"L'Église a besoin de votre témoignage" : Conseils du pape François aux chefs d'entreprise chrétiens

"N'hésitez pas à invoquer l'Esprit Saint pour guider vos choix", a ajouté François.

Le pape a rencontré des entrepreneurs participant à une conférence intitulée "Le voyage du bien commun", qui a réuni 200 personnes à Rome pour des discussions sur "comment transformer votre entreprise pour la mettre au service du bien commun."

Le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, le prédicateur papal, le cardinal Raniero Cantalamessa, et le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, ont assisté à la conférence, ainsi que plusieurs autres évêques français, dont Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon.

Le pape François a présenté des paires de concepts qui, selon lui, semblent être en tension mais qui peuvent contribuer à l'unité de la vie d'un chrétien. Un exemple qu'il a donné est "l'autorité et le service".

"Exercer l'autorité comme un service exige de la partager. Ici aussi, Jésus est notre maître, lorsqu'il envoie ses disciples en mission en les dotant de sa propre autorité", a-t-il déclaré.

"Vous êtes invités à mettre en pratique la subsidiarité qui valorise l'autonomie et la capacité d'initiative de tous, surtout des plus petits. ... Ainsi, le dirigeant chrétien est appelé à considérer attentivement la place attribuée à toutes les personnes dans son entreprise, y compris celles dont les fonctions peuvent sembler de moindre importance, parce que chacune est importante aux yeux de Dieu."

Le pape a également encouragé les dirigeants chrétiens à être proches de leurs employés, "à s'intéresser à leur vie, à prendre conscience de leurs difficultés, de leurs souffrances, de leurs angoisses, mais aussi de leurs joies, de leurs projets, de leurs espoirs."

"La mission du dirigeant chrétien ressemble, à bien des égards, à celle du berger, dont Jésus est le modèle, et qui sait aller devant le troupeau pour montrer le chemin, sait se tenir au milieu pour voir ce qui s'y passe, et sait aussi rester en arrière, pour veiller à ce que personne ne perde le contact", a-t-il dit.

"J'ai souvent exhorté les prêtres et les évêques à avoir 'l'odeur du mouton', à s'immerger dans la réalité de ceux qui leur sont confiés, à les connaître, à être proches d'eux. Je crois que ce conseil s'applique également à vous."

En avril dernier, le pape François a reconnu la vertu héroïque du vénérable Enrique Shaw, un homme d'affaires argentin ayant une cause de sainteté.

Shaw est né à Paris, en France, en 1921, et a émigré en Argentine, où il s'est imposé comme un homme d'affaires d'une intégrité exceptionnelle. Il a fondé la Christian Association of Business Executives en 1952 et a cherché à appliquer l'enseignement social catholique sur le lieu de travail.

L'homme d'affaires a eu neuf enfants, dont un qui est devenu prêtre. Il a écrit de nombreux livres et articles, et a créé un fonds de pension et un plan de soins de santé pour fournir à 3 400 travailleurs un soutien financier en cas de maladie, et des prêts pour les événements importants de la vie tels que le mariage, la naissance et le décès.

Le pape François a supervisé la phase diocésaine de la cause de Shaw alors qu'il était archevêque de la capitale argentine.

"Je trouve très beau et courageux que, dans le monde d'aujourd'hui souvent marqué par l'individualisme, l'indifférence et même la marginalisation des personnes les plus vulnérables, certains entrepreneurs et chefs d'entreprise aient à cœur de servir tout le monde et pas seulement les intérêts privés ou les cercles restreints", a déclaré le pape François aux entrepreneurs.