Le vice-chancelier d'une université kenyane qualifie de "prophétique" sa rencontre avec le pape François

"Ma réflexion, à cette époque, a été guidée par ses travaux sur le modèle d'écologie intégrée pour le monde, le phénomène Laudato Si'. J'ai lu ses pensées et sa philosophie. Et il ne s'agissait pas seulement du climat. Il s'agissait de notre maison, la terre. Cela m'a touché qu'il regarde au-delà du climat", a-t-il déclaré.

Le vice-chancelier de l'université Daystar a déclaré qu'il trouvait étonnant que le pape François ait tiré sa réflexion sur le climat de saint François, qui a exprimé sa dévotion à Dieu par son amour pour la création divine et que l'Église catholique vénère comme le saint patron des animaux et de l'environnement.

Le professeur Ayiro dit qu'il a trouvé que la compréhension de la conservation de l'environnement par le Saint-Père était globale. 

Faisant référence au Laudato Si' du pape François qui a été publié le 24 mai 2015, il déclare : " Il (s'agit) de la totalité de la communauté humaine sur cette terre ; il ne s'agit pas seulement du climat, il s'agit de la vulnérabilité et de la pauvreté ; il s'agit de la justice ; il s'agit de la famille ; il s'agit de la sexualité, et de la terre. "

Dans Laudato Si', le Saint-Père dénonce les activités humaines à l'origine de la dégradation et du réchauffement de la planète, et formule des recommandations pour la protection de l'environnement. 

Le professeur Ayiro note qu'il a lu de nombreuses autres lettres encycliques et admet qu'il a trouvé Laudato Si' particulièrement remarquable.

Le membre des Assemblées de Dieu de la Pentecôte (PAG) note que l'approche du Saint-Père en matière de conservation de l'environnement et de protection de la terre ne doit pas être laissée aux seuls catholiques.

"Il ne s'agit pas seulement des catholiques. Il s'agit de l'humanité", a-t-il déclaré à ACI Afrique, ajoutant que cette compréhension l'a poussé à demander une audience avec le pape François.

"J'ai dit, je souhaiterais avoir une audience avec le Pape. Et même si ce n'est pas une longue audience, pour lui demander des encouragements et lui faire savoir que je suis un de ses disciples dans sa pensée", a déclaré le professeur d'université.

L'occasion de rencontrer le Saint-Père s'est présentée lorsque le professeur a été invité à donner une conférence publique sur Laudato Si' à l'Université technique de Sofia, basée à Rome.

Décrivant l'invitation, le professeur Ayiro déclare : "L'université dépend du Vatican et du pape et ils m'ont invité à être l'un des principaux invités de leur convocation et à donner une conférence publique sur Laudato Si' et sur ce que je faisais en matière d'environnement."

"J'ai alors fait part au nonce (apostolique) à Nairobi de mon souhait de rencontrer le pape François, et il a repris l'idée et nous avons pu obtenir cette audience papale que nous avons eue aujourd'hui", a-t-il déclaré, et il a exprimé sa gratitude à Mgr Bert van Megen, le représentant du Saint-Père au Kenya, qui, selon lui, a facilité sa rencontre avec le pape François au Vatican.

Lorsqu'on lui demande de décrire la rencontre du 3 novembre avec le Saint-Père, le professeur Ayiro répond : "Wow, c'est difficile à décrire".

Le professeur kenyan, issu d'un milieu modeste, poursuit en disant que sa rencontre avec le pape François était "prophétique" et qu'il s'agissait d'un message divin invitant les personnes de toutes les confessions et les non-croyants à travailler ensemble pour préserver la Terre en tant que foyer pour tous.

"Je me demande ce que Dieu dit. Pourrais-je être un pont d'unité que la philosophie et l'appel de Laudato Si' recherchent ? Pouvons-nous avoir tous les protestants, les catholiques, les hindous, les musulmans et même les non-croyants qui s'unissent dans nos efforts pour ne faire qu'un et faire avancer l'agenda écologique de notre mère la Terre ?". a demandé le professeur Ayiro.

La rencontre avec le pape François, a-t-il ajouté, "a été très profondément émotionnelle et humiliante pour moi et elle n'a fait que renforcer mon esprit et ma foi en Dieu." 

Le professeur Ayiro a déclaré que ses journées à Rome seront consacrées à "une réflexion approfondie sur Laudato Si' vis-à-vis de l'université Daystar, du Kenya et de l'Afrique".

Il n'a toutefois pas souhaité divulguer les détails de ses plans pour l'avenir en déclarant : "Comme il s'agit de pensées qui n'en sont qu'à leurs débuts, je ne souhaite pas divulguer ma discussion car elle est liée à ma conversation avec le Saint-Père et nous ne faisons que prier pour la Providence de Dieu."

"Nous prions tout comme Moïse dans l'Exode a eu ce dialogue avec Dieu et a dit : "tu dois venir avec nous". Je demande donc à Dieu de m'accompagner alors que j'élève l'image de l'université Daystar au-delà de toute attente, même de la mienne", a déclaré le professeur Ayiro à ACI Afrique lors de l'entretien du 3 novembre. 

Le VC qui est à la tête de l'Université Daystar depuis 2019 a exprimé sa gratitude envers la famille de l'institution d'enseignement supérieur non confessionnelle centrée sur le Christ en disant qu'il a reçu le soutien de toutes les parties prenantes. 

"Je tiens à remercier l'université Daystar pour son amour et ses prières", a déclaré le professeur Ayiro, avant d'expliquer : "C'est un moment capital depuis que je suis revenu de la mission de collecte de fonds aux États-Unis et que nous avons pu réunir des fonds pour la première phase de l'école d'infirmières. Puis j'ai reçu cette invitation à venir à Rome et, de grandes choses se passent autour de l'université Daystar."

L'érudit kenyan, qui a publié de nombreux ouvrages, a appelé le peuple de Dieu à s'unir pour préserver l'environnement et a fait remarquer que les diverses croyances religieuses ne devraient pas faire obstacle à l'amélioration du monde.

"Je voudrais demander à chacun d'entre nous de rester ferme et de travailler à l'unité. Ne nous laissons pas diviser par nos différences confessionnelles. Adoptons l'unité pour préserver le don de la terre que Dieu nous a fait. Et une fois notre voyage sur cette terre terminé, assurons-nous de laisser derrière nous un monde dans lequel nos enfants, nos petits-enfants et nos arrière-petits-enfants pourront s'épanouir", a déclaré le professeur Ayiro lors de l'entretien accordé le 3 novembre à ACI Afrique.