De Santi (L'Orig. delle Fest. Nat., in Civiltæ Cattolica, 1907), à la suite d'Erbes, soutient que Rome a repris l'Épiphanie orientale, qui avait désormais une coloration nette de Nativité, et, avec un nombre croissant d'Églises orientales, l'a placée le 25 décembre. Plus tard, l'Orient et l'Occident divisèrent leur fête, laissant l'Ephiphanie le 6 janvier et la Nativité le 25 décembre, respectivement, et plaçant Noël le 25 décembre et l'Epiphanie le 6 janvier. L'hypothèse la plus ancienne semble encore préférable.
Origine de la date
En ce qui concerne la date de la naissance du Christ, les évangiles ne donnent aucune indication ; des arguments contradictoires sont fondés sur leurs données. Le recensement aurait été impossible en hiver : toute une population ne pouvait alors être mise en mouvement. En hiver, il devait l'être aussi ; alors, seuls les travaux des champs étaient suspendus, mais Rome n'avait pas cette prévenance. Les autorités divergent d'ailleurs sur la question de savoir si les bergers pouvaient ou voulaient garder les troupeaux exposés pendant les nuits de la saison des pluies.
Natalis Invicti
La fête solaire bien connue de Natalis Invicti, célébrée le 25 décembre, a cependant une forte revendication sur la responsabilité de notre date de décembre. Pour l'histoire du culte solaire, sa position dans l'Empire romain et son syncrétisme avec le mithraïsme, voir les "Textes et Monuments" de Cumont, I, ii, 4, 6, p. 355. Mommsen (Corpus Inscriptionum Latinarum, 12, p. 338) a rassemblé les preuves de cette fête, qui atteignit le sommet de sa popularité sous Aurélien en 274. C'est Filippo del Torre qui, en 1700, en a vu l'importance pour la première fois. Elle est marquée, comme on l'a dit, sans ajout dans le calendrier de Philocalus. Il serait même impossible ici d'esquisser l'histoire du symbolisme et du langage solaires appliqués à Dieu, au Messie et au Christ dans les ouvrages canoniques, patristiques ou de dévotion juifs ou christiques. Les hymnes et les offices de Noël abondent en exemples ; les textes sont bien classés par Cumont.
Liturgie et coutumes
La fixation de cette date a fixé celles aussi de la Circoncision et de la Présentation, de l'Attente et, peut-être, de l'Annonciation B.V.M., de la Nativité et de la Conception du Baptiste (cf. Thurston in Amer. Eccl. Rev., December, 1898). Jusqu'au Xe siècle, Noël était considéré par le pape comme le début de l'année ecclésiastique, comme c'est encore le cas en Bulgarie. Boniface VIII (1294-1303) rétablit temporairement cet usage, auquel l'Allemagne tenait le plus longtemps.
La crèche (creche) ou scène de la Nativité
Saint François d'Assise, en 1223, est à l'origine de la crèche actuelle en laïcisant une coutume jusqu'alors ecclésiastique, désormais extra-liturgique et populaire. La présence du bœuf et de l'âne est due à une mauvaise interprétation d'Isaïe 1,3 et d'Habacuc 3,2 (version "Itala"), bien qu'ils apparaissent dans l'unique "Nativité" du IVe siècle découverte dans les catacombes de Saint Sébastien en 1877. L'âne sur lequel chevauchait Balaam dans le mystère de Reims a valu à la fête le titre de Festum Asinorum (Ducange, op. cit., s.v. Festum).
Hymnes et chants de Noël