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Aujourd'hui, vendredi 24 décembre, nous célébrons la veillée de Noël

Au cours des premiers âges, la nuit précédant chaque fête, une veille était observée. Le soir, les fidèles se rassemblaient dans le lieu ou l'église où la fête devait être célébrée et se préparaient par des prières, des lectures de l'Écriture Sainte (aujourd'hui les offices de vêpres et de matines), et parfois aussi en écoutant un sermon. En de telles occasions, comme pour les jours de jeûne en général, la Messe était également célébrée le soir, avant les Vêpres du jour suivant. Vers le matin, les gens se dispersaient dans les rues et les maisons proches de l'église, pour attendre les services solennels de la matinée.

Cette veillée était une institution régulière de la vie chrétienne, défendue et hautement recommandée par saint Augustin et saint Jérôme (voir Pleithner, "Aeltere Geschichte des Breviergebetes", p. 223 sq.). L'entracte du matin donnait lieu à de graves abus ; les gens s'amusaient et dansaient dans les rues et les salles autour de l'église (Durandus, "Rat. Div. off.", VI, 7), et saint Jérôme parle de ces inconvenances (Epist. ad Ripuarium).

Le Synode de Seligenstadt (1022) mentionne des vigiles les veilles de Noël, de l'Épiphanie, de la fête des Apôtres, de l'Assomption de Marie, de Saint Laurent et de la Toussaint, en plus du jeûne de deux semaines avant la Nativité de Saint Jean. Après le XIe siècle, le jeûne, l'office et la messe de la veille nocturne furent transférés à la veille de la fête, et aujourd'hui encore [1909], la liturgie du Samedi Saint (veille de Pâques) montre, dans toutes ses parties, qu'à l'origine elle n'était pas célébrée le matin du samedi, mais pendant la nuit de Pâques. Le jour précédant la fête fut désormais appelé vigile.

Une célébration similaire avant la grande fête existe également dans l'Église orthodoxe (grecque), et est appelée pannychis ou hagrypnia. En Occident, seules les fêtes les plus anciennes ont des vigiles, même les fêtes de la première classe introduites après le XIIIe siècle (Corpus Christi, le Sacré-Cœur) n'ont pas de vigiles, à l'exception de l'Immaculée Conception, que le pape Léon XIII (30 novembre 1879) a distinguée pour cette distinction. Le nombre de vigiles du calendrier romain, outre le samedi saint, est de dix-sept, à savoir les veilles de Noël, de l'Épiphanie, de l'Ascension, de la Pentecôte, de l'Immaculée Conception, de l'Assomption, des huit fêtes des Apôtres, de Saint-Jean-Baptiste, de Saint-Laurent et de la Toussaint. Certains diocèses et ordres religieux ont des veillées particulières, par exemple les Servites, le samedi suivant la fête des Sept-Douleurs de Notre-Dame ; les Carmes, la veille de la fête du Mont Carmel. Aux Etats-Unis, seules quatre de ces vigiles sont des jours de fête : les vigiles de Noël, de la Pentecôte, de l'Assomption et de la Toussaint.