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Une entité catholique lance une initiative d'"autonomisation des femmes" pour les mères adolescentes rwandaises

Laetitia Mukamana, 26 ans, est l'une des 20 mères adolescentes du Rwanda qui ont bénéficié du programme pilote d'autonomisation des femmes de Trocaire. Crédit : Trócaire Laetitia Mukamana, 26 ans, est l'une des 20 mères adolescentes du Rwanda qui ont bénéficié du programme pilote d'autonomisation des femmes de Trocaire. Crédit : Trócaire

Trócaire, l'agence de développement international des évêques catholiques d'Irlande, a lancé un programme de formation pour les femmes du diocèse de Gikongoro au Rwanda, qui cible les mères adolescentes.

Le programme, intitulé "autonomisation des femmes", vise à aider les femmes vulnérables, en particulier les mères adolescentes qui ne peuvent subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants, à acquérir des compétences et à lancer des projets générateurs de revenus.

Dans un rapport publié lundi 22 novembre, les responsables de Trócaire soulignent les défis auxquels sont confrontées les mères adolescentes au Rwanda dans leur lutte pour survivre et subvenir aux besoins de leurs enfants. Ils affirment que le plan d'autonomisation vise à retrouver non seulement l'espoir perdu, mais aussi leur dignité et leur respect de soi.

"Aider les mères adolescentes à acquérir de nouvelles compétences pour gagner un revenu leur donne respect de soi, dignité et espoir. Un don Trócaire pour l'autonomisation des femmes peut mobiliser les jeunes femmes dans les pays où nous travaillons afin qu'elles réalisent leur véritable potentiel", expliquent les responsables de Trócaire.

Le projet de Trócaire est mis en œuvre par le partenaire local de l'agence, DuterimbereONG, avec des fonds de la Banque d'Irlande.

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Le programme d'autonomisation économique des femmes, une initiative pilote de l'agence de développement des évêques catholiques d'Irlande, a été lancé dans le district de Nyamagabe, couvert par le diocèse catholique de Gikongoro.

Le programme mis en œuvre dans la province méridionale du Rwanda compte plus de 20 mères adolescentes qui reçoivent des kits d'outils de démarrage pour soutenir l'entreprise qu'elles ont choisie, y compris la couture et la coiffure, entre autres compétences professionnelles.

Le forfait pour les personnes inscrites au programme comprend les frais de scolarité pour les différents programmes professionnels ainsi que les repas et tout autre élément nécessaire à la formation.

Laetitia Mukamana, 26 ans, mère de deux enfants, est une bénéficiaire du programme. Dans le rapport du 22 novembre, Mme Mukamana raconte comment elle luttait pour subvenir aux besoins de ses deux enfants avant que sa vie ne soit transformée par le projet Trócaire.

"J'ai eu du mal à nourrir mes deux enfants parce que leur père ne me donnait aucun soutien financier et nos conditions de vie ont empiré", aurait déclaré Mme Mukamana. 

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Elle ajoute : "J'ai suivi le programme de formation pendant six mois et j'ai eu l'opportunité d'intégrer une entreprise de couture en tant que stagiaire. Ayant réalisé mes capacités, la propriétaire m'a offert un espace et une machine à coudre dans son atelier que je loue."

 "Je reçois des commandes de clients qui aiment mes créations et j'utilise l'argent que je gagne pour nourrir mes enfants, payer les frais de scolarité et l'assurance médicale", explique cette mère de deux enfants, avant d'ajouter : "Avant, mes enfants n'allaient pas à l'école parce que je ne pouvais pas me payer d'uniformes. Maintenant... mes conditions de vie ont complètement changé."

L'histoire de Mme Mukamana n'est pas unique, indique la direction de Trócaire, qui ajoute : "Les grossesses infantiles, liées à la pauvreté et à un accès limité aux informations sur la santé sexuelle et reproductive, sont courantes au Rwanda." 

Quant à Delphine, 22 ans, du village de Kitazigurwa, le projet Trócaire lui a permis de poursuivre sa carrière dans la coiffure après avoir abandonné l'école en raison d'une grossesse.

"Il m'aurait fallu des années pour gagner assez d'argent pour acheter le matériel de coiffure. L'obtention de cet équipement signifie que je vais bientôt faire progresser ma carrière", déclare Delphine, et elle ajoute : "Nous utiliserons également les kits d'outils fournis par le programme d'autonomisation pour former et employer d'autres filles dans notre communauté. Je remercie l'ONG Duterimbere et Trócaire de nous avoir apporté ce soutien."

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La direction de Trocaire affirme que la plupart des participants au projet de formation professionnelle sont entrés sur le marché du travail avec des compétences recherchées, ce qui leur a permis de trouver facilement un emploi.

Le directeur national de Trócaire au Rwanda indique que l'entité catholique irlandaise travaille avec des partenaires tels que l'ONG Duterimbere, en étroite collaboration avec le ministère du Genre et de la Promotion de la famille et l'Office de surveillance du genre, "pour soutenir les mères adolescentes qui sont confrontées à tant de défis".

"Il y a tellement de jeunes filles qui sont tombées enceintes et qui ont dû faire face à de graves conséquences en abandonnant l'école et en ne pouvant pas rester avec leur famille. Souvent, elles doivent quitter la maison et se débrouiller seules. En collaboration avec les autorités locales, nous avons développé ce projet pour contribuer à la résolution de ce vaste problème", déclare Mme Marleen Masclee dans le rapport du 22 novembre.

La direction de Trócaire indique en outre que la stigmatisation, le rejet, la violence au sein du mariage, les perspectives d'emploi réduites et les cycles continus de pauvreté sont des réalités pour les mères adolescentes dans les pays où l'agence catholique travaille. 

L'agence de développement à l'étranger des évêques catholiques d'Irlande prend en charge le groupe et le considère même comme une priorité absolue.

Silas Isenjia