"Il est intolérable d'insulter et de porter la main sur un religieux en plein exercice de sa responsabilité, même s'il est étranger, ce qui n'est pas le cas ici", indique l'archevêque dans son message.
Il note que l'acte commis par les soldats "est une forme d'intolérance qui ne devrait avoir aucune place dans une société plurielle comme la nôtre."
"Ceux qui se comportent de la sorte se mettent en guerre contre Dieu car Dieu ne méprise aucune prière faite avec un bon cœur et une conscience droite, quelle que soit la confession religieuse du croyant", affirme Mgr Djitangar.
Dans sa déclaration, l'archevêque tchadien raconte les circonstances de l'attaque : "Dans la matinée du 3 novembre 2021, trois véhicules Toyota avec des militaires à bord ont pénétré de force dans la cour de la paroisse St Isidore Bakanja à Walia-Gorée".
Il poursuit : "Les occupants des véhicules se sont installés dans la Paroisse sans aucun respect pour les populations et le lieu où ils se trouvent. Ceci en l'absence du curé de la paroisse".
"Lorsque le Curé est arrivé, il s'est présenté aux soldats et leur a demandé de préciser le motif de leur mission. Les trois soldats ont insulté le prêtre et ont uriné à l'intérieur de la paroisse. Ils ont ensuite molesté le prêtre qui essayait de filmer la scène et ont saisi son téléphone portable", raconte l'archevêque.
"Le téléphone n'a été restitué qu'après l'intervention du vicaire général, le père Samuel Mbairabé Tibingar, et du vicaire épiscopal chargé de la pastorale, le père Romain Guelbé", raconte encore l'archevêque, avant d'ajouter : "Les trois prêtres ont appelé les fidèles à rester calmes et ont promis de rapporter fidèlement à l'archevêque ce qu'ils avaient vu et entendu."
Après avoir écouté le rapport des deux vicaires, Mgr Djitangar dit qu'il s'est "personnellement rendu à la paroisse St Isidore Bakanja le jour suivant, le 4 novembre, pour parler avec le curé de la paroisse et recueillir des informations supplémentaires."
Dans sa déclaration du 8 novembre, l'archevêque tchadien rappelle des incidents similaires qui semblent viser l'Église catholique et ses membres.
"Le 6 février 2018, lors de la répression des manifestations, des gaz lacrymogènes ont été délibérément tirés dans la cour de la paroisse St. Mathias Mulumba à Pari Congo, blessant des fidèles à la sortie de la messe du matin. J'ai écrit une lettre de protestation au ministre de la sécurité qui n'a pas pris la peine de me répondre", se souvient Mgr Djitangar.