de vrais et fidèles croyants, qu'ils soient musulmans ou chrétiens ; vous ne devez pas oublier que la prière est une arme efficace pour le pardon et la réconciliation", aurait déclaré l'Ordinaire du CDTY. 

Dans un conflit comme celui-ci, dit le chef de l'Église catholique, "les croyants doivent se tourner vers Dieu, en utilisant les ressources spirituelles à leur disposition ! Tous les chemins mènent ainsi à la Paix qui est Dieu lui-même. Le livre saint du Coran interdit la guerre agressive".

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"En tant que chrétiens, nous devons toujours revenir aux sources de notre foi pour nous rappeler la présence de Dieu à nos côtés, même lorsque nous sommes confrontés à des attaques méprisables contre le caractère sacré de la vie", ajoute-t-il, faisant écho aux sentiments de Mgr Yunan Tombe Trille du diocèse soudanais d'El Obeid qui, dans une interview accordée à ACI Afrique, a appelé les militaires soudanais à faire preuve de respect et de valeur pour la vie humaine.

Le 27 octobre, les militaires auraient limogé six ambassadeurs et renforcé la répression contre les manifestants pro-démocratie, alors même que la pression internationale contre le coup d'État du 25 octobre s'intensifie.

Les soldats auraient ouvert le feu sur la foule et tué 10 personnes.

L'Union africaine (UA), la Banque mondiale et d'autres organismes internationaux ont annoncé des mesures punitives à l'encontre du Soudan pour ce qui a été décrit comme une prise de pouvoir "inconstitutionnelle".

Mgr Tombe Trille, du diocèse d'El Obeid au Soudan, a appelé la communauté internationale à faire pression sur l'armée soudanaise pour que les vies humaines soient respectées et sauvées.

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Le coup d'État militaire qui a eu lieu le 25 octobre est une régression qui ramène le Soudan "au régime de la junte militaire", a déclaré le 26 octobre à ACI Afrique Mgr Tombe Trille, qui est également président de la Conférence des évêques catholiques du Soudan (SCBC).

"Nous entendons parler de la mort de personnes qui expriment leurs sentiments à l'égard du coup d'État contre les gouvernements civils... La communauté internationale devrait faire pression sur la junte pour qu'elle valorise la vie de ses citoyens", a déclaré l'évêque catholique soudanais.

La fondation britannique pour les droits de l'homme Christian Solidarity Worldwide (CSW) a également appelé la communauté internationale à intervenir dans l'instabilité soudanaise et à soutenir le pays qui s'efforce de mettre en place un gouvernement de transition.

Jude Atemanke

Jude Atemanke est un journaliste camerounais passionné par la communication de l'Église catholique. Il est titulaire d'une licence en journalisme et communication de masse de l'Université de Buea au Cameroun. Actuellement, Jude est journaliste pour ACI Afrique.