Son travail en Égypte a été présenté aux commissions du Congrès américain, dit-elle, ajoutant que cela a permis une plus grande visibilité de la situation des femmes chrétiennes dans ce pays africain.
"Mon travail porte sur les droits de l'homme et les droits des femmes dans le monde entier. J'ai notamment travaillé avec des jeunes filles qui ont été traumatisées par des circonstances politiques, religieuses ou autres", explique-t-elle, avant d'ajouter : "En effectuant mes recherches, j'ai été profondément émue par les efforts considérables que les pères déploient pour retrouver leurs filles kidnappées."
Elle cite le cas d'un homme qui a reçu un appel téléphonique anonyme, l'appelant l'avertissant : "Faites attention à votre fille, nous avons les yeux sur vous !".
"L'homme savait que ce n'était pas une menace en l'air. Il a même retiré sa fille de l'école et ne l'a pas laissée sortir de la maison toute seule", raconte-t-elle.
Deux ou trois semaines après cet appel, la fille aurait demandé à sa mère de la laisser se rendre au marché, situé à quelques centaines de mètres de leur maison.
Abonnez-vous à notre newsletter quotidienne
Utilisez le formulaire ci-dessous pour nous indiquer où nous pouvons envoyer les dernières actualités d'ACI Afrique.
"La fille n'a pas été vue depuis", dit Mme Clark, et ajoute : "Le père a reçu plusieurs appels des ravisseurs. Il a enregistré les appels et est allé à la police. Mais rien ne s'est passé. Il n'a reçu aucune aide."
Outre les enlèvements, les jeunes filles en Égypte sont parfois attirées dans les mains des agresseurs sous de faux prétextes, indique le professeur adjoint à l'Elliot School of International Affairs de Washington.
Il y a un certain nombre de cas différents impliquant des jeunes femmes chrétiennes issues de familles brisées", dit-elle, et elle explique : "Une fille a une petite amie du quartier musulman qui lui dit : "Mon frère t'aime bien ; il aimerait commencer à te voir plus souvent". La fille entame alors une relation. Mais parfois, cela s'avère être un piège : l'homme invite la fille à lui rendre visite chez lui, où elle est alors violée."
Le viol, explique Mme Clark, "propulse l'affaire à un tout autre niveau".
"Si la fille est issue d'une famille conservatrice, elle est considérée comme déshonorante et n'a plus le droit de rentrer chez elle. Ou bien la femme est violée et forcée au mariage et à la conversion religieuse que cela implique. Ce qui commence comme une belle relation se transforme en cauchemar. Ce "phénomène des lover boys" a été étudié et documenté de manière approfondie", raconte-t-elle.
Selon Mme Clark, la tendance à s'abstenir de porter un jugement sur les autres religions et cultures en Égypte conduit à écarter les femmes et les jeunes filles qui sont kidnappées et contraintes au mariage.
Elle appelle les responsables politiques de la nation africaine à faire en sorte qu'un lieu sûr soit disponible pour les personnes ayant subi des violences religieuses.
"Il fut un temps, par exemple, où les cas de violence contre les chrétiennes coptes en Égypte étaient qualifiés de "cas présumés". Or, ces cas sont étayés par des preuves", affirme l'expert en droits de l'homme.
Elle ajoute : "Plus la politique et les médias reconnaîtront que nous parlons de cas réels et d'intérêts légitimes, plus ces rapports seront pris au sérieux. Il est de plus en plus évident qu'il s'agit d'une menace réelle. C'est une raison suffisante pour que l'opinion publique se mobilise."