Le pape François dénonce la "résurgence barbare" de l'antisémitisme

"Si nous perdons notre mémoire, nous détruisons notre avenir. Puisse l'anniversaire de l'indicible cruauté dont l'humanité a appris l'existence il y a 75 ans servir d'appel à la pause, à l'immobilité et à la mémoire. Nous devons le faire, de peur que nous ne devenions indifférents", a déclaré le pape François.

Entre 1940 et 1945, le régime nazi a assassiné 1,1 million de personnes dans le camp de concentration d'Auschwitz, dont beaucoup ont été tuées dans les chambres à gaz dès leur arrivée au camp. Six millions de Juifs sont morts dans l'Holocauste.

Le Centre Simon Wiesenthal, dont le siège est à Los Angeles, se consacre à la recherche et à l'éducation sur l'Holocauste, ainsi qu'à la lutte contre l'antisémitisme contemporain. Il a été fondé par le rabbin Marvin Hier en 1977.

Nommé d'après le survivant de l'Holocauste et célèbre chasseur de nazis, Simon Wiesenthal, le centre gère des musées en Californie et en Israël, et produit des films documentaires éducatifs.

"Votre centre, actif dans le monde entier, cherche à combattre toutes les formes d'antisémitisme, de racisme et de haine envers les minorités. Depuis des décennies, vous entretenez des contacts avec le Saint-Siège, dans un désir commun de faire du monde un endroit meilleur dans le respect de la dignité humaine", a déclaré le pape François.

"Cette dignité est due à chaque personne dans une mesure égale, indépendamment de son origine ethnique, de sa religion ou de son statut social. Il est essentiel d'enseigner la tolérance, la compréhension mutuelle et la liberté de religion, et de promouvoir la paix au sein de la société", a-t-il déclaré.

Le pape François a rappelé la déclaration Nostra Aetate du Concile Vatican II, qui affirme le grand patrimoine spirituel partagé entre les croyants chrétiens et juifs.

"Je sens que nous sommes avant tout appelés, surtout aujourd'hui, à un tel service : non pas pour prendre le chemin de la distance et de l'exclusion, mais celui de la proximité et de l'inclusion ; non pas pour forcer des solutions, mais pour initier des voies de rapprochement", a déclaré le pape, appelant à la coopération entre catholiques et juifs pour la défense des plus vulnérables.

Le pape a déclaré que pour lutter contre les causes profondes de l'antisémitisme aujourd'hui, "nous devons nous engager aussi à labourer le sol dans lequel la haine grandit et à semer la paix à la place".

La violence et le harcèlement antisémites sont en hausse en Europe, notamment en Allemagne, aux Pays-Bas et en Belgique, selon l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne.

Le pape François s'est souvent exprimé contre l'antisémitisme. En mars 2019, il a déclaré qu'il était important d'être "vigilant" contre les attitudes antisémites, afin de prévenir un autre événement comme l'Holocauste.

"Je souligne que pour un chrétien, toute forme d'antisémitisme est un rejet de ses propres origines, une contradiction totale", a déclaré le pape François.